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Assurance agricole : Une polémique aux relents politiques
Publié dans Finances news le 28 - 01 - 2016

La compagnie Saham Assurance s'est retrouvée au centre d'une polémique, après la signature d'une convention avec l'Etat portant sur la commercialisation du produit «Taamine Al Mahssoul». Face à la récu­pération politique, la filiale du groupe Saham a dû suspendre provisoirement la commercialisation de ce produit. Retour sur les péripéties de cette affaire qui n'a pas encore révélé tous ses secrets.
Il suffit d'une rumeur ou d'une fausse interprétation pour agiter maladroite­ment et à contre-sens les réseaux sociaux. La convention signée, mercredi 20 janvier, par Saham Assurance avec le ministère de l'Economie et des Finances et le ministère de l'Agriculture, entérinant le lan­cement d'un nouveau produit d'assurance agricole couvrant les risques climatiques, du nom de «Taamine Al Mahssol», a provoqué un véritable tollé dans l'opinion publique. Le fait que les deux ministres de tutelle, Aziz Akhannouch (Agriculture) et Mohamed Boussaïd (Finances), issus de la même formation politique, le Rassemblement national des indépendants (RNI), paraphent ladite convention avec Saham Assurance (propriété de leur collègue au gouvernement, le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investisse­ment et de l'Economie numé­rique, Moulay Hafid Elalamy), a laissé libre cours à la rumeur d'un éventuel conflit d'intérêt.
Avant que la presse électro­nique ne s'en empare, la polé­mique est née au Parlement, à l'occasion de la séance des questions orales, le jour où le député USFP de Mohammedia, Mehdi Mezouari (connu aussi pour ses liens professionnels avec une compagnie d'assu­rances de la place), a inter­pellé le gouvernement sur cette question en se référant à l'article 36 de la Constitution et aux dispositions de la Loi organique relative au fonc­tionnement et à l'organisation du gouvernement. Les choses prennent une nouvelle dimen­sion avec l'entrée en lice de deux groupes parlementaires. Le premier, celui de l'USFP, a adressé une lettre au président du Parlement demandant la constitution d'une commis­sion d'enquête. Le deuxième groupe, celui du PAM, a déposé, quant à lui, à tra­vers son député de Taroudant, Abdellatif Ouahbi, avocat connu pour avoir défendu un assureur agricole de la place, une demande pour convoquer les trois ministres RNistes cités ci-haut devant la Commission permanente de contrôle des finances publiques. Tous les ingrédients sont ainsi réunis pour créer le buzz. Mais pas pour longtemps puisque cha­cune des institutions «impli­quées» a veillé à révéler le caractère infondé du ce bad buzz, monté de toutes pièces par certains partis de l'oppo­sition. En effet, dans un com­muniqué diffusé dans la soi­rée de samedi 23 janvier, le département d'Akhannouch a tenu à préciser que la nouvelle offre d'assurance proposée aux agriculteurs n'était pas l'exclusivité de Saham mais, au contraire, reste ouverte à l'ensemble des opérateurs, et qu'il suffisait d'avoir entre les mains l'agrément, à solliciter auprès des autorités. Le len­demain, on aura droit à plus de détails suite à la sortie du com­muniqué dominical de Saham Assurance. On apprend que la première convention du genre a été signée en 2011 entre les deux ministères concer­nés et la MAMDA. L'article 13 de ladite convention a déjà prévu une ouverture aux autres compagnies d'assu­rances. Bizarrement, le seul tort de Saham Assurance, est qu'elle a été la première à se manifester en proposant aux autorités une convention similaire à celle offerte à la Mamda ! Mieux encore, l'offre de Saham présente, selon l'assureur, l'avantage d'un réseau de distribution riche de 425 agents, en plus d'une économie de coûts de réassu­rance estimée à 40 millions de dirhams par an.
Seulement voilà, face à la récupération politique de l'assurance agricole, et au vu de l'ampleur de la polémique déclenchée sur les réseaux sociaux, Saham Assurance a décidé de suspendre provi­soirement l'application de la convention, en attendant l'ad­hésion à ce produit des autres assureurs intéressés. «Si la direction de Saham a décidé de la suspendre, c'est qu'elle refuse d'interférer sur la ligne politique, en créant une polé­mique inutile», expliquera plus tard le ministre Elalamy à un confrère de la place, après avoir rappelé, une fois n'est pas coutume, qu'il avait démissionné de son poste de PDG du groupe Saham, au lendemain de sa nomination au gouvernement de Abdelilah Benkirane.
Une chose est sûre. Le fait que Moulay Hafid Elalamy soit membre du gouvernement n'entache en rien la légalité de la commercilaisation par Saham du produit «Taamine Al mahssoul». Sachant que la superficie bénéficiant jusqu'ici de l'assurance agricole, à tra­vers la Mamda, culmine à un million d'hectares. Autrement dit, il reste encore beaucoup à faire pour couvrir la super­ficie agricole potentielle et assurable, estimée de 5 à 6 millions d'hectares. Cela nous amène à chercher les raisons qui empèchent les autres com­pagnies d'assurances à s'inté­resser au segment agricole. D'autant plus que le besoin est manifeste : la sécheresse met en difficulté 14 à 15 millions de personnes. Evoquant cette interrogation précisément, les avis divergent entre les assu­reurs pour lesquels le produit agricole n'est pas la priorité du moment, et ceux qui esti­ment que le cadre institution­nel n'est encore pas prêt à intégrer l'assurance agricole sur le marché marocain, faute, par exemple, de disponibilité d'indices météorologiques ou climatiques (indices de séche­resse, indices de végétation, etc). Cela n'empêche pas de noter la réaction positive de la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR) qui a saisi l'occasion pour annoncer l'arrivée imminente d'autres compagnies qui vont signer des conventions similaires à celle de Saham. Comme quoi, dixit le proverbe, à quelque chose malheur est bon...
