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Dix-neuf semaines de COVID-19 au Maroc : Serions-nous déjà dans une phase de recul de la "deuxième vague" ?
Publié dans EcoActu le 13 - 07 - 2020

Le bilan de la semaine du 05/06 au 12/07 est marqué par une amélioration de la situation de ce qu'il faut bien appeler la « deuxième vague » de contamination : baisse du nombre hebdomadaire du taux de contamination et du nombre de contaminés avec augmentation du nombre de cas rétablis.
Toutes les données ont été quotidiennement mises à jour auprès du site du Ministère de la Santé du Maroc[1].
LES TESTS ET LEURS RESULTATS
Détails de l'actualité hebdomadaire
Depuis huit semaines maintenant, le Maroc ne se limite plus au test des cas « fortement suspects« .Le Directeur de l'Epidémiologie au Ministère de la Santé avait évoqué un programme visant à atteindre 1,8 millions de tests qui toucheraient donc 5% de la population. Ceci dit, même la définition des cas « fortement suspects » avait changé depuis la semaine du 18/05 puisqu'on a pu quasiment y doubler le nombre de tests hebdomadaires.
L'évolution des tests réalisés chaque semaine (bleu clair) ainsi que celle de leur total (bleu roi) sont montrées en Figure 1 (l'échelle est logarithmique de sorte que chaque carreau représente une multiplication par dix). Depuis début juin, le nombre de nouveaux tests hebdomadaires se maintient maintenant à une vitesse de croisière entre 100 et 120'000 par semaine en atteignant un total de 878'626. Nous saluons de nouveau cette performance qui représente un réel effort de la part de plusieurs acteurs pour identifier, parfois appréhender, prélever et tester les personnes concernées.
Figure 1 Evolution hebdomadaire du nombre de tests
Le graphique de gauche de la Figure 2 montre l'évolution du nombre de tests et de leurs résultats alors que le graphique de droite en montre la structure. La courbe bleue se rapportant à l'échelle de droite du graphique de droite montre l'évolution de la part de la population marocaine testée qui, après avoir dépassé 1% le mercredi 03/06, s'approche de 2.5% ce dimanche 12/07. Nous n'adhérons pas du tout au principe de l'autruche qui consisterait à « faire moins de tests pour faire baisser le nombre de cas » (D. Trump), bien au contraire, plus il y en aura, plus on isolera de porteurs susceptibles de contaminer les autres.
Figure 2 Evolution du nombre de tests et de leurs résultats
Prévisions à court terme avec maintien des conditions prévalant pendant le confinement
Comme indiqué dans le rapport de la quinzième semaine[2], nous avons changé notre méthode de prévision car nous avons jugé déraisonnable de simuler directement le nombre de cas positifs dès lors que la cadence des tests augmente aussi vite qu'indiqué par la Figure 1. Ainsi, nous avions appliqué la « fonction Gamma » (qui permet de traiter des cinétiques différentes en montée et en descente de l'infection) au taux de positivité quotidien, c'est-à-dire au pourcentage des tests ayant donné un résultat positif (et non plus directement au nombre de cas positifs). Pour l'instant, nous ne l'avons adopté qu'à la « première vague » mais nous l'adopterons à la « deuxième vague » à compter de la semaine prochaine.
La simulation ainsi du taux de positivité par une « fonction Gamma » (courbe rouge) est confrontée aux valeurs réelles (diamants rouges) dans la Figure 3 qui révèle l'aspect journalier (à gauche) ou hebdomadaire (à droite) de cette confrontation.
Figure 3 Taux de positivité : Journalier à gauche en échelle normale (bleu) et log (rouge) et hebdomadaire à droite en échelle log
La représentation logarithmique permet de voir que, jusque vers le 14 ou 15 juin (« première vague »), la méthode de simulation adoptée était aussi satisfaisante aux grandes valeurs (entre 20 et 30%), qui prévalaient au début de l'épidémie, qu'aux très faibles valeurs de taux de positivité (inférieures à 1%), qui ont été relevées depuis l'accélération de la cadence de test entre 25 mai et le 13 juin.
Dans le graphique de droite, le traitement hebdomadaire permet de lisser les oscillations journalières et de mieux apprécier la qualité de la méthode de simulation durant « première vague ». Force est de constater la zone mise en évidence par une ellipse qu'il faut bien désigner par « deuxième vague ». Le taux de positivité hebdomadaire a légèrement baissé de 1,92% à 1,35% les deux dernières semaines.
Le graphique de gauche de la Figure 4 montre la carte de répartition géographique des cas sur les différentes Régions du Maroc alors que le graphique de droite montre leur classement en termes de contamination. Les couleurs des points de la carte indiquent le nombre de cas par million d'habitants. Les chiffres entre parenthèses dans la carte indiquent les nouveaux cas hebdomadaires.
