50e session de l'APF: Rachid Talbi Alami et les présidents des parlements participants reçus à l'Elysée    Volkswagen ferme pour la première fois une usine en Chine    Yémen: Le SG de l'ONU condamne la reprise des attaques des Houthis contre les navires en mer Rouge    Chine : Pékin dévoile un nouveau train Maglev capable d'atteindre 600 km/h    Températures prévues pour dimanche 13 juillet 2025    Un nouveau plan d'action pour les échanges entre civilisations dévoilé lors d'un sous-forum    L'indice mondial des prix alimentaires progresse légèrement en juin selon la FAO    Gazoduc Africain Atlantique : Réunions à Rabat du Comité technique et du Comité de pilotage    Droits de douane: Trump revient à la charge contre l'UE, Bruxelles souhaite un accord    UE et Mexique : Trump acte des droits de douanes de 30 % à partir du 1er août    Rencontre sino-américaine à Kuala Lumpur : ouvre-t-elle la voie à une désescalade entre Pékin et Washington ?    SM le Roi félicite le président de Sao Tomé-et-Principe à l'occasion de la fête nationale de son pays    CAN Féminine : les Lionnes de l'Atlas prêtes pour affronter le Sénégal et viser la première place    Les Cavaliers de la Sûreté Nationale brillent à la Semaine du Cheval 2025    Foot féminin : La Copa América Equateur s'ajoute à la CAN Maroc et à l'Euro Suisse en ce mois de juillet    Elégant sauvetage au large d'El Jadida : Une tentative d'émigration clandestine collective déjouée    Sofyan Amrabat entre un retour en Serie A et un intérêt saoudien    Tanger: Des travaux à la forêt Al Borj pour la mise en place d'une ligne électrique à haute tension    Faculté d'Agdal : Le processus de nomination du doyen suscite l'inquiétude des enseignants    Béni Mellal : L'Intérieur annonce la fin d'un sit-in périlleux et l'ouverture d'une enquête    L'ANEF encadre des travaux forestiers à Al Borj liés au projet électrique Tanger II    La trompette nomade d'Ibrahim Maalouf résonne à Casablanca    L'ICESCO renforce le dialogue civilisationnel lors d'une rencontre de haut niveau avec des responsables chinois    Mehdi Bensaïd lance des projets culturels et pose la première pierre du chantier de restauration de Sijilmassa    La cigogne et l'entrepreneur    REIM Partners investit plus d'un milliard de dirhams dans le premier OPCI dédié à la santé    L'OMPIC participe à la 1ère réunion de l'Alliance francophone de la propriété intellectuelle    Dar Taarji dévoile AKAN, une collection singulière de boutique-hôtels de charme    Marrakech : L'influenceuse Fidji Ruiz hospitalisée avec son mari Anas après un grave accident de la route    Aznar révèle que Chirac a proposé de céder Ceuta et Melilla au Maroc    Morocco and France strengthen parliamentary ties at APF session in Paris    Espagne : L'Association des travailleurs marocains fustige les propos anti-migrants de Vox    Ballon d'or 2025 : Achraf Hakimi séduit la presse internationale    France : Un Franco-Marocain tué après avoir tenté de stopper une violente altercation    «Akayeb Denya», nouveau recueil de nouvelles de Maati Kabbal    Marrakech accueille la première édition des Summer Series    Réseau : Auto Nejma tisse sa toile à Agadir    L'Université d'Aix-Marseille attribue le titre de «Docteur Honoris Causa» à Mostafa Terrab    CAN (f) Maroc 24 / Groupe C (J2) : La Tanzanie accroche l'Afrique du Sud    L'intelligence artificielle, catalyseur de réinvention de l'action publique au Maroc    Gouvernance des données : Pilier négligé de notre stratégie digitale ? [INTEGRAL]    Oulad Youssef : Intervention réussie des forces de sécurité pour neutraliser un individu ayant agressé un agent de la protection civile et s'étant retranché dans un château d'eau    Les prévisions du samedi 12 juillet    Algerian Referee Sparks Controversy at Women's Africa Cup of Nations After Removing "RAM" Logo    Israël nomme Avihai Levin, expert des échanges avec le monde arabe, à la tête de sa première représentation économique au Maroc    Chambre des représentants : adoption en commission du PL portant création de la "Fondation Maroc 2030"    La Chine à mes yeux: un concours ouvert aux Marocains pour découvrir et raconter la Chine    Al-Haouz: 46.650 familles ont pu achever les travaux de construction et de réhabilitation de leurs habitations    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le poète du Malhoun Dans l'œuvre de Marguerite
Publié dans Eljadida 24 le 13 - 08 - 2012

Disons tout de suite que l'œuvre est originale, élaborée sur une enquête minutieuse et une analyse objective des données historiques du dernier quart du 19ème siècle dont elle relate les évènements majeurs de la colonisation de l'Algérie

