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Entretien
Publié dans Finances news le 28 - 04 - 2005

Bien qu’aucune date n’ait été encore fixée, l’entrée en vigueur de l’ALE entre le Maroc et la Turquie serait une question de quelques semaines. En attendant, G. Müge Varol, conseiller commercial à l’Ambassade de Turquie au Maroc, nous parle de l’impact de l’ALE sur certains secteurs comme le BTP.
F. N. H. : Au vu de la qualité des relations économiques et politiques qui lient le Maroc et la Turquie, quelle est la valeur ajoutée de l’accord de libre-échange signé entre les deux pays ?
G. Müge Varol : Le 7 avril 2004, un accord de libre-échange (ALE) a été signé entre la République de Turquie et le Royaume du Maroc. La mise en œuvre de l’accord de libre-échange contribuera au renforcement des relations économiques et à la promotion des échanges entre les deux pays. Elle permettra aussi aux marchandises marocaines d’accéder au marché turc sans taxes douanières.
D’autre part, l’accord stipule une réduction progressive des droits de douane de 10 % par an pour la plupart des produits industriels exportés de la Turquie vers le Maroc. On verra donc les droits de douane disparaître pour les produits industriels dans dix ans, ainsi qu’une croissance du volume du commerce.
Par ailleurs, les sociétés marocaines qui importeront des produits semi-finis de Turquie bénéficieront d’une réduction des droits douaniers en réexportant ces produits vers les pays de l’Union européenne après les avoir transformés.
L’entrée en vigueur dudit accord sera le point de départ d’une coopération renforcée dans le domaine du commerce non seulement pour la Turquie, dont les produits sont déjà présents sur le marché marocain, mais également pour le Maroc. À cet égard, l’accord est plus bénéfique actuellement pour le Maroc que pour la Turquie.
F. N. H. : Quels sont les autres secteurs concernés par cet ALE ?
G. M. V. : Après l’accord de libre-échange et l’accord de la prévention de la non-double imposition qui ont été signés lors de la visite du Premier ministre marocain, Driss Jettou, en Turquie en 2004, quatre accords de coopération ont été signés entre la Turquie et le Maroc pendant la visite du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, dans les domaines de la santé, de la santé vétérinaire et de l’infrastructure routière et des autoroutes. Les accords ont également pour objet le renforcement de la coopération et l’échange des expériences et des informations entre les deux pays.
F. N. H. : Comment évaluez-vous les échanges entre le Maroc et la Turquie durant ces dernières années ?
G. M. V. : Les relations économiques et commerciales entre la Turquie et le Maroc ont connu un nouvel élan au cours des cinq dernières années. Particulièrement en 2004 par rapport à 2003, le volume des exportations de la Turquie vers le Maroc a augmenté de 82,2 %. À titre d’exemple, l’exportation du coton est passée de 8,22 millions de dollars en 2003 à 11,46 millions de dollars en 2004, la fonte, le fer et l’acier de 29, 45 millions à 140, 55 millions de dollars et les véhicules et leurs parties de 21 millions à 30,52 millions de dollars.
La Turquie exporte d’autres produits vers le Maroc, notamment des produits sidérurgiques, des pièces détachées pour voitures, des véhicules industriels, des appareils électroménagers, de l’essence de pétrole ainsi que des produits de textile. Le volume des importations de la Turquie du Maroc a également connu une augmentation de 36,2 %. Mais, le volume du commerce bilatéral, qui a atteint 435 millions de dollars, reste en dessous du vrai potentiel des deux pays. L’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange va augmenter le nombre des entreprises turques travaillant au Maroc et encourager les hommes d’affaires turcs à investir dans différents secteurs, particulièrement dans le secteur du textile.
F. N. H. : Justement, certains opérateurs marocains, notamment dans le secteur du textile et du BTP, craignent la concurrence turque. Dans ce contexte, quelle est la politique des entreprises turques présentes au Maroc et que peut apporter l’ALE pour ce secteur ?
