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Tourisme de santé : Les poids lourds débarquent dans le secteur
Publié dans Challenge le 21 - 02 - 2009

De plus en plus d'investisseurs commencent à faire des incursions dans la niche du tourisme de santé et de bien-être. Après quelques tentatives peu structurées de la part de certains médecins locaux, c'est au tour de grands groupes étrangers de s'y mettre. Sauf que cette fois-ci, ces opérateurs vont construire de grands complexes touristiques dédiés à la santé, avec différentes spécialités. Pourtant, aucune stratégie n'est encore définie pour cette niche.
Le dernier entrant qui a souhaité se risquer dans la réalisation de structures dédiées au tourisme de santé est le groupe bahreïni Itmar developpement, chef d'un groupement qui comprend Abou Dhabi Investment et Golfe Finance House. Le 30 janvier dernier, en marge du 39e Forum économique mondial de Davos, il a signé avec le Maroc une lettre d'intention pour la réalisation au sud d'Essaouira d'un grand resort de santé et de bien-être avec différentes spécialités comme la nutrition et le traitement du diabète pour un investissement de 1,8 milliard de dollars.
Les infrastructures enfin !
« Le terrain de 270 hectares devant accueillir ce projet, qui porte le nom de Vision 3, a été identifié. L'heure est à la préparation du mémorandum relatif au projet qui devrait être finalisé dans les prochains mois», dit-on auprès du ministère du Tourisme. Un des leaders du secteur pharmaceutique dans son fief, le groupe bahreïni, a depuis quelques années l'ambition de se faire une place au soleil dans la niche du tourisme de santé, dans la foulée de son projet référence situé dans la capitale de ce pays du Golfe sur 17 hectares . Ainsi, il envisage de réaliser deux grands projets similaires à celui qui est prévu à Essaouira, en Tunisie et en Malaisie. «En effet, de plus en plus de patients en provenance du Golfe s'offrent des voyages pour ces destinations. Cela expliquerait la motivation de cet investisseur », estime ce chirurgien marocain qui affirme compter parmi sa clientèle internationale de nombreux ressortissants des pays du Golfe. En tout cas, c'est pour ces mêmes raisons que le Français Life'Valley a misé sur Marrakech. Ce groupe, qui exploite dans l'Hexagone une dizaine de résidences médicalisées, est en train de construire, sur un site de 40 hectares, une clinique, une résidence médicalisée, un campus universitaire et un centre de réhabilitation fonctionnelle.
Des médecins marocains se sont joints au groupe Palmeraie et au groupe portugais Malo, qui s'appuyaient jusque-là sur des unités hôtelières de la place pour l'hébergement de leurs clientèles internationales, pour investir un méga complexe touristique dédié à la santé et comprenant un hôtel cinq étoiles et différentes disciplines comme le dentaire, l'esthétique, la médecine sportive, un spa. Dénommé «Malo Health and wellness», ce projet, qui nécessitera un investissement de plus de 280 millions de dirhams, sera implanté à Dar Bouazza. Un des acteurs du Plan Azur ne s'y est pas trompé non plus, en investissant ce nouveau créneau au Maroc. En effet, les promoteurs de la future station balnéaire Port Lixus (le Belge Thomas & Piron, le fonds d'investissement touristique marocain H. Partners et le groupe marocain Alliances) positionnent depuis leur projet sur le « bien-être, santé et nature ». Jusque-là, l'offre du tourisme marocain de santé repose sur la médecine esthétique, la chirurgie et l'implantologie dentaires, mais également, et de plus en plus, sur la chirurgie et les soins lourds, tels que la chirurgie cardiaque et vasculaire, la cardiologie interventionnelle, l'orthopédie et plus particulièrement les prothèses articulaires, l'ophtalmologie avec les implants cristalliniens et les greffes de cornée… Au ministère du Tourisme, il n'y a pas encore de statistiques relatives à cette niche, encore moins de stratégie, contrairement à la Tunisie qui s'est positionnée depuis plusieurs années. Cette destination a été classée deuxième en Afrique dans « le tourisme médical » après l'Afrique du Sud. Il est à noter que le nombre de visiteurs pour tourisme de santé en Tunisie n'a cessé de croître, passant de 55.000 en 2005, à 81.500 en 2006, puis 102.000 en 2007 pour atteindre 150.000 en 2008. Les Tunisiens attirent parallèlement autant de touristes étrangers, majoritairement des Européens, pour la thalassothérapie. Ce qui lui a permis d'ailleurs de conserver sa seconde place dans le top mondial des destinations de thalassothérapie (voir encadré). Aujourd'hui, des centaines de milliers de patients à travers le monde n'hésitent pas à se déplacer, en dehors de leur pays, pour se soigner. Motivés par des délais de prise en charge beaucoup plus courts, des tarifs plus compétitifs avec, bien évidemment, une qualité de prise en charge médicale au moins équivalente à celle rendue dans leur pays d'origine, ces touristes new look sillonnent le monde en quête du bien-être au meilleur rapport qualité/prix. Le tiers des recettes sur ce segment est réalisé par des pays émergents.
