Les achats marocains de blé sur le marché international devraient s'élever à 7,8 millions de tonnes (MT) au cours de la campagne 2025-2026, selon les estimations actualisées du Département de l'agriculture des Etats-Unis (USDA). Ce volume, jugé fiable par les analystes spécialisés, s'appuie sur des éléments concordants émanant du ministère de l'agriculture et de l'Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL). La marge d'erreur, telle qu'elle est communiquée, reste contenue dans une fourchette de ±0,5 MT. La ventilation des approvisionnements par origine confirme des équilibres commerciaux déjà bien établis. L'Union européenne demeure le premier fournisseur, avec 2,18 MT, soit 28 % du total prévisionnel. Elle est suivie de la Fédération de Russie (1,48 MT, 19 %) et des Etats-Unis (1,17 MT, 15 %). Le reliquat, représentant 48 % des volumes, provient de l'Ukraine, du Canada et de plusieurs ports d'Amérique du Sud, selon les données douanières arrêtées au 30 juin 2025. Le coût du transport maritime constitue un facteur déterminant de ces transactions. À la fin du mois de juin, le fret entre le golfe du Mexique et le port de Tanger-Med était coté à 33 dollars par tonne métrique pour des cargaisons de type Handymax (40 000 tonnes), soit une baisse de 6 % par rapport à janvier 2025. Ce repli compense partiellement la stabilité des cours du blé tendre rouge d'hiver (SRW), établi à 5,93 dollars par boisseau, départ golfe du Mexique. L'approvisionnement marocain bénéficie d'un encadrement contractuel rigoureux. L'ONICL a engagé l'acquisition de 300 000 tonnes trimestrielles de blé nord-américain, représentant un volume annuel de 1,2 MT. Ce dispositif couvre 15,4 % des besoins projetés pour la campagne à venir, offrant une forme de stabilité face aux tensions géopolitiques qui affectent périodiquement les fournisseurs de la mer Noire. Une source ministérielle ayant requis l'anonymat estime que la solidité du chiffre de 7,8 MT repose sur trois éléments convergents : les projections climatiques prévoient une persistance du déficit hydrique dans le Saïss, avec une pluviométrie inférieure de 30 % à la moyenne ; les stocks publics disponibles ne dépassent pas 2,1 MT, soit l'équivalent de 45 jours de consommation ; enfin, les engagements d'achat ont déjà été communiqués à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le rapport détaille également des éléments structurels propres à l'agriculture céréalière marocaine. Le rendement moyen plafonne à 2,1 tonnes par hectare, contre 3,7 en Espagne. Les stocks stratégiques, fixés à un objectif de 4 MT, n'ont pas été atteints depuis l'année 2021. Quant à la consommation annuelle, elle est désormais estimée à 10,4 MT, en progression de 2,1 % par rapport à l'exercice précédent.