G. M. V. : Au Maroc, d’importantes sociétés turques comme Dogus, Makyol, Tekfen pour les autoroutes, Galkon pour les lignes électriques, Polat pour les chemins de fer s’intéressent à un certain nombre de projets de construction et également à devenir des contractants pour un certain nombre d’autres projets, notamment dans le tourisme et l’habitat. Les projets d’infrastructure dans le secteur du tourisme jusqu’à 2010, dans le cadre du Plan Azur, et les projets de villes sans bidonvilles attirent particulièrement les investisseurs turcs. Ils s’efforcent d’établir une existence durable et soutenue dans le marché marocain. Les sociétés turques de BTP préfèrent réaliser des constructions avec des normes de qualité internationale pour partager leur savoir-faire, offrir la meilleure qualité et laisser une bonne réputation «turque». Ils s’engagent de plus en plus dans les appels d’offres au Maroc et, par cette voie, contribuent au développement du pays. Le montant des appels d’offres, qui s’élève à 1,3 milliard de dollars, montre l’importance de la contribution turque.
Avec l’ALE, les sociétés turques auront également la possibilité d’intensifier les opportunités d’affaires par des partenariats avec les entreprises marocaines dans différents secteurs et d’investir au Maroc.
F. N. H. : Quelles sont les actions menées de part et d’autre pour dissiper les appréhensions, permettre aux opérateurs des deux bords de se connaître mutuellement et de faire connaître les opportunités d’investissement qui leur sont offertes ?
G. M. V. : Nous avons le souci d’élaborer le commerce avec les pays de l’Afrique d’après une nouvelle stratégie du gouvernement turc coordonnée par le sous-secrétariat d’Etat chargé du Commerce extérieur. Pour promouvoir la coopération et intensifier les relations commerciales, économiques et techniques, des visites de délégations ministérielles sont organisées (par exemple, la délégation du ministre turc du Commerce extérieur, M. Kürsad Tüzmen, en même temps que le salon des «Journées Turques au Maroc» au mois de septembre, ainsi que sa visite au salon du textile «Collabotex» en mars 2005).
Les 30 et 31 mars 2005, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a entamé une visite officielle au Maroc. Il était accompagné d’une délégation de 150 personnes comprenant le ministre de l’Industrie et du Commerce, le ministre de l’Agriculture, des députés et une centaine d’hommes d’affaires.
Des invitations d’hommes d’affaires marocains en Turquie sont également organisées par des associations turques qui visent à renforcer la collaboration avec leurs homologues marocaines. Dans ce cadre, on peut citer, à titre d’exemple, la visite de la délégation d’hommes d’affaires marocains spécialisés dans les pièces détachées d’automobile effectuée au mois d’avril en Turquie, ainsi que la participation des responsables de la Zone Franche de Tanger à la Conférence de la Convention des Zones Franches Mondiales à Izmir pour l’échange des expériences.
F. N.H. : La distance qui sépare les deux pays n’affecte-t-elle pas le volume des échanges commerciaux ?
G. M. V. : La création, au mois de mars, de la ligne aérienne directe entre Casablanca et Istanbul contribuera aussi bien à la diversification et l’augmentation des échanges qu’à la promotion de la culture et du tourisme entre les deux pays. En même temps, c’est la preuve de la collaboration réussie entre deux grands opérateurs aériens : Turkish Airlines et Royal Air Maroc
F. N. H. : Pour conclure, que va rapporter la Turquie de plus au Maroc et vice versa ?
G. M. V. : En bref, la Turquie, qui se situe au carrefour de l’Europe, de l’Asie et du Moyen-Orient, sera un partenaire économique fort et fiable du Maroc. De même, le Maroc jouera un rôle pour l’ouverture de la Turquie vers l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et Centrale.
Propos recueillis par I. B.


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