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Offshoring : Quatre mois de retard
Publié dans Challenge le 15 - 09 - 2007

Coqueluche du Plan Emergence, le chantier de l'offshoring a concentré toutes les énergies du gouvernement. Pour autant, il va accuser quatre mois de retard dans sa concrétisation, sans compter la formation qui commence à hanter l'esprit des futurs opérateurs de Casablanca Near Shore Park.
De tous les moteurs de la croissance retenus dans le cadre du Plan Emergence, les pouvoirs publics ne nient pas que, pour des raisons pragmatiques, il a été décidé de se focaliser d'abord sur le chantier de l'offshoring. Ce dernier a d'ailleurs accaparé le plus gros de la réflexion et du temps de travail pendant les six mois qui ont suivi l'annonce officielle du lancement du Plan Emergence, en décembre 2005. A cette date même, le site qui allait accueillir Casablanca Near Shore Park avait déjà été identifié. Résultat : l'offre offshoring du Maroc est la première à être prête parmi les 7 filières désignées comme faisant partie des «métiers mondiaux du Maroc». « Le Maroc a réussi à rendre son offre offshoring visible en une année et demi », fait constater Hamid Belafdil, directeur du Centre régional d'investissement (CRI) du grand Casablanca. En tout cas, l'opportunité est en effet très importante pour le Maroc. Avec l'offshoring, et au-delà des centres d'appels qui connaissent un développement important, le Maroc se donne pour ambition d'asseoir un leadership sur le nearshoring francophone et hispanophone à haute valeur ajoutée. Un marché qui serait favorable au Maroc pour des raisons de proximité géographique, linguistique et culturelle mais aussi grâce à son pool de ressources humaines (bac+2/bac+4) «qualifiées et disponibles». Le gouvernement veut clairement se positionner en tant que leader de l'offshoring dans la région euro-méditerranéenne. Sur les 145 filières «offshorables» analysées, le Maroc en cible particulièrement 12 sur des métiers comme le développement informatique, les ressources humaines, les centres de relations clientèle, le management des connaissances, les services financiers, l'éducation à distance, le design et ingénierie et l'administration. Une offre que le Maroc veut «agressive et compétitive», «un vrai projet de combat», répétera Salaheddine Mezouar, ministre de l'Industrie et du Commerce, lors des différentes présentations de l'offre offshoring du Maroc. Quoi qu'il en soit, l'offre initiale sera dédiée essentiellement au site de Casablanca Near Shore Park. Cela sachant que certains éléments devront être dupliqués pour les autres sites comme Rabat, Tanger, Fès et Marrakech. C'est ainsi que les concepteurs de l'offre de Casablanca Near Shore Park ont mis le paquet pour attirer les investisseurs sur ce premier site pilote, revigorés en cela par les conclusions d'une étude interne réalisée par une banque française. Celle-ci a révélé que Casablanca Near Shore Park figurait déjà au top « five » des destinations offshore préférées par les opérateurs francophones. Sur 37 villes à travers le monde proposées aux opérateurs francophones intéressés par l'offshoring, Casablanca est citée comme étant la destination la plus attractive dans le nearshore. Quant à l'offshore, Casablanca est rapidement arrivée dans les cinq premiers aux côtés des destinations les plus connues mondialement, notamment trois en Inde : Hyberabad, New Delhi et Bombay. A noter que les activités d'offshoring constituent 30% de la balance commerciale indienne.
Conscient du fait que l'offshoring est un marché international hautement concurrentiel, le Maroc mettra au point un pack garantissant aux investisseurs des conditions de compétitivité inégalables par rapport à ses concurrents indiens, même si en plus, Casablanca Near Shore Park jouera sur deux facteurs importants: la langue et la proximité qui commencent à devenir des handicaps pour les places indiennes. Ces dernières, en effet, sont exclusivement anglophones et, surtout, se situent à des milliers de kilomètres, avec pour corollaire le décalage horaire. Entre temps, les travaux du site peinent à démarrer, en raison de quelques difficultés liées à des problèmes d'autorisations de lotissement et de construction, qui ne trouveront solution qu'en septembre 2006. Ce n'est que quelques semaines plus tard que les travaux ont démarré. Mené en partenariat par CDG Développement, le ministère du Commerce et de l'Industrie, la wilaya et la ville de Casablanca, Casablanca Near Shore Park devait accueillir ses premiers «habitants » dès juillet 2007 sur plus de 35.500 m2 de bureaux et 6.000 m2 de services (première tranche). La deuxième phase, qui prévoit la réalisation de 103.000 m2 de bureaux et de 25.000 m2 de services sera opérationnelle à partir du deuxième trimestre 2008, tandis que la dernière phase, qui comprendra 69.000 m2 de bureaux et 12.500 m2 de services seront réalisés et livrés à partir de 2010. Au total, le site couvre 53 ha. Un investissement qui dépasse les 200 millions de dollars (1,8 milliard de DH) et qui devrait à terme employer quelque 30.000 personnes. Sa contribution au PIB et à la balance commerciale, à l'horizon 2015, est estimée à 500 millions de dollars (4,5 milliards de DH). Pour l'ensemble des sites, le Maroc table sur un potentiel de développement de l'économie avec près de 100.000 emplois et plus de 15 milliards de DH de contribution au PIB.
