Présidentielle. Les Bissau-guinéens ont voté    AG d'Interpol à Marrakech : Hammouchi appelle à une coopération internationale plus forte contre la criminalité transnationale (vidéo)    Interpol : Coup d'envoi des travaux de la 93e session de l'Assemblée générale à Marrakech    Sahara : le plan marocain, une voie vers une paix régionale, selon la FDD    Politiques anti-corruption: Benalilou appelle à privilégier une culture d'évaluation des impacts    Mezzour expose les avancées industrielles du Royaume à Riyad    Le Maroc lance sa stratégie Offshoring 2030    Younes Sekkouri : "Nous voulons plus d'apprentissage dans les entreprises"    Zayd El Idrissi : "Les consommateurs achètent des histoires de marque"    Elections : le Maroc encadre le numérique pour protéger le scrutin    « Startup Act » : Le Sénégal active l'écosystème des startups    Casablanca Iskane et Equipements : 9,2 MDH pour reloger les ménages de l'Avenue Royale    Nigeria : 50 élèves enlevés d'une école catholique échappent à leurs ravisseurs    Sahara : Boualem Sansal, le bouc émissaire de la croisade vindicative de l'Algérie contre la France (Confessions)    MU : Mazraoui explique pourquoi Amorim lui accorde une confiance totale    Transfert record d'Ayyoub Bouaddi ? Les cadors en course    Botola D2 / J9 : Le MCO coleader, le RBM lanterne rouge    Centres de diagnostic d'Akdital : un projet arrêté, une réflexion nationale qui s'impose    Programme VIA 2025: de jeunes ambassadeurs de la sécurité routière à l'honneur    Saudi Pro League : Cristiano Ronaldo auteur d'un ciseau d'anthologie !    Coupe de la CAF : Victoire du Wydad de Casablanca sur Nairobi United    Cours des devises du lundi 24 novembre 2025    Youssef En-Nesyri signe une belle performance avec Fenerbahçe contre Rizespor (5-2)    Prévisions météorologiques pour lundi 24 novembre 2025    Archéologie : L'arganier, un savoir-faire né dans la région d'Essaouira depuis plus de 150 000 ans    Conférence de l'UPA à Kinshasa: Le Marocain Said Chakir élu représentant régional de l'UPA pour l'Afrique du Nord    Washington Post rouvre le dossier : un journaliste français condamné pour terrorisme en Algérie après avoir enquêté sur la mort suspecte d'un footballeur camerounais — le régime algérien au cœur des accusations    Doha : le Maroc doublement primé lors de l'événement Fashion Trust Arabia    Rabat : création du Forum Marocain des Sciences de l'Education    Médias : Canal+ en "Immersion avec Hakimi"    Moroccan Press Publishers Federation demands inquiry after El Mahdaoui's revelations    Riyad: Le G77 et la Chine résolument engagés pour une transformation décisive vers le développement durable    Presse : La FMEJ demande une enquête judiciaire sur les révélations d'El Mahdaoui    Le voyageur Souverain!    Inversión millonaria en Tan-Tan para impulsar la producción de polisilicio y el empleo local    Sao Paulo : le Parti de l'Istiqlal souligne la portée historique de la résolution 2797 du Conseil de sécurité consacrant le plan marocain d'autonomie    Bensaid mise sur la numérisation et l'IA pour réduire la fracture culturelle dans le monde rural    Accouchement d'une femme à bord d'un tramway : aucun passage de l'intéressée par l'hôpital Moulay Abdallah à Salé « n'a été constaté »    Brésil : l'ex-président Jair Bolsonaro placé en détention provisoire    ONU: Le Maroc clôt avec succès sa présidence de la Conférence sur l'établissement d'une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient    Pour la première fois : la question kabyle s'invite au Parlement britannique    90% des jeunes de la région Casablanca-Settat considèrent la culture comme un levier clé de développement    Bentalha : « Bach qtalti bach tmout »    Diaspo #416 : Mustapha Esadik dédie un livre à l'Afrique vue par le football    GenZ212 : Le rappeur Hamza Raid condamné à un mois de prison avec sursis    Patrimoine culturel coopératif : le Maroc parmi les pionniers mondiaux    Art contemporain : À Casablanca, une exposition met en lumière des artistes émergents    Mr. ID dévoile ASKI, une immersion artistique au cœur des musiques du Sud marocain    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Des chiffres alarmants de demandes de mariages des mineures (Président du ministère public)
Publié dans 2M le 13 - 04 - 2021

Le mariage des mineures représente un phénomène d'une grande actualité dans la société marocaine, vu son impact direct sur les droits de l'enfant, tels qu'énoncés dans les conventions internationales y afférentes, a souligné lundi à Marrakech, le Procureur général du Roi près la Cour de Cassation, Président du Ministère Public, Moulay El Hassan Daki.
