Cinq nouvelles interpellations, dont un principal suspect, ont eu lieu mercredi soir dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre, affaire qui a fait le tour de la planète, a annoncé jeudi la procureure de Paris Laure Beccuau. Ces nouvelles interpellations s'ajoutent à celles de deux hommes, arrêtés samedi et qui sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando sur place. Ils ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir. L'une des personnes interpellées mercredi « était effectivement un des objectifs des enquêteurs, on l'avait dans le viseur », a précisé la procureure, ajoutant que les bijoux, évalués à 88 millions d'euros, n'ont pas encore été retrouvés. « Des traces ADN » lient ce principal suspect « au vol qui a été commis », a ajouté Laure Beccuau, suggérant qu'il faisait partie du commando des quatre hommes qui ont commis le casse au Louvre le 19 octobre. « Quant aux autres personnes qui sont placées en garde à vue, ce sont des personnes qui peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits », a éclairé la procureure de Paris, sans vouloir en dire plus sur leur profil. « Il est trop tôt », affirme-t-elle. Ces « cinq interpellations ont eu lieu dans différents lieux », « sur Paris, mais également dans l'agglomération parisienne et notamment dans le 93 (Seine-Saint-Denis, région parisienne) », a-t-elle précisé, notant qu'« en fait, il y a eu plusieurs objectifs qui ont été ciblés par les enquêteurs et donc qui ont été interpellés au cours de cette soirée ». Les « perquisitions qui ont eu lieu au cours de la soirée et de la nuit ne nous ont pas permis de retrouver le butin de ce cambriolage », a souligné la procureure. « Je dirais que comme toute enquête, cette enquête, c'est comme un fil d'Ariane », a comparé Laure Beccuau, avant de conclure : « mon rôle n'est pas d'être inquiète (sur le sort des bijoux) mais d'être déterminé ». Pour rappel, le 19 octobre dernier vers 09H30 locales, un commando de quatre hommes avait installé un camion-élévateur au pied du musée et deux d'entre eux, le visage masqué, s'étaient hissés avec une nacelle jusqu'à la galerie Apollon et dérobé des joyaux, dont la valeur est estimée à 88 millions d'euros. Après avoir brisé une fenêtre et les vitrines contenant les bijoux à l'aide de disqueuses, les voleurs étaient repartis à bord de deux puissants scooters conduits par leurs complices. Le cambriolage a duré en tout sept à huit minutes. Dans leur fuite, les malfaiteurs ont abandonné, entre autres, des gants, un casque, deux disqueuses, un chalumeau, un gilet jaune et un talkie-walkie sur lesquels des prélèvements ont été effectués. Ils ont également laissé tomber la couronne de l'impératrice Eugénie (l'épouse de Napoléon III), qui a été abîmée et qui doit être restaurée. Les voleurs n'ont pas eu le temps d'incendier le camion-élévateur, qui a aussi été examiné par les enquêteurs.