Incitations fiscales
En janvier dernier, les promoteurs du projet entament la phase de commercialisation de Casablanca Near Shore Park. Entre temps, les différents ministères qui se penchaient sur l'élaboration du package bouclent le dossier. Résultat : des incitations et une fiscalité allégée avec un taux unique de 20% pour l'IR (l'impôt sur le revenu) et un régime particulier pour les expatriés. Les investisseurs auront droit aussi à une défiscalisation complète du premier emploi pour les salaires mensuels inférieurs à 550 euros par mois (l'équivalent de 6.050 DH). Rabat s'engage par ailleurs à octroyer des aides financières à l'installation, à exonérer les entreprises de l'IS et à appliquer des droits de douane inférieurs à 2,5% (0 % pour les 5 premières années). Cerise sur le gâteau, «une prime aux pionniers» sera versée aux premières entreprises installées. Le gouvernement promet des infrastructures de qualité, calées sur les «meilleurs standards internationaux» et à des prix très compétitifs. Une approche «ready for output» avec une offre de bureaux aménagés et 10 à 12 services de «support business» sur site, fournis par des partenaires internationaux. Le prix d'accès aux locaux est de 7 euros le mètre carré par mois (l'équivalent de 80 DH). L'offre marocaine fait aussi la part belle à la formation. Un plan national focalisé sur les métiers de l'offshoring est mis sur pied pour 15 filières-clés. Des perspectives de formation de 20 à 25 000 formations qualifiantes d'ici 2009 (40 à 50 000 par an) pour des profils supérieurs, bac+4 pour les managers et ingénieurs (10.000 par an) et bac + 2 techniciens pour le personnel administratif et les opérateurs. L'Etat s'engage aussi à fournir une aide à la formation post-embauche (pour les salariés marocains) avec une prise en charge pouvant atteindre 50.000 DH par employé à hauteur de 100% la première année et de 75% pour les deux autres années. Déjà en avril dernier, la circulaire n°9/2007 du Premier ministre relative à toutes ces mesures a été mise en application avec un effet rétroactif à partir du 1er janvier de cette année. Elle définit le cadre légal dans lequel va opérer le secteur de l'offshoring que ce soit au niveau des obligations ou des droits et avantages proposés aux opérateurs. Cette circulaire a mis également en place les structures de suivi de l'offre Maroc. Ainsi, un Conseil stratégique pour l'offshoring et un comité technique ont été créés. Reste à savoir comment les opérateurs internationaux ont accueilli cette offre. Infrastructures aux standards internationaux, incitations financières et fiscales, aides et subventions à la formation…, tout cela a-t-il réellement convaincu les investisseurs ?
Il faut dire d'emblée que l'offre de séduction du Maroc semble d'ores et déjà donner ses fruits. De grosses pointures ont confirmé leur installation. Les institutions financières françaises BNP Paribas, Axa et le holding indien Tata sont déjà sur la liste. Elles ont été suivies par Cap Gemini, GFI Informatique et Renault, Bull, SQLI, Sofrecom, Ubisoft et Intellia, Akka Technologies … Pas moins d'une trentaine d'opérateurs étrangers ont répondu présent. «La première tranche a été entièrement commercialisée et la deuxième l'est également à hauteur de 40 %. Quant à la troisième, nous n'avons aucune raison de nous inquiéter», souligne Hamid Belafdil. Mais, où en est-on actuellement avec le projet Casablanca Near Shore Park ?
Certes, les opérateurs ont confirmé le retard, mais nombreux sont ceux parmi eux qui commencent à s'inquiéter des délais de réalisation. Prévue initialement pour juillet dernier, la livraison de la première tranche de Casablanca Near Shore Park a été repoussée à septembre puis à novembre 2007. Pourtant, en mai dernier, les responsables du ministère de l'Industrie et du Commerce continuaient de crier sous tous les toits que les délais seraient bien respectés. Pour autant, un responsable de la Direction de la production industrielle (DPI) ne désarme pas. «Il ne faut pas perdre de vue que Casablanca Near Shore Park, avec ses 250.000 m2, est le plus grand chantier du Maroc en termes de surface plancher. Et puis, nous avons retouché à l'architecture initiale qui ne correspondait pas aux exigences du projet», dit-il. Outre ce volet, certains opérateurs ont mis le doigt sur la formation, estimant que les quotas prévus pour cette année n'étaient toujours pas disponibles, ce qui les oblige à se contenter de dépanner avec les «moyens du bord». Parmi ceux-ci, on peut citer GFI, spécialisée dans le développement de logiciels. Pourtant, à la DPI, un département du ministère de l'Industrie et du Commerce, on estime que les prévisions ont largement été dépassées. « En matière d'emploi, 6.000 nouveaux postes ont été créés par le secteur », dit-on. Il faut dire que c'est à partir de cette rentrée universitaire que les filières spécialisées dans l'offshoring seront lancées. Concrètement, il ne s'agit pas seulement de formations initiales mais surtout de reconversions et de formations continues.
Autre point noir de l'offre offshoring du Maroc, le plan ne donne pas de date quant à la réalisation des autres plateformes, hormis celle de Rabat, qui devra être opérationnelle si l'on en croit un responsable de la DPI, l'année prochaine, pour une enveloppe de près de 3,3 milliards de DH.


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