Les achats marocains de blé en provenance des Etats-Unis se sont maintenus, comme le confirment les dernières estimations tarifaires et les conditions de marché détaillées dans le rapport hebdomadaire de l'Association américaine du blé (U.S. Wheat Associates), daté du 21 août. Le royaume figure explicitement parmi les destinations desservies depuis le golfe du Mexique et la région des Grands Lacs, avec des coûts de transport variables selon les bassins exportateurs. «Les tarifs de fret maritime à destination de la Méditerranée occidentale, incluant le Maroc, affichent une stabilité relative», indique le document. Ainsi, «un navire de type Handymax (40 à 45 000 tonnes) en provenance du golfe du Mexique était coté à 33 dollars la tonne (≈330 dirhams) pour une livraison rapprochée». De surcroît, «depuis la région des Grands Lacs, le fret pour un Handymax atteignait 53 dollars la tonne (≈530 dirhams)», un niveau qui «reflète les contraintes logistiques et géographiques particulières de cette zone». S'agissant des cours, le rapport souligne que «les prix à l'embarquement (FOB) pour le blé dur de haute qualité (HRS) à 14 % de protéine demeurent fermes, notamment dans le bassin du Pacifique Nord-Ouest où des tensions sur les capacités logistiques sont observées». Il est en outre précisé que «les valeurs définitives peuvent notablement varier selon les termes de paiement, les spécificités qualitatives exigées et les modalités précises de livraison». Le document conseille donc aux importateurs de «multiplier les contacts directs avec leurs fournisseurs afin d'obtenir des offres sur mesure». Le contexte monétaire complète le paysage économique. «Le dollar américain s'est raffermi en clôture, l'indice dollar terminant à 98,5», une appréciation survenue «dans l'attente de la réunion de la Réserve fédérale et d'une éventuelle baisse des taux d'intérêt». Bien que le dirham marocain (MAD) ne soit pas cité dans le tableau des changes annexé, son évolution s'inscrit dans un environnement où «le peso argentin a grimpé de 38,97 % sur un an, tandis que le yen japonais reculait de 0,17 % sur la même période». Par ailleurs, le rapport offre un éclairage plus global sur l'état de l'offre et de la demande. «Les ventes nettes de blé américain pour la campagne 2025-2026 s'élèvent à 519 800 tonnes métriques», et «les engagements totaux, incluant les exportations accumulées, atteignent 11,5 millions de tonnes, soit une avance de 22 % par rapport à l'an dernier». Le département américain de l'Agriculture table sur «des exportations totales de 23,8 millions de tonnes pour l'actuelle campagne». Enfin, la qualité des blés disponibles sur le marché international est abordée. «La qualité du blé russe demeure une préoccupation majeure», notent les experts, avec «des écarts de prix qui se creusent entre les blés à 11,5 % et 12,5 % de protéine, passant de 2,50 à 4,00 dollars la tonne (25 à 40 dirhams)». Une variabilité qualitative est également signalée dans l'Union européenne «où des pluies tardives ont dégradé une partie de la récolte en Allemagne et dans les pays baltes». En définitive, si «l'approvisionnement mondial reste suffisant», les acheteurs, dont le Maroc, doivent naviguer dans un marché où «les bases à l'exportation sont fermes, notamment dans le Pacifique Nord-Ouest», et où les facteurs logistiques et monétaires pèsent lourdement sur le prix final.