Trois vérités sur la convention
Les compagnies d'assurances sont réticentes
L'assurance agricole n'est pas un produit d'assurance comme les autres. La gestion du risque y est très diffé­rente. Lorsque l'on assure un parc automobile, il est pratiquement impossible que les véhicules subissent tous un accident le même jour. Alors que dans l'agriculture, en cas de sécheresse, cela peut être 100% de la récolte qui se retrouve sinistrée. Développer un produit d'assurance agricole est donc beaucoup plus risqué. Ce qui explique la réticence des compagnies d'assurances à se lancer sur ce créneau. Depuis 2011, seule la MAMDA a franchi le pas. Elle subit un risque important en tant qu'unique opérateur. L'idéal étant la mutualisation du risque entre différentes compagnies. D'ailleurs, l'article 13 de la convention avec la Mamda prévoit l'entrée de nouvelles compagnies.
Ce n'est pas un marché public
L'accord entre les ministères de l'Agriculture et des Finances et Saham n'est pas un marché public, mais une convention. Saham Assurance s'est manifestée au moment où le ministère de l'Agriculture ressentait un besoin important. Dès lors, la procédure a suivi son cours normal : il y a d'abord eu une étude de 6 mois de la Direction des assurances du ministère des Finances (DAPS), suivi de l'homologation pour les nouveaux produits, confor­mément au code des assurances.
La subvention est contrôlée
La subvention de 90% est essentiellement dédiée aux petits agriculteurs. Elle doit les inciter à entrer dans le cir­cuit des assurances. Les grands agriculteurs, eux, bénéficient d'un taux de 50%. Cette subvention ne va pas aux compagnies d'assurances, mais aux agriculteurs pour leur permettre de payer leurs primes, en fonction du capital assuré. Mamda propose 5 produits d'assurance différents, selon le capital assuré, allant de 600 DH/hectare à 4.500DH/ha. Dans sa convention avec les deux ministères, Saham en propose six.
Comme il s'agit de deniers publics, la subvention a été accompagnée par plusieurs garde-fous. Dans le cadre du Plan Maroc Vert, la subvention pour certaines études techniques est contrôlée; l'agriculteur ne maitrisant pas certains aspects techniques. Les cabinets d'études doivent ainsi être certifiés par le ministère de tutelle, selon un cahier des charges bien déterminé. C'est le cas également pour l'assurance agricole : la compagnie s'engage à indemniser les agriculteurs au moment des récoltes et non des mois plus tard. Par ailleurs, en cas de sinistre, le ministère envoie ses propres experts aux côtés de ceux de la compagnie pour constater le sinistre, au sein d'une commission mixte
Questions à Mehdi Tazi, PDG de Saham Assurance
«Nous avons créé un département agriculture nouveau»
Finances News Hebdo : Pourquoi Saham se trouve-t-elle être la seule compagnie à avoir manifesté son intérêt pour l'assurance agricole ?
Mehdi Tazi : Je peux vous dire pourquoi cela a intéressé Saham Assurance. Je ne peux pas vous dire pourquoi cela n'a pas intéressé mes confrères pour le moment. L'agriculture pèse pour 15% du PIB et nourrit 9 millions de Marocains. Ce sont des arguments suffisants de mon point de vue pour nous intéresser à ce secteur.
F.N.H. : Quelles sont les répercus­sions directes de la suspension de l'application de ladite convention pour Saham Assurance ?
M. T. : Nous n'avons pas suspendu la convention, nous avons arrêté la commer­cialisation de ces produits en attendant que nos confrères manifestent leur éventuel intérêt.
F.N.H. : Quelles sont les actions entreprises en interne, notamment en termes d'expertise, pour préparer la commercialisation de ce nouveau produit ?
M. T. : C'est un travail que nous avons démarré il y a bientôt un an. Nous avons dispensé un long programme de formation, développé nos systèmes informatiques, notre réseau de commercialisation, notre marketing, etc. En somme, nous avons créé un département agriculture nouveau de toutes pièces.
F.N.H. : Y a-t-il une différence entre les natures des produits et les conditions tarifaires que propose la Mamda et celles qu'allait proposer Saham Assurance ?
M. T. : Les garanties et les prix sont simi­laires. Ce qu'il faut comprendre, c'est que, nous-mêmes et nos confrères, sommes des fournisseurs conventionnés par le ministère de l'Agriculture pour distribuer un produit pour lequel l'Etat donne une subvention à l'agriculteur. C'est pareil si l'agriculteur veut acheter un tracteur, qui sera subventionné. Il doit s'adresser à un fournisseur conventionné. Je ne vois pas pourquoi, pour le cas de l'assurance, cela émeut autant.


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