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Maroc : 2009, l'année de tous les dangers. : LA CRISE ARRIVE AU MAROC
Publié dans Challenge le 11 - 10 - 2008

SI LA CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE EST LOIN DE TOUCHER DE PLEIN FOUET LE MARCHÉ
FINANCIER MAROCAIN, IL N'EN RESTE PAS MOINS QUE SES EFFETS SUR L'ÉCONOMIE RÉELLE DU
PAYS NE SE FERONT PAS ATTENDRE. MAIS CELA NE SEMBLE PAS ALERTER VÉRITABLEMENT LES
OFFICIELS.
« moyen et court termes, car on
est déjà en phase de récession
en Europe, dans la mesure où
le vieux continent a connu deux
semestres successifs de recul de
la croissance», lance d'emblée
l'économiste et professeur universitaire Driss
Benali. Et d'ajouter: «même si le Maroc ne dispose
que de 30 millions de dollars d'actifs étrangers, les
répercussions de la crise financière vont se faire
sentir au niveau de l'économie réelle». «Si la crise
financière internationale continue, des impacts
sont à craindre concernant l'économie nationale,
notamment sur le tourisme, les transferts des MRE
ou encore le refinancement des importations et
des exportations», renchérit Jaloul Ayed , lors de
l'annonce des résultas de la banque. Le couperet
est tombé, et les craintes sont presque devenues
une réalité palpable, lorsque le «très sérieux» CMC
(Centre Marocain de Conjoncture) a publié son
«Info-CMC» en date du 6 octobre, annonçant
un recul de 1,5 à 2 points du PIB du pays. Adieu
alors les prévisions de certains officiels, dont au
premier rang notre ministre de l'Economie et des
Finances, qui tablaient sur 6,8% de croissance.
Et pourtant, les premiers signes annonciateurs
de la crise ont pointé leur nez depuis l'été 2007.
«Les gens confondent crise financière et crise économique
», poursuit Benali. S'il est vrai que la crise
financière internationale ne touche pas effectivement
le Maroc, la crise économique, qui est
une conséquence indirecte de la crise financière,
finira pas se faire sentir sur l'économie nationale.
Quant à la question de savoir quand exactement
le Maroc sera frappé par les effets induits de cette
crise, la réponse est plutôt délicate. «Tout dépend
de la durabilité de la crise, si les plans de relance
parviennent à faire redémarrer les économies
américaines et européennes ou non», pense Larabi
Jaïdi, économiste.
Les IDE vont trinquer Les experts du CMC mettent en avant trois
canaux de transmission de la crise internationale
vers le Maroc. D'abord, il y a
«l'affaiblissement de la demande adressée
à la production nationale». En d'autres termes, les
exportations marocaines risquent de connaître un
net ralentissement. «Tout le monde sait que nous
dépendons pratiquement à 70% des pays européens.
Or, les Européens vont sans doute voir leur
pouvoir d'achat réduit, ou auront tout simplement
par anticipation d'une aggravation de la
crise. L'effet psychologique est donc
un paramètre essentiel à prendre en
compte, bien au-delà des différents
plans de relance», prévient Larbi
Jaïdi. Or cette demande étrangère
alimente la consommation nationale
de biens intermédiaires, et cela
concerne autant le secteur agro-alimentaire,
le textile, que les produits
électriques, électroniques ou encore
les composants automobiles.
Ensuite, ce sont les investissements
directs étrangers qui
risquent de
trinquer.
Car après
des ann
é e s
f a s t e s
et l'attractivité
exceptionnelle
dont a
bénéficié le royaume
parmi les pays du bassin méditerranéen, avec
un montant record de 36 milliards de dirhams,
les IDE connaîtront forcément un ralentissement
en 2008. «Les entreprises des pays industrialisés
vont sans doute devoir revoir leur plan et leur programme
d'investissements. D'autres entreprises
seront tout simplement dissuadées d'investir dans
un tel contexte. Il n'est pas exclu que des investissements
tels que ceux de Renault au Maroc soient
révisés», souligne Jaïdi. Une éventualité tout à fait
plausible vu les grèves dont souffrent les usines
Renault en France, et la menace de licenciements
qui plane sur les ouvriers du constructeur. Nicolas
Sarkozy n'a d'ailleurs pas hésité à se rendre sur
place, en compagnie de Carlos Ghosn, et à faire
la ferme promesse de ne pas fermer l'usine de
Sandouville. Peut-être que l'investissement de
Renault à Tanger passera à la trappe, ou du moins
sera revu à la baisse, pour sauver des emplois en
France. «Il est tout à fait possible que des décisions de
délocalisation soient reportées dans un tel contexte
de crise», soutient Jaïdi.
