Le 19 novembre 2025 à Rabat, le Maroc a écrit une page dorée de l'histoire du football africain en dominant les CAF Awards comme jamais auparavant : six trophées majeurs remportés, des figures emblématiques consacrées, et une jeunesse éclatante à l'honneur. Achraf Hakimi, Ghizlaine Chebbak, Yassine Bounou, Othmane Maamma, Doha Madani et les U20 marocains ont incarné la réussite d'une stratégie sportive nationale ambitieuse. Ce triomphe collectif symbolise bien plus qu'une moisson de titres : il illustre l'avènement d'un Maroc devenu moteur du football africain. Il est des soirées qui marquent l'histoire. Le 19 novembre 2025, à Rabat, le Maroc a vécu l'un de ces moments rares, entrant avec fracas dans la légende du football africain à l'occasion des CAF Awards. Sur les onze distinctions majeures décernées par la Confédération africaine de football, pas moins de six ont été raflées par des talents marocains. Une performance historique, reflet d'une stratégie nationale ambitieuse, d'un réseau de formation performant et d'une génération dorée. Hakimi, Bounou, Chebbak : les phares d'une génération dorée Le clou du spectacle fut sans nul doute le sacre d'Achraf Hakimi comme Joueur Africain de l'année. Un Ballon d'Or Africain largement mérité, venant couronner une saison exceptionnelle avec le Paris Saint-Germain et la sélection marocaine. Dix buts, douze passes décisives, un triplé national, et surtout une Ligue des Champions conquise avec autorité. À 27 ans, le latéral droit s'impose comme l'un des meilleurs de l'histoire du continent. Cette récompense vient aussi panser les blessures d'un joueur tenace, revenu fort après une entorse, et toujours aussi indispensable aux Lions de l'Atlas. Formé au Real Madrid, révélé à Dortmund, confirmé à l'Inter Milan, Hakimi est un véritable globe-trotter du haut niveau. Sa carrière est jalonnée de succès collectifs et individuels. Mais au-delà de ses statistiques impressionnantes, c'est sa régularité et son influence sur le jeu qui le distinguent. Rôle de relanceur, de passeur et de buteur : Hakimi est un joueur complet. Son compère en équipe nationale, Yassine Bounou, a été élu Gardien de but Africain de l'année, confirmant son statut de muraille infranchissable. Finaliste de la CAN et héros du Mondial des clubs, «Bono» est devenu un véritable symbole de fiabilité, alliant leadership et performance. Choisi dans le Onze idéal du tournoi mondial disputé aux Etats-Unis, le gardien d'Al Hilal est un exemple de constance au plus haut niveau, rivalisant avec les meilleurs portiers de la planète. Formé à l'Académie de l'Atletico Madrid avant de briller avec le FC Séville, Bounou est connu pour ses arrêts spectaculaires dans les moments décisifs. Sa performance lors de la Coupe du monde au Qatar en 2022 avait déjà marqué les esprits. Chez les dames, la capitaine Ghizlaine Chebbak a été sacrée Meilleure Joueuse Africaine, devenant la première Marocaine à remporter ce trophée. Meneuse de jeu d'Al Hilal (Arabie Saoudite) et buteuse redoutable, elle incarne le renouveau du football féminin national. Issue d'une lignée de footballeurs, fille de Larbi Chebbak, elle a su transformer cet héritage en une force, inspirant une nouvelle génération de jeunes filles. Chebbak est aussi une figure militante, qui a porté la voix du football féminin dans les médias et sur les terrains. Son Soulier d'Or à la dernière CAN (5 buts) et ses prestations au Mondial féminin ont contribué à l'essor spectaculaire du football des Lionnes de l'Atlas. L'éclosion de la jeunesse : Maamma, Madani et les U20 La reconnaissance ne s'est pas limitée aux stars établies. Othmane Maamma, attaquant de Watford, a été élu Meilleur Jeune Joueur Africain grâce à un Mondial U20 sensationnel au Chili, où il a été désigné meilleur joueur du tournoi. Ses performances