Depuis sa fondation en 1760/1765 par le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah, Mogador jouissait d'un important brassage ethnique, religieux et culturel… D'abord par sa situation géographique répartie entre tribus arabes des "Chiadmas" et les Amazighes de Haha qui comptait parmi ses douars une importante communauté de confession juive… L'édification stratégique de la ville a été pensée et conçue de manière à encadrer et renforcer les échanges commerciaux avec les marchands et consuls portugais et espagnols à travers la construction du port pour contrer les menaces chrétiennes en provenance de l'Océan Atlantique. Le port, ancienne base navale, qui fut, déjà à l'époque, l'illustration de la cohabitation religieuse à l'image du Mellah, quartier populaire qui rassemblaient familles juives et musulmanes autour des commerces, des traditions, des lieux de cultes, des zaouïas (confréries) ou encore des séances de Madih et Samaâ et autres chants poétiques inhérents à la musique arabo-andalouse. Bien que minoritaire, la communauté chrétienne, qui vivaient en dehors de la Médina, était aussi présente et coexistait paisiblement avec les juifs et musulmans… Essaouira puise également sa richesse culturelle, dans ses racines africaines, à travers la préservation de la tradition orale des maâlems gnaouas et tous ses rituels… Plongée dans l'histoire plurielle de Mogador dans ce numéro de votre magazine "Kan Ya Mkan"