C'est une période riche en drames, oui la richesse n'est pas souvent pure et saine et les grands écrivains français, métropolitains dis-je, ne s'y penchèrent guère et ne l'avaient pas intégrée dans leurs travaux.. Censure? Manque de motivation? Pourtant ce drame était connu en France et nous avons deux témoignages et pas des moindres: Victor Hugo militait pour donner l'instruction publique aux enfants indigènes; Stendhal dénonçait les exactions. Bien sûr, l'un et l'autre le faisaient timidement. Quant aux écrivains algériens, qui avaient écrit, ils évoluèrent dans leurs travaux autour de la misère à la Jean Val Jean de Victor Hugo. Ils n'avaient pas restitué le contexte historique de l'époque étudiée. Car on n'y voit vraiment pas les valeurs propres du peuple, ni ses caractères distinctifs, encore moins la fortune qu'il détenait ou l'instruction et la culture. Par ailleurs, les écrivains coloniaux n'avaient pas non plus consacré leur plume aux histoires du pays dans lequel ils vivaient. Ils étaient carrément des penseurs coloniaux pour accoucher de théories farfelues pour mieux brimer et oppresser et mener un combat raciste. C'étaient presque des nettoyeurs ethniques, dans la mesure où ils prônaient la déportation pure et simple des indigènes et des indigènes assimilés, soit les juifs qui avaient pourtant accédé à la citoyenneté française.
L'œuvre, qui devait être immense pour mieux situer le phénomène colonial, tourne autour de trois monstres qui dévoraient le peuple conquis et sans lesquels la colonisation n 'aurait pas été possible :
- Le séquestre, invention romaine étoffée par le parti colonial. Depuis la grande guerre de 1871. Il frappait, très fort, toutes les tribus pour les déposséder de leurs terres agricoles. En vingt ans, il avait versé au domaine public un million d'has, soit deux fois plus qu'il n'avait été pris de terre pendant quarante ans de régime militaire qui était plus ou moins clément pour le peuple conquis qui à son tour lui réservait une quelconque sympathie.
- L'impôt avait un caractère exorbitant et paupérisait les tribus; il était exigible séance tenante, sans préavis et sans délai et se réservait le droit de recourir à l'huissier pour en assurer l'entrée. Le redevable se débrouillait pour payer et vendait tout pour échapper à l'huissier, autre mangeur de fortune. Souvent, on le menaçait de mettre sa femme en prison, s'il ne payait pas et bien des fois la femme avait fait de la prison dans ces conditions.
- Une guerre sans nom est menée contre les populations forestières par les trois conservateurs départementaux dont les pouvoirs étaient exorbitants et les actes sans appel, fût-ce par le gouverneur général et les gardes forestiers frappaient d'amendes sans foi ni loi. Si le fellah des plaines était refoulé vers les piedmonts, le forestier était refoulé vers les montagnes. Cette politique, dit-on, servait à protéger l'environnement contre les feux de forets et leurs destructions. Au fond, elle répondait à un double intérêt économique : séquestrer des terres et les verser dans le domaine public pour les besoins croissants de la colonisation; satisfaire les appétits voraces des concessionnaires qui surexploitaient l'un des maquis les lus denses au monde pour produire du tanin pour les fabriques du cuir et des textiles.

La colonisation, synonyme d'accaparement des terres, se fait à outrance sans pitié, ni clémence. Elle reste froide devant les famines régionales, principalement celle du Chélif en 1892 où des milliers d'affamés sont interdits d'entrer dans les villes et les villages, par mesure d'hygiène, comme s'ils étaient des lépreux, se nourrissent d'herbes et de glands, meurent le long des sentiers, leurs dépouilles exposées aux charognards. Ainsi, la généreuse vallée du Chélif eut ce triste surnom de la vallée de la mort.
Dans cette tragédie, la société évolue, prisonnière de ses contradictions. Le conflit permanent oppose les trois communautés : les colons, les indigènes, les juifs.
- Les colons ne se suffisent pas et réclament, pour eux seuls, l'autonomie de l'Algérie. (Certains illuminés réclament l'indépendance, inspirés par la guerre d'indépendance de Cuba.) Ils réclament aussi l'annulation du décret Crémieux qui avait donné lé citoyenneté française aux juifs.
- Par les urnes, les Juifs s'attirent des ennemis tour à tour parmi les opportunistes et les radicaux. Ils sont maltraités, molestés, pillés par les colons qui ne craignent nullement la loi, car ils sont la loi. Cette impunité conduira à la crise anti-juive qui avait embrasé l'Algérie en 1898.
- L'indigène, ou le peuple dominé. Le peuple est vaincu, mais reste insoumis. Au terme d'une résistance armée de 40 ans, il continue de résister pacifiquement Il rejette la naturalisation, l'assimilation. Sa confiance pour retrouver sa liberté n'est jamais ébranlée. Il rejette le droit positif, conserve la charia, son culte, ses zaouïas pour l'enseignement et la solidarité. La parole orale de ses aèdes conserve le flambeau de la liberté allumée.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.