OCP-BCP : Un mariage de raison !

* Par jeux de participations croisées, l’OCP et la BCP scellent une grande union.
* L’OCP verse 1 Md de DH et devient actionnaire à hauteur de 6,62% dans le capital de la BCP qui, en contrepartie, acquiert 5,88% du capital de l’Office chérifien pour 5 Mds de DH.
L’OCP et la BCP s’unissent. La BCP est désormais actionnaire à hauteur de 5,88% dans le capital de l’OCP. Lequel a, en même temps, pris quelque 6,62% du capital de la banque du cheval.
Une prise de participation croisée qui coûtera 5 milliards de dirhams à la BCP et 1 milliard de dirhams au groupe phosphatier. Les deux opérations se sont faites, faut-il le noter, par voie d’augmentation de capital et seront financées entièrement… en fonds propres.
Ces montants ont été calculés sur la base d’une valorisation de 100 milliards de dirhams pour l’OCP et 15 milliards de dirhams pour la BCP. L’État a été conseillé dans cette opération par
JP Morgan, tandis que la BCP a eu recours à sa banque conseil récemment acquise, Upline Corporate Finance. Le conseil juridique a été assuré, en revanche, par le cabinet Naciri Gide Loyrette Nouel.
L’union des deux groupes a été officiellement scellée lundi dernier, au siège du ministère des Finances, en présence des présidents des deux entités, Mostafa Terrab et Mohammed Benchaâboun, du ministre de l’Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, et du ministre de l’Energie, Amina Benkhadra. Et tous se sont félicités du partenariat de ces deux gros poids lourds publics.
Cette union est, faut-il le dire, hautement stratégique. Elle permettra, d’une part, à l’OCP de se donner les moyens de ses grandes ambitions et d’accélérer sa stratégie de développement. Une stratégie qui repose sur l’investissement tous azimuts. Et permettra, d’autre part, à la banque du cheval d’entrer par la grande porte dans un secteur à fort potentiel, tout en imprimant des relations commerciales, durables et privilégiées, avec un groupe public leader mondial de son secteur.
Opération win win donc pour les deux entités. Mais pas uniquement. L’État également en sort gagnant. Car en mobilisant les excédents de liquidités d’une BCP, en situation très confortable (son ratio cooke est supérieur à 12,7% !), dans les gros investissements que projette l’OCP, l’État entend également stimuler la croissance économique du pays, créer des emplois, développer les exportations de phosphates et renforcer un pôle industriel des plus stratégiques… Et c’est tout le pays qui en sortira gagnant. Un véritable coup de maître.