Quelles qu'en soient les circonstances, la secteur financier marocain sait toujours tirer son épingle du jeu et aller encore plus haut ! Le nouveau rapport annuel sur la stabilité financière en apporte une preuve supplémentaire sur la capacité d'adaptation des acteurs du système, dont la résilience ne surprend plus. La taille du secteur, mesurée par le total des actifs de ses composantes, s'est établie à 3.441 milliards de dirhams (MMDH) en 2024, marquant une hausse annuelle de 9,8% pour représenter 216% du PIB, indique la 12ème édition du rapport réalisé par Bank Al-Maghrib, l'ACAPS et l'AMMC. «Le système financier national a préservé sa résilience et a consolidé ses fondamentaux», tranchent les trois institutions, affirmant que l'exercice écoulé a été globalement marqué par «une certaine normalisation des conditions monétaires et financières ainsi qu'une amélioration des conditions réelles». Lire aussi | Bank Al-Maghrib publie son rapport 2024 sur la supervision bancaire Les institutions financières ont davantage renforcé leurs fondamentaux, soutenus par une reprise de la dynamique des dépôts et, dans une moindre mesure, de l'endettement des agents non financiers, qui s'est accompagnée, certes, d'une nouvelle montée des risques de défaut, mais dont le taux s'est, néanmoins, inscrit en légère baisse. Quant aux vulnérabilités émanant de la solidité des IMFs (Infrastructures des marchés financiers), elles se maintiennent à un niveau de risque très faible. En 2024, le secteur bancaire, qui demeure la composante majeure du secteur financier avec près de 61% du total des actifs, a généré un résultat net de 15,7 milliards de dirhams sur base sociale. Cela marque un nouveau rebond de 24,1% après celui de 20,4% une année auparavant, soutenu par la poursuite de la dynamique des activités de marché. En termes de solvabilité, les banques ont davantage renforcé leurs matelas de fonds propres prudentiels. Sur base sociale, le ratio de solvabilité moyen a ainsi été porté de 15,5% à 16,2% en 2024, et celui des fonds propres de catégorie 1 de 12,9% à 13,5%. Sur base consolidée, ces ratios se sont établis à 14,1% et 12,3%, respectivement, contre 13,5% et 11,6% en 2023. Lire aussi | Bourse de Casablanca: le MASI à un plus haut historique Par ailleurs, l'exercice du macro-stress de solvabilité basé sur les projections de Bank Al-Maghrib de juin 2024 confirme à cette date la capacité des banques à faire face aux scénarii simulant la dégradation des conditions macroéconomiques et à maintenir le respect des exigences réglementaires. Concernant le secteur des assurances, celui-ci a pu maintenir une dynamique positive. Le chiffre d'affaires global du secteur s'est établi à 58,8 milliards de dirhams, enregistrant une croissance de 5,1%, répartie de manière équilibrée entre la branche non-vie (+5,2%) et la branche vie (+5%). Cette dernière a particulièrement pu renouer avec un rythme de croissance plus soutenu après une forte décélération constatée une année auparavant (+1,8%). Après une année 2023 marquée par une hausse de 11,8%, l'actif net global des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), l'autre composante majeure du système financier, poursuit sa tendance haussière en 2024, réalisant une hausse de 16,7% en passant de 559,8 milliards de dirhams à fin 2023 à 653,2 milliards de dirhams à fin 2024. Lire aussi | L'ACAPS étudie la possibilité de rendre obligatoire l'assurance habitation au Maroc Cette hausse est le résultat, en grande partie, des flux de collecte nette qui ont ciblé principalement les fonds obligataires moyen-long terme, ainsi que des performances positives réalisées par l'ensemble des catégories d'OPCVM. Les sociétés de gestion d'OPCVM jouissent globalement d'une bonne assise financière. Elles évoluent dans un secteur relativement concentré, avec une part de 68% de l'actif net global gérée par les cinq premières sociétés de gestion sur les dix-neuf en activité. La concentration du passif des fonds sur un nombre limité de clients reste parmi les points d'attention concernant l'industrie des OPCVM.