Plus que quelques jours pour le jour « J ». Il approche à pas de géant. Les préparations au bac battent leur plein en cette période. Le trac, le stress s'emparent des candidats au baccalauréat et de leur entourage. Ils ne savent plus où donner de la tête. La préparation aux examens constitue une étape essentielle pour décrocher son bac. Si certains (très rares d'ailleurs) profitent de ces derniers jours pour organiser leurs révisions à la maison, des centaines d'autres préfèrent se préparer à l'examen en groupe dans la nature. El Jadida, en effet, ne souffre pas des coins naturels pour ce type d'exercice. Et si durant les années 60 et 70, l'ex- parc Spiney (Hassan II actuellement) était le site idéal pour préparer son bac le jour, en raison du chaleureux et sublime cadre qu'il offrait à ces époques ainsi que des facteurs sociaux et familaux qui n'appréciaient guère que la fille se mêle aux garçons et que ces derniers ne dépassent pas une heure précise de la journée pour rentrer au bercail. Aujourd'hui les choses ont évolué. La grande majorité des candidates et des candidats préfèrent réviser la nuit jusqu'à des heures très tardives sous un éclairage public. C'est ainsi qu'on voit un peu partout, dans des coins impossibles de la ville plusieurs groupes d'élèves, des deux sexes, installés l'un à côté de l'autre s'adonnant à des révisions. La raison du choix de ce temps nocturne s'explique le calme q'offre la nuit. Les gens dorment à cette heure et la circulation est quasiment inexistante. Rien ne pourrait perturber la concentration de ces candidats. Le travail en groupe, pour eux, est mille fois plus intéressant que de travailler seul dans son coin. En révisant ensemble, ils apprennent énormément de choses. « Nous nous complétons» se presseront- ils de vous dire. Cette manie n'est point combattue par les parents qui sont plus ouverts que ceux d'antan et qui n'espèrent que leur (s) progéniture (s) décroche leur bac. C'est l'épreuve des épreuves. C'est la clé de l'avenir, estiment- ils. D'autres, enfin, optent pour des cafés offrant les conditions nécessaires. Surtout les filles qui peuvent, également, se griller «une tige ».Loin des yeux amis. De temps en temps, ils rient, ils rigolen, ils se racontent des blagues. Mais il faut dire qu'au fur et à mesure que le jour « J » approche, le trac et le stress les gagnent de plus en plus alors que du côté des parents on ne leur refuse plus rien. On leur prépare des « chhayouates » que les enfants ne peuvent pas avaler. La peur a envahi, déjà, leurs cœurs. Si certains préparent sérieusement leurs examens, d'autres aiguisent leurs armes pour la triche malgré l'annonce de mesures sévères de la part du ministère de l'Education nationale. En effet, recourir à la triche, pour passer le cap des examens, ne représente plus une honte. Bien au contraire, c'est devenu indispensable, et même une fierté. Surtout lorsqu'il s'agit d'une épreuve aussi importante que le baccalauréat. Si ce genre de pratiques n'était apprécié que par les médiocres, aujourd'hui tout le monde s'y met. Studieux et paresseux. Le cauchemar de rendre la feuille blanche pousse les jeunes candidats à être «créatifs» et «innovateurs» en inventant des méthodes de triche aussi surprenantes que prodigieuses. Il faut dire aussi que les nouvelles technologies leur facilitent largement la tâche. A une technique s'ajoutent d'autres déjà utilisées. Mais tout aussi ingénieuses. En effet, certains écrivent eux-mêmes leurs antisèches et les impriment sur des feuilles transparentes en plastique pour les poser sur la table le jour de l'examen et copier confortablement. Les mesures du ministère de tutelle Le ministère de l'Education nationale a émis plusieurs notes ministérielles portant sur la répression de la triche pendant les examens scolaires, dont la note n° 99 du 8 mars 1999 qui stipule la tenue de conseils de discipline pour prendre des décisions répressives appropriées à l'encontre des tricheurs. Dans la même optique, le ministère a émis, aussi, l'arrêté ministériel n° 2111.12, du 31 mai 2012, portant sur le renforcement des mécanismes de contrôle des modalités de passation des examens du baccalauréat. Ledit arrêté interdit aux candidats d'apporter le téléphone portable, l'ordinateur portable, la tablette électronique (iPhone, iPad, iPod…) ou tout autre moyen pouvant être utilisé à des fins de tromperie et de triche, au sein des centres et des salles d'examen. Cet arrêté prévoit également l'application rigoureuse des dispositions du dahir n° 1.58.060, du 25 juin 1958, portant sur la répression de la triche et la tromperie dans les examens et concours publics, contre tout candidat (e) en possession des moyens de triche susmentionnés dans les centres ou les salles d'examen. Enfin, le ministère de l'Education nationale Mohamed El Ouafa a décidé, tout récemment, de plafonner à 20 le nombre des candidats par classe lors des examens du baccalauréat au titre de l'année scolaire 2012-2013. Cette décision intervient dans le cadre des mesures du ministère visant à combattre la tricherie, a annoncé à Rabat, le ministre de l'Education nationale, Mohamed El Ouafa.