Datacenter : Avec 23 installations, le Maroc devient premier en Afrique    Le maillot du Wydad pour la Coupe du Monde des Clubs classée deuxième par le New York Times    Baccalauréat 2025 : 66,80% de réussite avant les rattrapages    Jusqu'à 45°C attendus au Maroc entre les 16 et 18 juin    Diaspora #393: Nisrine Kasbaoui, un regreso a las raíces a través de «Amazigh Threads»    Condoléances royales à la présidente l'Inde suite au tragique accident d'Air India    Conflit Israël-Iran : quels impacts pour le Maroc ?    David Beckam décoré par le roi Charles III    Mobilisation pour la Journée nationale du don de sang    BAC 2025: La meilleure moyenne à Rabat atteint 19,61 sur 20    Maroc : PJD, Al Adl wal Ihsane et des ONG pro-Palestine condamnent les frappes israéliennes contre l'Iran    Le Marocain Ayoub Ayach sacré champion du monde de la pizza à Naples    Diaspora #393 : Nisrine Kasbaoui, retour aux racines à travers «Amazigh Threads»    L'Iran soutient le Polisario, le PJD soutient l'Iran    Crash d'Air India: Le bilan s'alourdit à 274 morts, dont 33 victimes au sol    L'armée israélienne bombarde des sites militaires et nucléaires iraniens, la communauté internationale appelle à la retenue    Revue de presse de ce samedi 14 juin 2025    Corruption. Le secteur financier affine sa riposte    Bank of Africa va à la rencontre des PME régionales    CDM des Clubs / Arbitrage : Infantino en visite chez... Hamza El Fariq !    Barrages de la LNF. Amateur : Six équipes en quête de promotion ou de maintien !    CDM Clubs 25 : Visa refusé à un défenseur de Boca Juniors pour cause judiciaire !    Les indicateurs hebdomadaires de BAM en 5 points clés    La gestion de la taxe d'habitation et de la taxe de services communaux confiée à la DGI    Salon VivaTech 2025 : le Maroc soutient l'entrepreneuriat en Afrique    Sciences des matériaux et de l'environnement : Saïdia abrite la 8e conférence internationale    Le Royaume-Uni déconseille fermement les déplacements dans plusieurs zones frontalières d'Algérie en raison du conflit israélo-iranien    Protection des océans contre le plastique : Revue des acquis du Royaume lors de la conférence de Nice [INTEGRAL]    La cour d'appel de Kénitra inflige deux ans et demi de prison ferme à un homme ayant gravement mutilé le visage d'une jeune femme    Boston Scientific réunit à Rabat les sommités de la médecine vasculaire autour des avancées endoluminales    Reconstitution du cheptel. L'Etat se mobilise    La Tbourida mise à l'honneur dans un documentaire exceptionnel sur 2M    Le député britannique Fabian Hamilton : «Accorder au Sahara un haut degré d'autonomie dans les affaires internes représente une avancée à la fois pratique et morale vers une paix durable»    Rabat : réunion sur l'opération de reconstitution du cheptel national    Mondial des clubs : Le Wydad de Casablanca prêt à relever le défi    Télévision : "Chinese Restaurant" à Tanger six mariages et un restaurant    Conférence : Driss Ksikes et Driss C. Jaydane face aux discours dominants sur la Palestine    Un été inoubliable à Mazagan Beach & Golf Resort : détente, saveurs et aventures au rendez-vous    Algérie : Un ministre accuse le Maroc de «voler le couscous»    À Tanger, nouveaux détails sur des vestiges préhistoriques qui redessinent la carte des mondes atlantiques et méditerranéens    Le renforcement de la coopération parlementaire au menu d'entretiens maroco-français à Rabat    La Chine réaffirme son engagement à soutenir l'Afrique dans son chemin vers la modernisation et le développement    Israël frappe l'Iran : Vers un nouveau basculement au Moyen-Orient    L'armée israélienne révèle un grand succès dans l'opération « Le Lion Ascendant » contre l'Iran    L'ambassadeur de Chine à Rabat : J'ai écrit sur les traditions, l'architecture et la cuisine du Maroc, et j'ai été émerveillé par l'hospitalité et la générosité de son peuple    Maroc : L'évolution du couvert forestier a impacté les modes de vie à l'âge de pierre tardif [Etude]    CAN 2024 féminine : Quatre arbitres marocaines désignées    La folie Labubu envahit la planète, déclenchant un phénomène de mode et une frénésie d'achats    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Comment Emmanuel Macron a clos le débat sur le zellige
Publié dans Challenge le 02 - 11 - 2024

Lors de sa visite d'Etat au Maroc du 28 au 30 octobre 2024, Emmanuel Macron a marqué un tournant symbolique dans les relations culturelles franco-marocaines par un discours poignant devant le Parlement marocain.
Loin de se contenter d'évoquer les thèmes habituels de coopération, le Président français a souligné le rôle du Maroc dans le riche héritage de l'Andalousie et a mis en lumière l'influence durable de la culture marocaine sur l'Espagne et le sud de la France. Par cette allocution, Macron a tacitement répondu à plusieurs tentatives de réappropriation culturelle menées par l'Algérie, en rappelant les racines marocaines de plusieurs éléments emblématiques du patrimoine andalou, notamment le zellige.
