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Abdelali Belghiti Alaoui, directeur des Hôpitaux et des Soins ambulatoires au ministère de la Santé : La fonction sociale empêche les hôpitaux d'être compétitifs

Pourquoi nos hôpitaux publics font-ils l'objet de tant de critiques ? Est-ce un problème de vision,
de ressources humaines ou de moyens ? Réponse du docteur Abdelali Belghiti Alaoui, directeur
des Hôpitaux et des Soins ambulatoires au ministère de la Santé.
Challenge Hebdo : certains directeurs d'hôpitaux soulignent que la mission de leur établissement n'est pas définie et qu'ils travaillent sans feuille de route. Qu'en pensez-vous ?
Abdelali Belghiti Alaoui : je suis surpris de cette observation, d'abord parce que la mission d'un hôpital est quasi universelle qu'il soit au Maroc ou ailleurs, l'hôpital répond fondamentalement à une mission de service public, de diagnostic et de soins. Selon les contextes et les statuts, il est amené à remplir d'autres missions comme la santé publique, la recherche et la formation. Surpris aussi parce que la mission des hôpitaux au Maroc est définie dans le règlement intérieur de 1993. Elle a été bien développée dans un document de stratégie hospitalière et dans le rapport d'activité sur les hôpitaux publics. Avec la publication en 2007 du décret d'application organisant les hôpitaux, cette mission a gagné en force et en légitimité puisqu'elle est assez bien explicitée dans le décret.
C.H. : selon ces directeurs d'hôpitaux, il est impossible de faire une évaluation, encore moins un contrôle dans un hôpital, dans la mesure où les missions ne sont pas définies et qu'il lui revient de faire du social alors que sa mission est de prodiguer les soins…
A.B.A. : il y a souvent une confusion entre la notion de service public de l'hôpital qui se rapporte au fait qu'il doit être ouvert en permanence (fonction garde) et fournir des soins et services en situation d'urgence (fonction porte) pour protéger et sécuriser la population, et le rôle social de l'hôpital qui se rapporte plutôt au fait de faciliter l'accès des démunis aux soins hospitaliers. La fonction sociale est contraignante pour les hôpitaux parce qu'elle les empêche d'être compétitifs. Tous les pauvres viennent dans les hôpitaux publics et la quasi-totalité des clients solvables vont dans le privé. On demande en plus à l'hôpital public dénué de moyens d'offrir la qualité, d'être accueillant et de répondre à tous les besoins en termes de soins et de médicaments. Il faut dire qu'on est injuste avec l'hôpital public, la meilleure des cliniques privées dans sa situation aurait jeté l'éponge. Ceci dit, puisque c'est un hôpital public, il est soutenu par l'Etat qui a le souci de séparer entre la fonction de financement et la fonction de prestation de service de l'hôpital public, c'est la base même de la réforme de la couverture médicale de base engagée depuis déjà quelques années et qui vise à rendre la population solvable à travers les 3 régimes AMO, RAMED et INAYA. Toute évaluation de la performance hospitalière doit prendre tout cela en considération.
C.H. : la Cour des comptes a épinglé l'hôpital Ibn Rochd. Quelle est votre réaction quant aux conclusions du rapport ?
A.B.A. : je n'ai pas de commentaire à faire à ce sujet parce que le CHU en question est autonome. Je considère toutefois qu'il faut que l'Etat veille à la bonne utilisation des deniers publics, d'autant plus qu'ils sont rares, et qu'il joue son rôle de contrôleur et de régulateur, bien sûr dans le respect des missions et eu égard aux contraintes de ces établissements publics « pas comme les autres » pour les raisons susmentionnées.
C.H. : un plan d'action 2008-2012 a été mis en place par le ministère de la Santé. Cependant, de nombreux intervenants contestent l'ordonnancement des priorités arrêtées. Quels sont justement les critères pris en compte par votre département pour délimiter les priorités de la politique de la santé au Maroc ?
A.B.A. : c'est une aubaine de disposer d'un document de plan d'action à moyen terme, parce qu'il fixe les choix politiques, définit les stratégies d'action et délimite les moyens à mettre en œuvre. Lorsqu'on est dans un contexte comme celui du Maroc où la santé est une priorité pour la population et où les besoins et les attentes ne font que croître, il n'y a aucun plan d'action qui puisse répondre à toutes les attentes et à tous les besoins, et la mission des ministres de la Santé n'est pas des plus faciles, parce qu'ils doivent faire des choix dans une concurrence de priorités.
Les choix qui ont été faits dans le plan d'action 2008-2012 reposent sur 2 soucis majeurs. Le premier se rapporte au fait que le Maroc est un pays en transition sanitaire, ce qui l'expose à la fois au défi des maladies transmissibles et périnatales et au défi des maladies non transmissibles (cancer, maladies cardiovasculaires…). Il doit donc consolider les acquis de santé publique en réglant les problèmes que nous traînons encore (comme la mortalité maternelle et infantile) tout en maintenant un système de veille sanitaire pour éviter la recrudescence des maladies émergentes et ré-émergentes. Comme il doit engager un dispositif de prévention et de prise en charge des maladies chroniques qui handicapent par leurs souffrances durables et leurs coûts les familles et l'Etat. D'où les plans d'action spécifiques mis en place et le renforcement de la couverture médicale par la mise en œuvre du RAMED. Quant au deuxième souci, il se rapporte à la volonté de vouloir mettre le citoyen au centre du système de santé pour pouvoir juger toute politique de santé sur sa capacité à répondre aux attentes des citoyens ; et dans le plan d'action, plus de 200 actions sur 253 prévues concernent directement le citoyen.
C.H. : selon différentes sources recoupées, le taux d'occupation moyen (TOM) national des hôpitaux est de 56 %. Quelles sont les raisons de cet état des lieux ?
A.B.A. : le premier élément de réponse est lié aux contraintes de ressources humaines et à la proximité qui fait d'ailleurs que les CHU ont tous des TOM de plus de 70 %. Le deuxième élément de réponse est d'ordre structurel et tient au fait qu'au lendemain de l'indépendance, on a procédé à la création de grands hôpitaux dans les grandes régions, la population n'ayant pas d'autre alternative que l'hôpital public du chef lieu de ces régions. Elle devait donc utiliser l'hôpital essentiellement dans sa fonction hôtelière. Aujourd'hui, avec le développement des infrastructures privées et publiques, les alternatives de proximité existent et la population n'a plus besoin de ces grands hôpitaux, qui se retrouvent par la force des choses sous-occupés. D'ailleurs, dans leur modernisation, on prend soin de réduire leur taille car elle constitue davantage une contrainte qu'un atout.


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