L'offre marocaine
Pour l'heure, certains opérateurs marocains arrivent à tirer leur épingle du jeu. Obligés de s'organiser pour accueillir leurs clientèles internationales, ces derniers s'allient avec des partenaires du secteur touristique et offrent des packages. La formule rencontre beaucoup de succès. Même si les médecins qui ont investi le créneau se défendent de faire du business, la formule attire de plus en plus de patientes étrangères, particulièrement françaises. Les interventions restant encore chères en France tout comme en Angleterre et aux Etats-Unis, les patientes françaises ont trouvé une aubaine dans ces cliniques privées marocaines. La prestation moyenne pour une pose de prothèses mammaires par exemple est proposée à 2.800 euros, soit 40 % de moins qu'en France. « Nous déléguons la partie touristique à des partenaires qui concoctent le package comprenant le coût de l'intervention chirurgicale, le transport aérien, l'hôtel et la thalassothérapie. Le coût de l'intervention, c'est le prix tel qu'il est pratiqué au Maroc. On y ajoute les frais de séjour à l'hôtel, de thalassothérapie, de transport aérien. C'est calculé au cas par cas, parce qu'on n'impose rien à quiconque», affirme un chirurgien plasticien. Casablanca, qui concentre le plus grand bataillon de cliniques de spécialités, s'est positionné sur le tourisme de santé, qui représente aujourd'hui une réelle niche pour la clientèle du Moyen-Orient et une certaine clientèle africaine, en plus des segments du tourisme d'affaires et du shopping. Ainsi, le CRT de Casablanca a programmé pour les prochains mois des déplacements à Dakar au Sénégal et à Libreville au Gabon, en compagnie de plusieurs directeurs de cliniques casablancaises. En même temps, il prépare un guide de la santé et du bien-être pour promouvoir ce créneau.
«Casablanca est devenu un hub pour le Moyen-Orient et l'Afrique pour lequel RAM dessert près de 20 pays. Non seulement les cliniques en France que les Africains fréquentent en général sont devenues trop chères, mais il est de surcroît difficile d'y décrocher un rendez-vous avant six mois, sans compter les procédures de visa. Ce délai est de 8 mois en Angleterre pour un rendez-vous chez un dentiste. A Casablanca, on ne rencontre pas ces difficultés », souligne Saïd Mouhid, directeur du CRT de Casablanca. Outre les cliniciens qui collaborent avec les hôteliers, la station moderne de Moulay Yaâcoub de la CDG, avec ses 60.000 visiteurs par an, instaure petit à petit une tradition liée au tourisme de santé. La station draine 10 % de clients étrangers français et espagnols.
La stratégie tunisienne
Encouragée par ses bonnes performances en matière de tourisme de santé, la Tunisie est plus que jamais décidée à faire du tourisme médical une nouvelle industrie. Elle a arrêté en septembre dernier une stratégie pour se forger, d'ici 2016, la réputation d'une destination de tourisme de santé. Globalement, il s'agit de valoriser les progrès atteints par les prestations sanitaires dans le pays pour en faire une nouvelle source de croissance et un créneau générateur de devises. Les créneaux ciblés sont les cliniques privées, la fabrication de médicaments, les essais thérapeutiques, le tourisme médical et la thalassothérapie. Au plan institutionnel, trois structures d'appui seront créées : une direction au sein du ministère de la Santé publique chargée du secteur médical privé, une agence spécialisée dans la promotion des investissements et exportations des services de santé et un organisme public indépendant chargé d'évaluer et de contrôler la conformité aux normes et d'octroyer des attestations d'accréditation et de certification. Vient ensuite l'infrastructure. A ce propos, la stratégie propose la réalisation de cités médicales, voire de zones d'investissements sanitaires propres à abriter des projets sanitaires et médicaux destinés à l'exportation. Les privés seront incités à investir dans la réalisation d'hôpitaux privés. Selon une étude de positionnement stratégique, à l'horizon 2016, la valeur des investissements devrait augmenter de 93 millions de dinars en 2008 à 225 millions de dinars.
questions à :
Kamal Bensouda,
Président de l'Observatoire du Tourisme
Pour des partenariats avec des plateaux européens
Challenge Hebdo : Comment expliquez-vous le nouvel engouement des investisseurs pour le tourisme de santé et de bien-être au Maroc ?
Kamal Bensouda : Ce segment est en fort développement autour de la Méditerranée depuis quelques années, car le prix de certains soins a atteint des niveaux élevés en Europe, ce qui pousse les patients à chercher des formules optimisées dans des lieux ludiques pour joindre l'utile à l'agréable. Bien entendu, le type de soins est limité, car souvent, il ne nécessite pas de revenir vers son médecin traitant plusieurs fois, de même qu'il reste concentré essentiellement sur la chirurgie esthétique et dentaire. La recherche du prix du soin est une des raisons invoquées dans ce segment, sous réserve que les praticiens disposent des références reconnues sur le plan international pour garantir la qualité du geste délivré. L'idéal pour le Maroc est de mettre en place des partenariats entre les praticiens marocains et des plateaux européens, de telle sorte à profiter des réseaux et de la force de contact en Europe pour drainer le plus de patients possible et la possibilité pour ces derniers de consulter en cas d'urgence, le collègue partenaire installé dans le pays concerné.
C.H : La Tunisie a pris une grande longueur d'avance sur le Maroc. Est-ce dû au manque de stratégie ?
K.B : Je ne pense pas que cet axe soit si stratégique que cela, car il s'agit vraiment d'un segment de niche pouvant viser au mieux entre 2000 et 4000 clients à l'année dans une phase de départ réussie alors que le Maroc reçoit 8 millions de touristes. Mais offrir cette palette de séjour constitue un complément intéressant, sous réserve que ce créneau ne se transforme pas en espace de réclamations, car si les soins accordés ne sont pas excellents ou causent des problèmes à moyen terme, la contre-publicité qui en découlera sera plus coûteuse que le chiffre d'affaires qu'il engendrera. Aussi faudra-t-il par ailleurs, dans le montage du package, pousser les professionnels de la santé à ne pas choisir des unités hôtelières à bas prix pour tenter de réduire le prix final, mais à installer leurs patients dans des unités respectables à même de contribuer par leur environnement, à une meilleure convalescence et au final à une bonne perception de la destination.


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