ont été le moteur d'une équipe marocaine U20 éblouissante. Maamma est un joueur explosif, doté d'une technique rare et d'un sens du but félin. Passé par les rangs du Raja puis repéré par Watford, il représente l'avenir du poste d'attaquant au Maroc. Sa polyvalence sur le front de l'attaque et son intelligence de jeu font de lui un espoir sérieux pour les A. Car oui, le Maroc U20 a été sacré Equipe Nationale de l'Année. Vainqueurs de la Coupe du monde U20, les Lionceaux de l'Atlas ont été la sensation de l'année, éliminant au passage l'Espagne, le Brésil, la France et l'Argentine. Leur parcours, encadré par le sélectionneur Mohamed Ouahbi, est la preuve qu'une révolution silencieuse est à l'œuvre. À travers eux, c'est toute une politique de détection et de formation qui trouve son aboutissement. Leur victoire a suscité l'admiration de la presse internationale. Des analystes ont comparé le style de jeu marocain à celui des meilleures nations européennes : discipline tactique, pressing coordonné, flair offensif. Les matches contre l'Espagne et le Brésil ont notamment été salués pour leur intensité et leur maîtrise. Doha Madani, déjà titulaire avec l'AS FAR, a été récompensée comme Meilleure Jeune Joueuse Africaine. Âgée de seulement 20 ans, cette milieu de terrain affiche une maturité rare, capable de diriger le jeu et d'imposer son rythme. Issue du centre de formation de l'AS FAR, elle est perçue comme la future colonne vertébrale de la sélection féminine. Une stratégie royale, une fédération en ordre de marche Ce raz-de-marée marocain n'est pas le fruit du hasard. Fouzi Lekjaa, président de la FRMF, a rappelé lors de la cérémonie que cette réussite est l'aboutissement d'une politique sportive nationale conduite sous la houlette du Roi Mohammed VI. Infrastructures de pointe, académies régionales, professionnalisation des compétitions féminines : le Maroc s'est doté des moyens de ses ambitions. Les centres de formation comme l'Académie Mohammed VI, les clubs bien structurés comme l'AS FAR, et l'implication croissante dans les compétitions continentales témoignent d'une planification rigoureuse. Cette victoire multiple aux CAF Awards est donc aussi celle d'un système. De son côté, le président de la FIFA, Gianni Infantino, présent à Rabat, n'a pas tari d'éloges sur les progrès africains et marocains. Il a salué un continent «qui n'a rien à envier au reste du monde». Le succès marocain, loin de se limiter à l'Afrique, est aujourd'hui salué sur la scène internationale, et offre un modèle à suivre pour d'autres nations. En route vers la CAN 2025 ! Ces récompenses posent désormais la question du futur : le Maroc peut-il transformer ces lauriers individuels en sacre collectif ? Tous les regards sont tournés vers la prochaine Coupe d'Afrique des Nations, qui se tiendra justement au Maroc. Avec un effectif expérimenté, un public galvanisé, et une jeunesse triomphante, les Lions de l'Atlas sont plus que jamais favoris. «Ce prix est celui de tous les Marocains et de tous les Africains qui rêvent de jouer au football», a déclaré Achraf Hakimi, visiblement ému. Un message fort, un rêve devenu réalité. Les autres récipiendaires des CAF Awards 2025 Joueuse Africaine de l'année : Ghizlaine Chebbak (Maroc/Al Hilal) Gardienne de but Africaine de l'année : Chiamaka Nnadozie (Nigeria/Brighton & Hove Albion) Joueur Interclubs de l'année : Fiston Mayele (RD Congo/Pyramids FC) Entraîneur de l'année (hommes) : Bubista (Cap-Vert) Equipe Nationale de l'année (femmes) : Nigeria Club Africain de l'année (hommes) : Pyramids FC (Egypte) Arbitre Africain de l'année : Omar Abdulkadir (Somalie) Arbitre Assistant Africain de l'année : Liban Abdoulrazack (Djibouti) Arbitre Africaine de l'année : Shamirah Nabadda (Ouganda) Arbitre Assistante de l'année : Tabara Mbodji (Sénégal)