Un hommage au Maroc et à sa place dans l'histoire culturelle européenne
Dans son discours, Emmanuel Macron a affirmé que le Maroc et la France « ne sont pas tout à fait étrangers l'un à l'autre ». En rappelant l'héritage d'Al-Andalous, le Président a mis en avant l'influence décisive de la culture marocaine sur l'architecture, l'artisanat, et même la poésie européenne. Avec des exemples tels que La Giralda de Séville, les zelliges bleus, et les patios du sud de l'Espagne, Macron a souligné la contribution marocaine à un patrimoine partagé, enraciné dans l'art andalou. Cet hommage au Maroc comme source d'inspiration et de beauté était aussi une manière de revendiquer la filiation marocaine des zelliges, ces carreaux de céramique aux motifs géométriques complexes qui ornent les plus belles cours et demeures d'Andalousie.
Lire aussi | Qui est l'ambassadeur Abdellah Ben Aicha cité par Macron lors de son discours devant le Parlement marocain ?
En citant Louis Aragon, poète français et fervent admirateur de la culture andalouse et marocaine, Macron a aussi rappelé l'attachement profond que de nombreux artistes et intellectuels français portent à cet héritage. Les vers du Fou d'Elsa sont devenus une référence qui unit le Maroc et la France à travers une esthétique partagée : « Dans ce pays d'or et d'argent, travaillé comme une timbale... » Ces mots rappellent non seulement l'héritage matériel, mais aussi l'imaginaire commun forgé entre les deux nations.
Le zellige : un héritage marocain
Depuis plusieurs années, l'Algérie tente de revendiquer l'origine de nombreux éléments du patrimoine architectural et artisanal marocain, et le zellige n'échappe pas à cette démarche. En s'attribuant cet art ancestral, l'Algérie cherche à renforcer sa visibilité culturelle et son influence. Pourtant, l'art du zellige a des racines profondes au Maroc, où il a été perfectionné dans des villes comme Fès et Meknès, véritables berceaux de cet artisanat. Le Maroc a longtemps valorisé cet héritage, en formant des maîtres-artisans capables de transmettre des techniques séculaires qui se perpétuent encore aujourd'hui.
Lire aussi | Le résumé en 1 minute et 28 secondes de la visite de Macron au Maroc [Vidéo]
Le discours de Macron est venu, subtilement, réaffirmer cette identité culturelle marocaine. En attribuant les zelliges du sud de l'Espagne à une influence marocaine, il a mis fin à une appropriation culturelle en cours, en rappelant leur origine historique. En effet, au XIIe siècle, les dynasties marocaines Almoravide et Almohade ont joué un rôle central dans l'architecture andalouse, introduisant des motifs géométriques uniques, des mosaïques colorées et des techniques de décoration qui perdurent aujourd'hui.
L'influence marocaine en Andalousie et dans le sud de la France
Outre les zelliges, l'influence marocaine s'étend à de nombreuses autres expressions culturelles et artistiques dans le sud de l'Europe. Au cœur de l'Andalousie, des monuments comme l'Alhambra à Grenade ou la mosquée-cathédrale de Cordoue témoignent de cet échange culturel intense. Ces œuvres, conçues dans le style des médersas et mosquées marocaines, reflètent un art de vivre et un raffinement qui ont inspiré l'Europe. Le Maroc a également influencé des régions comme la Provence ou l'Aquitaine, où les interactions économiques et culturelles avec le monde arabo-andalou ont laissé des empreintes dans l'art, la cuisine, et même l'urbanisme.
Lire aussi | Sahara marocain : La presse algérienne se déchaine contre Emmanuel Macron
Le discours de Macron a souligné que ce patrimoine est à la fois marocain et européen, marquant une appartenance commune qui résiste aux divisions géographiques. L'imaginaire partagé évoqué par Aragon et d'autres poètes, tout comme les œuvres d'artisans et de bâtisseurs marocains, témoignent d'une époque où le Maroc était un pont culturel entre l'Afrique et l'Europe. Macron a ainsi souligné que cet héritage ne peut être revendiqué par un seul pays, comme l'Algérie tente de le faire, mais doit être honoré comme le fruit d'une histoire collective où le Maroc joue un rôle de premier plan.
Un message de coopération culturelle
En rappelant les racines marocaines de l'art du zellige et des œuvres architecturales andalouses, Macron a célébré l'interdépendance culturelle franco-marocaine. Ce geste symbolique montre la volonté de la France de reconnaître et de protéger cet héritage commun, face à des tentatives d'appropriation. Cette position pourrait ouvrir la voie à une coopération renforcée pour préserver le patrimoine artisanal marocain et le promouvoir à l'international, mettant fin aux revendications injustifiées.
Le discours du président français a donc été bien plus qu'un simple hommage : il a été un acte politique et culturel pour défendre la légitimité du Maroc à revendiquer le zellige comme élément central de son patrimoine, tout en célébrant son rayonnement au-delà de ses frontières.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.