Figure 4 Répartition régionale (gauche) et classement (droite) des cas positifs au COVID-19 au Maroc
Le graphique inséré dans la carte de gauche de la Figure 4 montre le classement de l'impact des cas positifs sur les différentes Régions du Maroc. La population 2020 de chacune des 12 Régions du Maroc a été prise dans un document du HCP[3] se basant sur une prévision au départ des données du recensement de 2014.
Le graphique de gauche de la Figure 5 montre l'évolution dans le temps des cas positifs dans les différentes Régions alors que le graphique de droite montre l'évolution du pourcentage de chaque Région.
Figure 5 Evolution du nombre de cas par Région (gauche) et de celle de sa structure (droite)
Le graphique de gauche de la Figure 5 montre qu'en fait le nombre de positifs de plusieurs Régions a connu des « sauts » dus à la découverte de foyers épidémiques : Darâa-Tafilalet aux 20-26 avril, Guelmim-Oued Noun aux 22-26 avril, Rabat-Salé-Kénitra aux 03-13 mai et 18-20 juin, Laâyoune-Sakia El Hamra les 20-26 juin, Tanger-Assila les 23-26 juin. Il est vrai que ces derniers furent les seuls à influencer significativement le taux de positivité national, même si le saut du nombre de contaminations le plus spectaculaire a été celui Laâyoune-Sakia El Hamra.
Les « méga-foyers » de cette « deuxième vague » semblent être significativement circonscrits, puisque nous retrouvons une décroissance du taux de positivité mais rien n'indique encore que nous soyons à l'abri compte tenu de la durée d'incubation du virus et de la difficulté à identifier toutes les personnes qui auraient pu être infectées par les membres déjà contaminés dans ces « méga-clusters ».
Le graphique de droite de la Figure 5 montre que depuis début mai, la moitié des Régions concentrent la quasi-totalité (plus de 90%) des cas positifs : Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Marrakech-Safi, Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès et Darâa-Tafilalet. Darâa-Tafilalet ainsi que Souss-Massa, l'Oriental et Dakhla-Oued Ed-Dahab n'ont déclaré que quelques rares cas parfaitement isolés. Ainsi donc, l'essentiel de ce qui se produit actuellement au Maroc se joue dans les 5 Régions de Casablanca, Tanger, Marrakech, Rabat et Fès-Meknès.
LA SITUATION DES CAS TESTES POSITIFS
Détails de l'actualité hebdomadaire
La Figure 6 montre l'évolution hebdomadaire du nombre de tests positifs, de décès de personnes infectées, de patients rétablis et de ceux en soin (les nouveaux dans le graphique de gauche et leur cumul à droite).
Figure 6 Evolution hebdomadaire des testés positifs et de leur devenir (nouveaux cas à gauche et cumul leur à droite)
Selon une déclaration récente du Directeur de l'Epidémiologie au Ministère de la Santé, environ 7 fois le nombre de cas testés positifs faisant partie de l'entourage en contact avec les personnes précédemment testées positives au COVID-19 ont été suivis par les services du Ministère de la Santé. Il se confirme 1'530 nouveaux cas face à 2'163 la semaine précédente. Le nombre de personnes en soin a lui aussi baissé (-1'043) à 3'212 allégeant de nouveau la pression sur les soignants et leurs infrastructures.
Le nombre de cas actifs avait dépassé la capacité d'accueil en lits mis en service pour COVID-19 (3'000) entre le 20/4 et le 17/5[4], mais une très large majorité des personnes infectées sont asymptomatiques et ne nécessitent qu'un isolement sans hospitalisation : initialement 70 à 80% des cas selon les déclarations du Directeur de l'Epidémiologie au Ministère de la Santé et sans doute autour de 95% depuis l'accélération des tests. Ceci fait que la capacité du Maroc en lits dédiés n'a jamais été saturée, loin de là, et que nos médecins n'ont encore jamais été mis devant le difficile choix de priorité des patients à traiter.
La Figure 7 montre quelques pourcentages qui méritent commentaire.
Figure 7 Evolution hebdomadaire et journalière de quelques pourcentages intéressants
Le graphique de droite de la Figure 7 montre qu'en correspondance avec la décroissance du taux des cas actifs durant la dernière semaine, nous avons aussi renoué avec la croissance du pourcentage des rétablis, ce qui est une bonne nouvelle.
