* A la suite de ladoption par le gouvernement du projet de décret relatif aux rachats dactions, le CDVM sapprête à serrer la vis. * Entre autres mesures, le gendarme aurait prévu de limiter les volumes et les délais dintervention des sociétés. Grand chamboulement que celui que devra connaître la réglementation des programmes de rachats dactions. En effet, à lissue du Conseil de gouvernement tenue le 05 mai dernier, celui-ci a adopté un nouveau projet de décret permettant au CDVM de fixer, par circulaire, les modalités dintervention que les émetteurs doivent respecter à loccasion de la mise en uvre de ces programmes qui, rappelons-le, connaissent un fort engouement ces dernières années. «Ce décret vise à réviser le cadre des programmes de rachats, eu égard à la multiplicité de ce genre de programmes initiés par les sociétés cotées en Bourse», a annoncé Khalid Naciri, porte-parole du gouvernement lors du point de presse suivant ledit Conseil. En effet, aujourdhui, ce ne sont pas moins de 15 programmes qui sont initiés par des sociétés cotées, dont certains ont déjà été renouvelés avant même lexpiration de leur délai, comme cest le cas de BMCI. Le gendarme de la Bourse sapprêterait ainsi à serrer la vis, remarquant que lobjectif annoncé de ces programmes, qui est de régulariser le cours en Bourse, nest pas toujours respecté. Et le deal conclu dernièrement entre BMCE et CDG nen est que la parfaite illustration. En effet, létablissement bancaire avait utilisé les actions rachetées dans le cadre de son programme pour conclure la transaction avec le bras financier de lEtat. Aujourdhui, les autorités de tutelle ont pris conscience de la nécessité de renforcer la réglementation en vigueur afin déviter que ces rachats dactions nentravent le bon fonctionnement du marché. Et selon des sources au sein du marché, le gendarme de la Bourse aurait dores et déjà élaboré un projet de circulaire dans ce sens. Les premières indiscrétions font état dune prochaine délimitation de la période dintervention desdits programmes, ainsi quune interdiction de lexécution de ces programmes pendant la période de formation des cours de clôture, et plus spécifiquement pour les valeurs cotées en continu. Selon un analyste de la place, «cette mesure viendrait en réponse à la constatation dune pratique consistant à orienter les cours à la hausse en se positionnant à lachat à la clôture du marché». Aussi, le CDVM sapprêterait-il à limiter le volume de transaction pour chaque société à des niveaux raisonnables pour que ces opérations ne faussent pas la tendance du marché. Par ailleurs, selon des informations reprises par BMCE Capital Bourse, le CDVM préconise également que les moyens financiers alloués aux programmes de rachat doivent rester proportionnels à lobjectif de régularisation. Enfin, il est à noter que le projet de décret adopté par le Conseil du gouvernement institue pour la Bourse de Casablanca lobligation dinformer le CDVM de tout agissement quelle aura relevé dans lexécution par les émetteurs des programmes de rachat.