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Le silence du gouvernement face aux protestations sociales accentue la fracture entre la rue et les institutions
Publié dans Barlamane le 01 - 10 - 2025

Dans les couloirs ministériels, l'obsession se porte plus sur les prévisions de croissance de 5,5 % au deuxième trimestre, brandies comme trophée, que sur le sort des citoyens laissés aux portes d'hôpitaux dépourvus d'équipements élémentaires. Le gouvernement, préoccupé par les prochaines échéances électorales et par l'image chiffrée qu'il offre aux bailleurs, se détourne du réel pour s'enfermer dans une arithmétique froide. En substituant les pourcentages aux existences, il trahit sa propre mission alors que les forces de l'ordre sont livrées à elles-mêmes.
À Rabat comme dans d'autres grandes villes du royaume, les manifestations violentes du collectif Gen Z 212 ont confirmé une fracture profonde entre l'expression de la rue et l'attitude du gouvernement. Tandis que des milliers de jeunes exprimaient leur exigence de services publics dignes de ce nom, le gouvernement conduit par Aziz Akhannouch a choisi de s'abstenir de toute prise de parole, laissant les forces de l'ordre porter seules l'image de l'Etat.
Le ministre de l'intérieur Abdelouafi Laftit, par son silence assourdissant, ne semble pas non plus épauler les forces de l'ordre dont il assure pourtant la tutelle administrative. Les partis, quant à eux, se sont réfugiés dans un mutisme révélateur de leur impuissance. Pire, certains d'entre eux tentent la récupération politique.
La mort tragique de huit femmes enceintes à l'hôpital public d'Agadir n'a coûté leurs postes qu'au directeur de l'établissement et de quelques responsables locaux. Quel est le sort de l'enquête interne sur ce drame et sur les heurts qui avaient déjà éclaté sur place, dénonçant le dénuement d'équipements et de médicaments ?
Un pouvoir enfermé dans la logique des comptes et des échéances
L'absence de réaction politique n'est pas un hasard, mais le signe d'un pouvoir absorbé par ses propres calculs. Le gouvernement, préoccupé avant tout par la stabilité de ses équilibres macroéconomiques et la préparation des prochaines échéances électorales, paraît insensible aux détresses qui s'expriment dans la rue. Alors que l'économie nationale affiche une croissance mesurée à 5,5 % au deuxième trimestre, les responsables semblent s'enfermer dans une contemplation satisfaite de statistiques, sans prendre en considération la réalité sociale qu'elles occultent et les scandales qui se succèdent.
Les slogans criés par les manifestants – «le peuple veut la santé, l'éducation et qu'on lui rende des comptes» ou encore «les stades sont là, mais où sont les hôpitaux ?» – traduisent une fracture flagrante entre le langage technocratique du pouvoir et les besoins vitaux des citoyens, exaspérés. La mobilisation de fonds colossaux pour certaines infrastructures contraste brutalement avec l'effondrement de l'éducation nationale et des infrastructures hospitalières, dont le drame d'Agadir a constitué un révélateur cruel. Ce décalage croissant laisse apparaître un pouvoir sourd, enfermé dans la logique comptable de ses budgets et obnibulé par le calendrier électoral, mais incapable d'incarner une volonté politique.
Un pays livré aux seules forces de sécurité
Le collectif Gen Z 212, né récemment dans l'espace numérique, affirme agir «par amour de la patrie et du roi Mohammed VI» et rejeter la violence, tout en inscrivant ses actions dans la dénonciation du dénuement des services publics. Ses appels trouvent un écho grandissant dans une société où les écarts entre secteurs public et privé se creusent : le Maroc compte à peine sept médecins pour 10 000 habitants, loin des 23 recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et près de 60 % des enfants de dix ans sont incapables de lire un texte simple, selon la Banque mondiale.
Face à ce constat, l'Etat, réduit à sa dimension policière, déploie ses forces pour gérer les rassemblements non déclarés. Le silence du gouvernement et l'effacement des partis politiques accentuent ce sentiment d'abandon : le pays est livré à la rue et aux uniformes au moment où ceux qui prétendent gouverner s'absentent, réfugiés dans l'arithmétique des scrutins et des bilans budgétaires. Dans cette confrontation muette, les institutions semblent se dérober, laissant à la contestation le soin de rappeler que l'économie n'est pas seulement une affaire de pourcentages, mais d'hôpitaux, d'écoles et de vies humaines.
Abdelouafi Laftit, occupé à s'immiscer dans les marchés publics des préfectures et des wilayas, ne pipe pas mot sur les manifestations. Quant au chef du gouvernement Aziz Akhannouch, il s'est offert une escapade à New York et a disparu des radars pendant huit jours au moment son «fief» électoral et d'autres villes du royaume s'agitent. Inadmissible !


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