Au stade actuel, la Figure 7 combinée aux autres informations enseignent les choses suivantes :
* Les statistiques actuelles indiquent que les porteurs de COVID-19 du Maroc ont 1.59% de chance d'en mourir, en moyenne et abstraction faite de toute faiblesse qui causerait une aggravation de ce risque. Ce taux de décès de tous les testés positifs décroît de façon lente mais monotone depuis le 12 avril même à l'échelle journalière, comme montré par la courbe rouge du graphique de droite de la Figure 7.
* Dès lors qu'il y a suffisamment de critères que les protocoles hospitaliers ou les accords de test considèrent un individu comme étant « suspect à tester » (pour entourage ou pour symptômes), il y a :
o environ 1.79% de chance d'être porteur de COVID-19, chiffre qui semble se stabiliser autour de cette valeur mais son l'évolution ne devrait plus suivre notre ancienne prospective de ce pourcentage qui est montrée par la courbe verte dans le graphique de droite de la Figure 7,
o environ 0.028 % de chance d'en mourir, ce chiffre a, lui aussi, une tendance à baisser depuis la première semaine d'avril (de 1.44 à 0.028%). Cette forte baisse de la mortalité ne peut être due qu'au succès des protocoles de soin justement défendus par le Ministre de la Santé devant la Commission Parlementaire.
Selon nos dernières estimations la courbe verte dans le graphique de droite de la Figure 7 semble maintenant converger vers 1.77% si le nombre de tests est extrapolé à l'infini, ce qui indique que, testés ou non, près de 630'000 habitants auront été contaminés d'ici là.
Tout en ayant un nombre de tests journaliers élevé, le pourcentage des personnes testées positives chaque jour a une tendance baissière depuis fin mars, comme montré par la courbe bleue du graphique de gauche de la Figure 9 (l'échelle bleue de gauche est logarithmique de sorte que chaque carreau correspond à une multiplication par 10). Comment atteindre zéro infection ? – Nous cherchons la réponse est dans la bouche du Professeur Didier Raoult qui, courbe en main, a dit : « La courbe [de contamination] est une courbe en cloche… les épidémies commencent, s'accélèrent, culminent, diminuent puis disparaissent sans qu'on sache pourquoi« .
Il faut interpréter ce que signifie ceci dans la bouche de quelqu'un qui a sans doute vu plus d'une courbe de contamination épidémique. « Ne pas savoir pourquoi elles disparaissent » traduit l'incompatibilité entre les théories mathématiques pour qui, en fin de parcours, les « courbes en cloche » diminuent progressivement sans jamais s'annuler alors que les courbes de contamination réelles subissent bien un jour une dégringolade « chaotique » à zéro puisque les épidémies par s'arrêtent dès lors que les derniers porteurs n'ont pu communiquer le virus à un hôte non-immunisé.
Figure 8 Montée du nombre de tests et baisse du taux de positivité (à gauche) – Evolution du taux de reproduction (à droite)
Le graphique de droite de la Figure 8 montre le taux de progression de l'infection. Il est intéressant de noter qu'il est repassé en-dessous de l'unité cette dernière semaine, même intervalle de confiance compris depuis les deux derniers jours. Toutefois, il faut bien se méfier de ce taux de progression en vertu de ce qu'en dit l'Encyclopédie Wikipédia[5] : « La relation entre le taux de reproduction et le seuil d'immunité collective repose sur un calcul qui n'est valide que dans une population bien mélangée. En revanche, les relations au sein de populations importantes sont mieux décrites par des 'clusters', dans lesquels la maladie ne peut se transmettre qu'entre pairs et voisins. » En l'occurrence, les derniers « méga-clusters » de la « deuxième vague » donnent tout son sens à cette phrase.
Evolution globale
Le graphique de gauche de la Figure 9 montre l'évolution historique du nombre de porteurs de COVID-19 et de leur segmentation en décès, rétablis et actifs (en cours de soin) alors que le graphique de droite montre l'évolution de la segmentation des ces testés positifs. Le graphique de droite montre aussi l'évolution du pourcentage des tests positifs (échelle de droite).
Figure 9 Evolution historique et prospective des testés positifs et de leur devenir
Si l'on n'avait pas connu cette « deuxième vague », nos prévisions nous portaient à croire que l'on cumulerait environ à 8'964 cas de contamination (7'831 selon le dernier rapport du HCP[6]) alors que nous en sommes déjà à plus de 15'000 avec les mauvais chiffres des 4 dernières semaines qui sont venus ajouter plus de 5'000 cas additionnels dus à des foyers qui auraient pu être circonscrits plus tôt si on avait accéléré plus tôt la cadence des tests. Les graphiques des nombres hebdomadaires de nouveaux cas et de cas actifs sont montrés dans la Figure 10.
