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[Entretien] Efficacité énergétique : Saïd Mouline décline sa stratégie
Publié dans Finances news le 22 - 01 - 2019

En 2018, plus de 600 millions de dirhams ont été investis par les industriels dans l'efficacité énergétique.
Saïd Mouline, veut aller plus loin et détaille les grandes lignes de la stratégie de l'Agence marocaine pour l'efficacité énergétique (AMEE) à l'horizon 2021.


Finances News Hebdo : Vous venez de présenter votre stratégie 2019-2021, quelles en sont les grandes lignes ?
Saïd Mouline : L'Agence marocaine pour l'efficacité énergétique (AMEE) travaille sur cinq grands secteurs : l'industrie, le transport, le bâtiment, l'éclairage public et l'agriculture. Nous accompagnons aujourd'hui, au niveau territorial, les différentes régions. Il a été annoncé au plus haut niveau que l'Etat doit être exemplaire dans le domaine de l'efficacité énergétique, notamment concernant les bâtiments publics et la flotte de véhicules de transport. C'est sur ces deux axes que nous travaillons en priorité.
L'AMEE travaille sur ces cinq secteurs, avec de nouvelles règlementations qui se mettent en place et des accompagnements techniques et financiers. Nous avons sensibilisé les industriels sur les certifications comme l'ISO 50001 et aussi sur l'accès à des financements dédiés à l'efficacité énergétique.
Cette année, plus de 600 millions de dirhams ont été investis par les industriels dans l'efficacité énergétique. Je tiens à préciser qu'il s'agit d'investissements rentables, puisqu'ils font baisser la facture énergétique.
Ces investissements requièrent certes, des moyens financiers. A cet effet, des banques nationales s'impliquent en accompagnant le secteur industriel. Il y a même une subvention de 10% dans certains cas.
L'autre volet concerne le secteur de l'agriculture, et notamment le pompage solaire. Nous avons entrepris des tournées dans le Souss-Massa, dans l'Oriental, dans la région de Béni Mellal - Azilal pour sensibiliser à l'efficacité énergétique. Le pompage solaire peut être l'une des solutions, à condition de respecter certaines règles. Dans ce sens, nous avons mis en place des réseaux verts, c'est-à-dire des entreprises capables de dimensionner et d'installer correctement le matériel sur le terrain.
C'est pour cela que l'AMEE accompagne aussi le volet professionnel avec l'Amisol (l'association marocaine de l'industrie solaire et éolienne). Toutes ces petites applications liées aux renouvelables, à l'efficacité énergétique peuvent se développer en créant des emplois.
Enfin, un dernier point très important concerne la formation et la sensibilisation. Le besoin de sensibilisation est important parce que l'efficacité énergétique ce n'est pas que les nouvelles technologies, c'est aussi les changements de comportement.
Au niveau continental, l'AMEE a été sollicitée pour accompagner un certain nombre de pays africains. Nous avons reçu des délégations du Mali, du Togo et de la Mauritanie, il y a quelques jours, dans un centre de formation à Marrakech, car nous avons un centre qui est labellisé catégorie 2 de l'Unesco pour l'énergie solaire en Afrique. Notre pays a cette politique de partage d'expériences et d'expertises avec ses frères du continent, en vue de renforcer les capacités et créer des emplois pour tout le continent.

