L'Observatoire National du Développement Humain (ONDH) a organisé mardi 7 décembre 2021, avec l'appui du PNUD Maroc, un atelier de restitution de son Rapport sur le développement humain : " Être jeune au Maroc de nos jours". Pour ce Rapport sur le développement Humain, l'ONDH a fait le choix de le consacrer à la « jeunesse marocaine », un capital humain appelé à être valorisé dans la dynamique économique et sociale de notre pays, précise l'Observatoire. « S'il est vrai que le Maroc a connu une dynamique de développement humain importante depuis le début des années 90, cette dernière a connu un ralentissement, affectée par les déperditions scolaires et par la modestie des niveaux de revenu et d'insertion sociale des jeunes », souligne le rapport, ajoutant que ce ralentissement s'est accentué au cours de l'année 2020 sous l'effet de la crise sanitaire sur la croissance économique, le niveau d'emploi et les revenus des ménages dépendants. « Les inégalités entre les sexes viennent accentuer ralentissement ; le Maroc figurerait parmi les pays à développement humain élevé si l'IDH des femmes était comparable à celui des hommes (0,623 contre 0,717 en 2019) », poursuit-on. D'après la même source, la précarité sociale qui affecte près d'un actif occupé sur trois, bien qu'en recul, pèse toujours sur le développement humain mettant ainsi en péril la résilience économique et sociale du pays. Et de souligner que les jeunes de 15-29 ans représentent un poids démographique très important (25,3% en 2019 soit 8,9 millions de personnes environ).
* Le taux d'alphabétisme des 15-24 ans à 93.5% en 2017 (ONDH)
« Le poids démographique important est appelé à générer des retombées microéconomiques et macroéconomiques importantes pour notre pays, à condition que notre économie offre les emplois nécessaires à ces jeunes. C'est la voie que les pays d'Asie ont empruntée avec succès dès les années 70 », ONDH. A noter que le Maroc compte 33,6% de « jeunes en éducation/formation » et 25,1% de « jeunes actifs occupés ». Les « jeunes NEET purs » représentent 26,3 % des jeunes et regroupent ceux qui ne sont ni en éducation, ni en formation, ni en emploi. Il s'agit d'un capital humain précieux à valoriser, sur le plan de l'éducation et de la formation, de la santé, de la protection sociale et de l'entreprenariat, indique-t-on. Scolarité et chômage En matière d'instruction, le nombre moyen d'années de scolarité des 15-29 ans s'élève à 9,1 années, correspondant à 1,7 fois la moyenne nationale et supérieur à la moyenne des pays à développement humain élevé (8,3 années). En outre, 26% des jeunes diplômés sont confrontés au chômage de longue durée (en 2019). Jeunes et institutions Par ailleurs, la présence des jeunes dans l'espace public, politique et civil, est également questionnée dans sa capacité à les attirer. Les jeunes marocains accordent peu de confiance dans les institutions politiques tels que le gouvernement (72,2%), le parlement (73,6%) ou encore les parties politiques (78,3%), souligne-t-on. Agir pour une meilleure intégration des jeunes appelle donc à fonder les interventions publiques sur trois principes d'orientation fondamentaux : ne laisser aucun jeune à l'abandon, l'accompagner dans son processus de qualification et dans sa trajectoire de vie, lit-on dans le rapport de l'ONDH. A rappeler que la méthodologie adoptée par le Rapport pour mesurer la dynamique de développement humain combine à la fois celle préconisée par le PNUD et celle développée par l'ONDH, à travers l'Indicateur National du développement Humain (INDH). Ce dernier a été conçu dans un souci d'adaptation du concept de développement humain au contexte national en intégrant trois autres domaines, notamment le cadre de vie, la cohésion sociale et la sécurité humaine. * Un rapport de l'ONDH dévoile la face sombre du système scolaire marocain