Au-delà des IDE , il est également indispensable
de considérer les transferts des MRE (Marocains
Résidents à l'Etranger). «De la même manière que
les ménages européens sont touchés par la crise du
pouvoir d'achat, les MRE seront amenés à revoir le
lieu de dépense de leur ressource, ne serait-ce que par
un effet psychologique induit», interpelle Jaïdi.
Le Maroc patauge Du coup, toutes les activités liées aux
dépenses des MRE, notamment
celles produisant des biens finis de
consommation mais aussi celles liées
à la construction de logements, connaîtront un
net fléchissement. Sans compter que les recettes
touristiques pâtiront du fait que les loisirs sont
le premier poste de dépenses à être supprimé en
temps de crise. Résultat, transport, hébergement,
restauration, artisanat et autres services sont des
pans entiers de l'activité économique qui souffriront
d'une contraction plus que probable.
Alors comment faire face à l'arrivée imminente de
cette crise? Comment le Maroc et ses entreprises
pourraient-ils l'endiguer ou du moins en atténuer
les effets? Peut-on même entreprendre une quelconque
action, ou bien le Maroc est-il condamné
à subir cette crise de plein fouet? «Bien entendu,
nous ne sommes pas plus malins que les autres
pays. Seulement, il est impératif que l'Etat évite la
dégringolade de la demande interne», assure Driss
Benali. Comment? «Il faut avoir une bonne anticipation,
une politique économique adaptée à l'ampli-tude de la
crise. Il est
certain qu'il
n'est pas possible de remettre
en place des barrières
douanières, au contraire il est
important d'être agressif sur les
exportations», répond Jaïdi. Il
n' y a bien évidemment pas
de recette miracle. D'ailleurs,
Ricardo Hausmann, directeur
du Centre de développement
international de l'Université
Harvard, lors de l'assemblée
générale de l'ONU le 6 octobre
dernier, n'a pas manqué d'insister
sur l'importance des taux
de croissance à long terme, liés
selon lui aux exportations. «Les
pays ne
deviennent pas
plus riches en exportant davantage
les mêmes produits,
mais plutôt en diversifiant
leurs exportations», a-t-il fait
remarquer. Parlant d'une «sophistication
des exportations»,
il a affirmé que les ressources
brutes devaient être transformées
en produits finis à valeur
ajoutée, ce qui passe par la mise
en place d'infrastructures, de
réglementations et de spécialisations
supplémentaires et
diversifiées. En somme, des
conclusions qui n'ont rien d'extraordinaire,
qui sont
connues du Maroc mais qui tardent
à se concrétiser. «Il y a aussi le fait
que nos entreprises ont des visions plutôt
court-termistes en matière de marges par
exemple. Une solution serait de renoncer à
des marges plus importantes aujourd'hui,
pour maintenir une marge moyenne sur la
durée et fidéliser ainsi les donneurs d'ordre
en temps de crise», propose Jaïdi. Des
solutions en matière de relance de la
demande interne, il y en a plusieurs mais
tout dépendra de la manière dont l'Etat,
mais aussi les opérateurs, vont réagir à
la crise, en particulier dans les secteurs
productifs de l'économie. Le secteur de
l'immobilier en est une parfaite illustration.
L'Etat est attendu au niveau fiscal,
mais les promoteurs pèseront également
de tout leur poids. «Pour que la crise ne
gagne pas le secteur, il faudrait doper les logements
destinés à la classe moyenne. Mais
si les promoteurs ont une assise financière
suffisamment confortable, ils ne seront pas
poussés à vendre leur produit. Dans le cas
contraire, ils devront écraser leur marge et
baisser leurs prix pour vendre au plus tôt.
Les bénéfices seront alors à faire au niveau
des volumes», soutient Jaïdi. Les solutions
existent, elles sont connues, nombreuses,
même si elles restent fastidieuses à
mettre en place. Seulement aujourd'hui,
à l'heure où le monde s'alarme depuis
plusieurs semaines déjà face à la crise
internationale, le Maroc, que ce soit au
niveau des officiels que des opérateurs,
peine à faire face à la situation, voire
occulte carrément la situation de crise à
venir. Les premières réunions pour évoquer
ses effets sur l'économie marocaine
de manière globale ne sont prévues que
dans les semaines à venir. ◆


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