F.N.H. : Vous avez parlé d'outils financiers, comment se répartissent-ils ?
S. M. : Lorsque que l'on doit faire un investissement dans le domaine de l'efficacité énergétique, un audit est réalisé pour voir où se situe le gaspillage, afin de le réduire. Ce gaspillage, en lui-même, nécessite des investissements, qui ont besoin de moyens importants et c'est dans ce sens que les banques jouent un rôle central.
Aujourd'hui, nous avons le soutien des grandes banques nationales, telles que la BMCE, la Banque Populaire, la BMCI, ainsi qu'Attijariwafa bank. Toutes ces banques sont impliquées dans l'efficacité énergétique, et le Crédit Agricole du Maroc finance le pompage solaire.
L'AMEE travaille avec ces acteurs financiers parce que tout le monde est gagnant : lorsque l'on investit dans l'efficacité énergétique, nous baissons notre facture et donc automatiquement, nous avons un retour sur investissement à court terme. Le prix de l'énergie est ce qu'il est, et c'est normal qu'il soit à un certain niveau, car notre pays est importateur d'énergie. Notre facture énergétique est de 70 milliards de dirhams. Si chaque année, nous parvenons à la réduire de 1%, ou 2% ou même 10%, vous voyez l'économie que cela fait pour notre pays. C'est pour cela qu'il faut globalement voir qu'il n'y a pas de petites économies à faire dans l'efficacité énergétique.
Nous travaillons aussi sur d'autres formules pour financer les bâtiments publics. Aujourd'hui, nous avons des moyens financiers pour les secteurs industriel, privé, et agricole. Il faut trouver d'autres moyens pour les autres secteurs.

F.N.H. : Vous avez évoqué l'Afrique. Quels sont les types de solutions et les projets qui peuvent être mis en place afin de remettre à niveau l'efficacité énergétique en Afrique. D'ailleurs, lors d'une sortie médiatique, vous avez dit qu'il fallait partager le modèle marocain.
S. M. : Chaque pays est un cas particulier, c'est pour cela que nous partageons nos expériences. Nous traitons les problématiques de chacun, nous montrons nos réalisations, et ce que cela nécessite comme politique.
Nous avons la chance d'avoir cette vision au plus haut niveau de l'Etat dans notre pays, qui a démarré en 2009. La lettre Royale était très claire : priorité aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique dans notre politique énergétique, c'est une orientation très forte.
Nous traitons par la suite avec les agences dédiées, ensuite les réglementations. Les acteurs qui accompagnent sur le terrain proviennent du secteur privé, pour lequel il faut renforcer les capacités.
La dernière formation que nous avons menée à Marrakech dans notre centre dédié, a concerné les acteurs publics pour leurs politiques, mais aussi les acteurs privés qui doivent jouer un rôle important sur le terrain.
600 millions de citoyens africains sont sans électricité, cela montre clairement les besoins en investissements. D'ailleurs, il y a de nouvelles technologies qui sont beaucoup moins chères. Actuellement, le renouvelable devient une des sources les moins chères pour produire de l'énergie. Notre continent a un énorme potentiel, il faut profiter de cela, non seulement au niveau de la production, mais aussi au niveau de la consommation, pour que le foyer africain puisse payer sa facture énergétique. Il ne faut pas que le citoyen se retrouve avec des factures trop importantes. Or, l'efficacité énergétique joue un rôle important, c'est pour cela, qu'en parallèle, il faut un accompagnement dans la consommation pour que les gens ne gaspillent pas, pour réduire les coûts des investissements et donc réduire les pollutions.

F.N.H. : Dans quelles mesures l'économie verte occupe une place de choix dans les échanges entre le Maroc et l'Afrique ?
S. M. : C'est un volet important quand on évoque le développement durable. Lors de la COP22, le sommet présidé par Sa Majesté avec les chefs d'Etats africains a montré que de nos jours, dans ce domaine, nous avons une carte à jouer.
L'économie verte peut être créatrice d'emplois, elle peut réduire les factures énergétiques. Quand on parle de développement durable, il s'agit de problématiques liées à l'eau, à l'énergie, au développement. Le continent a besoin de politiques volontaristes et d'expériences, aussi bien dans la production de puissance, comme le fait MASEN, que pour les milliers de petits projets que nous menons, notamment dans le pompage solaire.
Tout ceci a un sens, parce qu'il y aura une nouvelle façon d'électrifier le continent avec un modèle économique et environnemental créateur d'emplois et un impact social important. ◆


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