Figure 10 Nombres hebdomadaires réels et estimés de contaminés (vert), et de cas actifs (orange).
Dans notre premier rapport hebdomadaire, nous rappelions qu'« une hirondelle ne fait pas le printemps » et les évolutions relatives des autres pays nous enseignent que l'on peut même avoir un taux de reproduction en-dessous de l'unité tout en ayant encore des centaines ou même des milliers de nouveaux cas par jour qui pourraient faire repartir l'épidémie en cas de relâchement.
Mais maintenant, les taux de positivité sont suffisamment pour, à mon humble avis, reprendre sérieusement l'activité économique et laisser les gens retourner gagner leur vie le plus normalement possible en faisant ce qu'il faut pour « vivre avec ce virus ». Il faut aussi montrer un minimum de visibilité à tous, aux entrepreneurs, certes, mais aussi à nos millions de compatriotes qui souhaitent rentrer au pays pour des vacances bien méritées : accepter leurs subsides sans vouloir d'eux est tout simplement une honte !
La vie humaine n'a certes pas de prix, mais elle a un coût dont les composantes humaines commencent à devenir insupportables ! Quant aux marocains qu'on a empêché de retourner dans leur pays pendant des mois, j'espère bien que cette affaire n'en restera pas là...
J'espère aussi que toute la lumière sera faite sur cette affaire de « méga-cluster » du Gharb et que tous les responsables seront jugés et très sévèrement punis au moins pour mise en danger volontaire de la vie d'autrui. L'enquête aurait été confiée à la Direction Centrale de la Gendarmerie Royale qui devrait, dès que possible, mettre les mis en cause en détention préventive pour les empêcher de « liquider » leur biens et se mettre préventivement en situation d'insolvabilité.
Doit-on rappeler qu'on peut être porteur asymptomatique du COVID-19 (sans aucun symptôme) et le transmettre à toutes les personnes approchées sans précautions, or, à l'instar de beaucoup d'autres pays, le Maroc n'a aucune connaissance du nombre réel de personnes infectées.
Les bons chiffres du Maroc de la quinzième semaine après le début de l'infection n'étaient là que parce les douze semaines de confinement avaient fortement ralenti la transmission du virus. Les chercheurs nous répètent que la peau de ce virus est faite d'une huile qui est diluée par les savons, qu'il se transmet à la bouche, au nez et aux yeux par la salive ou les postillons qui, sans projection (toux), se projettent à moins d'un mètre tout en sachant qu'il ne dure pas plus de quelques heures sur une surface inerte.
En comprenant bien ceci, on saura ce qu'il reste à faire si l'on veut éviter de s'exposer et surtout exposer autrui au risque de mortalité. Maintenant, « sortir du hammam (du confinement) n'est pas aussi simple que d'y rentrer » dit le dicton marocain mais on est en train de trouver un moyen de nous en sortir puisque le proverbe ne dit pas que c'est impossible ! Mais pourquoi n'a-t-on pas accéléré les tests quelques semaines plus tôt ? Sans doute aurions-nous pu dépister ceux qui ont infecté ceux que nous détectons actuellement.
Dans le concert des Nations, les chiffres marocains sont souvent à la traîne et nous voudrions ne pas changer nos habitudes en nous en sortant avec de plus faibles de cas positifs et de décès par million d'habitant. Ainsi, nous pourrons pour une fois, une fois seulement, paraphraser Jacques Brel : « Être une heure, rien qu'une heure durant, Beau, beau, beau et con à la fois !«
Par Amin BENNOUNA, [email protected]
[1] Ministère de la Santé, Portail Officiel du Coronavirus au Maroc, http://www.covidmaroc.ma/Pages/AccueilAR.aspx
[2] Amin BENNOUNA, "Quinze semaines de COVID-19 au Maroc", Ecoatcu, 14 Juin 2020, https://www.ecoactu.ma/covid-6/
[3] Haut Commissariat au Plan, "Projections de la population des régions et des provinces 2014-2030", https://www.hcp.ma/region-drta/attachment/861124/
[4] Amin BENNOUNA, "Sept semaines de COVID-19 au Maroc", Ecoatcu, 20 Avril 2020, https://www.ecoactu.ma/sept-semaines-de-covid-19/
[5] Les taux communément indiqués pour atteindre une immunité collective (ou grégaire) dépassent allégrement les 50%, voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Immunit%C3%A9_gr%C3%A9gaire
[6] Haut Commissariat au Plan, "Pandémie COVID19 dans le contexte national", 9 Mai 2020, https://www.hcp.ma/Pandemie-COVID-19-dans-le-contexte-national-Situation-et-scenarios_a2504.html


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