■ La majorité des valeurs qui a rejoint la cote sur la période 2008-2011 connaît une performance défavorable. ■ Le plus haut niveau de cours enregistré par celles-ci est atteint quelques jours seulement après la première cotation. L'investissement en Bourse, dans le marché actions notamment, obéit à plusieurs règles selon que l'investisseur privilégie un placement spéculatif ou plutôt un rendement moyen et long-termiste arrondi grâce aux dividendes distribués, selon sa capacité psychologique et financière à supporter le risque, ou selon l'opportunité de placement en la valeur. Sur la période allant de 2008, date d'avènement de la crise financière internationale, à 2011, une dizaine de sociétés ont rejoint la cote casablancaise, portant le nombre des sociétés cotées à 76 avec comme dernière recrue Afric Industries en date du 5 janvier de l'année en cours. Sur les 10 sociétés cotées, quatre d'entre elles affichent des performances year to date positives, à savoir CNIA avec 18,8%, ADI avec 0,3%, LBV avec 18,4% et CMT avec 259,2%. Les autres enregistrent des variations annuelles largement négatives variant entre -9,5% pour S2M, introduite en date du 27 décembre de l'année écoulée, -14% pour DHO et -36,3% pour NAKL. Même les nouvelles venues sur le marché ne vivent pas de beaux jours après leur lancement sur le marché secondaire. C'est à se demander dès lors vers quelles stratégies de placement faut-il orienter les boursicoteurs ? Sur un autre volet, les niveaux les plus hauts qu'ont atteints les cours de ces sociétés sont intervenus quelques séances suivant la cotation du titre. A titre d'exemple, le plus haut cours de la valeur Delta Holding a été affiché en date du 29 mai, soit 10 jours suivant la date de première cotation. Idem pour la valeur Delattre Levivier Maroc dont le niveau de cours s'est hissé à 800 DH 2 jours après son introduction en Bourse, enregistrant ainsi 10% d'augmentation. Empruntant la même logique, CNIA SAADA qui réalise depuis son IPO 18% de performance, a connu son plus haut en date du 24 novembre de l'année 2011. Elle a été introduite en Bourse le 22 du même mois. En prenant comme autre exemple Jet Alu, celle-ci ne déroge pas à la règle. La société a également atteint son plus haut niveau de cours, soit 287 DH, seulement 6 jours après sa cotation. Pour ne citer que ces exemples, il est clair qu'un investissement spéculatif qui privilégie la cession de titres quelques jours après la cotation du titre, est plus rentable que de le garder sur une période plus longue. Et ce, indépendamment de la stratégie de placement et de l'aversion au risque de l'investisseur. Un analyste de la place a cité le contexte national perturbé à cause des différents évènements internationaux comme raison principale de la non éclosion de ces valeurs en Bourse. «Les fondamentaux des sociétés récemment cotées sont estimables, mais la toile de fond étant grise, cela ne leur permet aucunement un comportement favorable». Allons-nous prendre le contexte national pour responsable, ou le manque d'intervenants sur le marché ou même le désintérêt envers ces entreprises de petite et moyenne taille ? Toujours est-il que le constat est clair : une bonne plus-value serait à empocher quelques jours suivant la cotation de la valeur, toute chose étant égale par ailleurs ! ■ Dossier réalisé par I. Benchanna & S. Z. (stagiare)