Intervenant lors de la cérémonie d'ouverture d'un atelier de coordination organisé, sur deux jours, par le Ministère Public autour du mariage des mineures, Daki a relevé que le Maroc, en tant qu'Etat-partie de la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE) et de la Convention sur le consentement au mariage, l'âge minimum du mariage et l'enregistrement des mariages, est en parfaite harmonie avec ses engagements internationaux, notant que le Royaume a adapté sa législation nationale et fixé l'âge de capacité matrimoniale à 18 ans comme étant une règle générale.
Dans la foulée, il a expliqué que la législation marocaine, à l'instar de celles dans plusieurs pays, soumet le mariage des mineures à une autorisation préalable entre les mains des juges, qui octroient ou non cette autorisation exceptionnelle, et doivent justifier leur décisions et les motifs autorisant ou non ce mariage, après avoir auditionné les parents et recouru à une expertise médicale ou une enquête sociale pour trancher en faveur de l'intérêt de l'enfant.
Les statistiques et rapports officiels indiquent que les tribunaux enregistrent une augmentation de demandes des autorisations pour le mariage des mineures, a-t-il noté, faisant savoir qu'en 2019, les tribunaux ont reçu quelque 27.623 demandes d'autorisations de mariages de mineures, selon le rapport de la Présidence du ministère public réalisé au titre de cette année.
"Si en tant que magistrats, nous ne sommes pas responsables des chiffres alarmants de demandes d'autorisations de mariages des mineures, un phénomène lié à plusieurs causes socioculturelles et économiques. En revanche, nous sommes responsables du nombre d'autorisations octroyées, ce qui nous interpellent tous, et nous imposent de ne pas vider cette autorisation législative exceptionnelle de son contenu", a-t-il dit. Et de poursuivre qu'il appartient aussi aux magistrats de prendre en considération l'intérêt suprême de l'enfant, d'autant plus que la situation interpelle tous les intervenants œuvrant dans le domaine de la protection des droits de l'enfant, à intensifier leurs efforts pour mettre fin à ce phénomène social.
Après avoir mis l'accent sur le projet du ministère public relatif à la réalisation d'une étude-diagnostic sur le mariage des mineures, à même de permettre de jeter la lumière sur la situation réelle du phénomène, Daki, a relevé que les statistiques officielles ne reflètent pas véritablement la réalité en raison, de cas de mariages de mineures passés inaperçus et non pris en compte officiellement, tels que les mariages coutumiers.
La présidence du ministère public croit aux vertus de l'approche participative, étant donné que le mariage des mineures constitue un phénomène social où s'interfèrent les dimensions sociale, économique, religieuse et culturelle, a-t-il estimé, relevant l'importance de la collaboration entre la présidence du ministère public et le ministère de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui ouvre la voie à une approche participative destinée à lutter efficacement contre la déperdition scolaire, qui est en corrélation directe avec l'augmentation des cas de mariage des mineures.
