«Franc succès», c'est ainsi que le ministère de l'Economie et des Finances (MEF) avait qualifié la dernière sortie pour lever 2 milliards d'euros. Mais, qu'en pensent réellement les experts de cette émission, qui marquait le retour du Trésor sur les marchés financiers internationaux après deux années d'absence ? «Nous restons convaincus que le timing choisi par le Trésor demeure très opportun», les experts d'Attijari Global Research (AGR). D'après ces derniers, ce choix a permis d'éviter les périodes de tensions observées sur les marchés et de tirer avantage de la baisse des taux directeurs européens entamée depuis juin 2024. Le MEF avait affirmé que «cette émission (26 mars 2025) a connu un franc succès auprès des investisseurs internationaux avec un carnet d'ordres dépassant les 7 milliards d'euros, confirmant ainsi la confiance dont jouit le Maroc auprès des investisseurs internationaux». Lire aussi | Le Maroc garde la cote à l'international après la levée de 2 milliards d'euros Dans un récent rapport, cité par l'agence MAP, AGR conforte ce satisfecit en précisant que le choix de la devise vise à s'aligner sur les besoins de financement de l'Etat en euros face aux impératifs d'investissement liés à la Coupe du Monde 2030, en plus d'optimiser le profil risque de la dette publique face à la volatilité des devises générée par les conséquences de la guerre commerciale. «Le Maroc a bénéficié de conditions de financement attractives à travers des spreads de liquidité en nette amélioration. Le coût de financement accordé au Royaume de 4,75% est presque 2,0x inférieur aux taux appliqués à certains pays africains en 2025, à l'image de l'Egypte, de la Côte d'Ivoire et du Kenya, soit plus de 8,0%», détaille AGR. Lire aussi | L'ONCF entre dans une nouvelle phase de décarbonation grâce aux «Green bonds» L'engouement des investisseurs réaffirme «la qualité de signature du Royaume et l'intérêt des bailleurs de fonds pour le papier souverain du Maroc dans un contexte mondial instable», soutient AGR. Le Royaume se positionne au 8ème rang des pays émergents ayant accès aux financements Eurobonds en 2025, après la Croatie (5,3 Md€), la Pologne (3,1 Md€), la Roumanie (2,9 Md€), la Hongrie (2,6 Md€), le Mexique (2,5 Md€), l'Arabie Saoudite (2,4 Md€) et la Lituanie (2,3 Md€). Lire aussi | Production d'eau durable : OCP Green Water obtient un ambitieux financement Cette émission permet de diversifier les sources de financement du Maroc et d'établir de nouvelles références sur la courbe du crédit du Maroc sur le compartiment de l'euro. En fonction des orientations de la loi de finances, les financements extérieurs couvriraient près de 89% du besoin du Trésor en 2025, contre 40% au cours des deux dernières années.