Et de conclure que cet atelier est à même de proposer des moyens efficaces pour la prévention contre ce phénomène et mettre les données juridiques et sociales disponibles pour parvenir à cette finalité, sachant que la région Marrakech-Safi servira d'expérience pilote avant sa généralisation sur les autres régions du Royaume. Le Directeur de l'Académie régionale d'éducation et de formation (AREF) de Marrakech-Safi, Moulay Ahmed Karimi, a souligné, de son côté, que l'AREF met au cœur de ses préoccupations, la lutte contre la violence en milieu scolaire et la considère comme "un prélude" essentiel pour la lutte contre la déperdition scolaire, tout en se mobilisant à la faveur de la promotion de l'adhésion à l'obligation de l'éducation et de l'enseignement, que notre pays a hissé au rang de priorité et de levier pour la promotion de l'individu et de la société.
Le mariage des mineures "demeure une réalité"
L'AREF oeuvre dans le cadre de son plan d'action au titre de 2021 sur plusieurs volets dont, l'amélioration de l'offre scolaire, l'augmentation du nombre de bénéficiaires du programme de soutien scolaire, la diversification des partenariats visant à faciliter l'accès aux établissements scolaires, et à fournir le soutien pédagogique au profit des apprenants, a-t-il expliqué, relevant que l'académie a accordé une grande importance à ces questions dans son plan d'action 2021-2023 ainsi que son plan d'action pluriannuelle à l'horizon 2030 et ce, en harmonie avec les dispositions du portefeuille des projets mettant en œuvre la loi-cadre 51-17 relative au système d'éducation et de formation et de la recherche scientifique d'une part, et la lutte contre le phénomène de déperdition scolaire d'autre part.
Dans ce cadre, il a tenu à préciser que le nombre d'élèves ayant quitté les bancs de l'école dans les cycles primaires et secondaires collégial au niveau de cette région du Maroc s'élève à 26.000, dont 12.357 filles, dont 73% sont issues du milieu rural.
Par ailleurs, Karimi a rappelé que les opérations relatives au diagnostic participatif, l'instauration des mécanismes d'écoute, d'orientation, de soutien social et d'accompagnement éducatif représentent les composantes du premier axe relatif aux mesures préventives, alors que la création de centres dits de la deuxième chance de nouvelle génération, l'appui aux structures d'hébergement, de restauration, la formation et la qualification des filles constituent les principaux volets du deuxième axe relatifs aux mesures de traitement. Quant au troisième axe, a-t-il poursuivi, il se rapporte aux mesures de sensibilisation et de renforcement des capacités, à travers l'élaboration d'outils de communication sur le projet et l'organisation de campagnes de sensibilisation sur la violence et le mariage des mineures aux niveaux local et régional, au profit des parents et apprenants.
Pour sa part, la responsable du programme "Himaya" (Protection) de l'UNICEF Maroc, Malika Atifi, a souligné que la question du mariage des enfants revêt une grande importance vu la gravité de la violation des droits des enfants, relevant que cette question inquiète cette organisation onusienne pour différentes causes, dont l'augmentation du nombre de victimes de ce genre de mariages depuis l'entrée en vigueur de la Moudawana en 2004.
"En dépit des avancées aux niveaux constitutionnel, légal, judiciaire et institutionnel et au niveau de l'adhésion de la société civile à ce chantier de lutte contre ce phénomène, nous ne pouvons ignorer que le mariage des mineures demeure une réalité et impacte négativement les droits des enfants, tels que la santé, l'enseignement, la participation et la protection", a-t-elle enchaîné.
A noter que cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la Déclaration de Marrakech de 2020 pour la lutte contre la violence faite aux femmes et la mise en œuvre de la convention de coopération signée entre la Présidence du ministère public et le ministère de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en collaboration avec l'UNICEF.
Cette rencontre de coordination connait la participation de magistrats du Parquet général et les représentants de l'AREF Marrakech-Safi, dans l'objectif d'examiner les meilleurs moyens pour faire aboutir le plan d'action concerant la prévention contre le mariage des mineures et la lutte contre la déperdition scolaire, à travers la mise en œuvre commune de l'obligation de l'enseignement fondamental.
Ce conclave se propose donc de garantir toutes les conditions de succès à cette initiative dans perspective de sa généralisation sur les autres régions du Maroc.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.