L'incendie qui a causé la mort dimanche dernier d'une jeune fille, encerclée derrière une fenêtre protégée par des barreaux de fer, à Sidi Allal Bahraoui, a créé la polémique sur la toile. Certains « accuse » la Protection civile de "la fin tragique" qu'a connue la petite Hiba de 7 ans "parce qu'elle n'a pas reçu d'aide malgré les appels de détresse". Les autorités provinciales de Khemisset, dont relève Sidi Allal Bahraoui, avaient déjà publié un communiqué dans lequel elles expliquent que la brigade de la Protection civile s'est déplacée à la maison située dans le quartier Annasr dès qu'ils ont appris qu'un incendie avait encerclé une jeune fille derrière une fenêtre protégée par de barreaux de fer. Dans un communiqué rendu public jeudi 8 août, le ministère de l'Intérieur a, pour sa part, fait savoir qu'une commission centrale relevant de la Direction générale de la protection civile s'est rendue à la caserne de la protection civile de Sidi Allal Bahraoui pour diligenter une enquête approfondie sur le terrible incident ayant coûté la vie, dimanche 4 août, a la petite fille Hiba, brûlée vive dans un incendie provoqué par un chargeur de téléphone mobile de mauvaise qualité. Des investigations qui ont permis à ladite commission d'examiner le registre des interventions quotidiennes et de passer au crible le déroulé de l'opération d'intervention des éléments de la protection civile. Le ministère de l'Intérieur indique que les services de la protection civile relevant de Sidi Allal Bahraoui ont été alertés à 17h13 minutes par un individu travaillant dans un café à proximité de l'appartement incendié. L'individu aurait, selon le communiqué, alerté un élément de la protection civile - qui s'est avéré être son ami - qui aurait, à son tour, informé le centre de réception d'appel situé à Sidi Allal Bahraoui. Selon le document, les sapeurs pompiers ont quitté le centre de la protection civile à 17h14, soit une minute après la réception du premier avis d'incendie. La brigade de la protection civile, composée de six éléments, se serait par la suite rendue sur les lieux de l'incendie à bord d'un camion d'extinction portant le numéro 178809 et d'une ambulance portant le numéro 200230. Arrivée sur les lieux de l'incendie à 17h17, la brigade a inspecté des fenêtres protégées par des barreaux de fer d'un appartement en flammes qui dégageait une épaisse fumée chaude, tout en signalant la présence du corps d'une fillette piégée dans la fenêtre en flammes. Le ministère fait également état de la présence d'une foule sur les lieux de l'incendie, ce qui a entravé le bon déroulement des secours. Aussi, les fenêtres ont été protégées par des barreaux de fer et la porte principale du bâtiment a été fermée à clé. Selon la même source, l'incendie aurait été maîtrisé à 17h20, juste après l'arrivée des secours, et les flammes ont été circonscrites afin d'empêcher leur propagation au reste de l'appartement ou à l'étage supérieur, soulignant que la nature des matériaux enflammés (matelas en coton et un placard en bois) ont contribué à accélérer l'incendie, ce qui a occasionné des flammes toxiques ayant pris au piège la petite Hiba. Il ressort de ce qui précède que l'équipe de la protection civile, après avoir notifié l'incendie, a mis une minute pour quitter la caserne, trois minutes pour se rendre sur les lieux de l'incendie et trois minutes supplémentaires pour le circonscrire, soit au total sept minutes pour toute l'intervention, ce qui balaye d'un revers de main les informations fallacieuses faisant état d'une intervention tardive de la protection civile, ou encore la sollicitation d'aide de la part de citoyens, selon le document. Le ministère de l'intérieur, qui dément les allégations relayées par certains sites d'information ou encore celles ayant fait le tour des réseaux sociaux, attire l'attention que le camion de la protection civile déployé dans le cadre de ladite opération était bien rempli d'eau, ce que vient corroborer certaines vidéos montrant des séquences d'intervention et de lances à incendie. Et de poursuivre: au moment de l'arrivée des éléments de la protection civile sur les lieux de l'incendie, la partie supérieure du corps de la fille était prise par la fumée, ce qui a occasionné son asphyxie, bien avant qu'elle ne soit touchée par les flammes. Certaines personnes présentes sur les lieux de l'incendie auraient par ailleurs empêché le personnel de la sécurité civile d'intervenir, selon le communiqué qui souligne que le chauffeur du camion d'extinction a été empêché d'augmenter la pression de la pompe, ce qui a donné lieu à une faible pression d'eau dirigée par les lances à incendie, Et de noter que le fourgon d'extinction utilisé dans cet incendie est un camion de nouvelle génération, en bon état et ne présente aucun dysfonctionnement, ce qui dément les allégations faites à l'endroit du camion en question. A ceux qui « accusent » la Protection civile de la mort de la petite Hiba "parce qu'elle n'a pas reçu d'aide malgré les appels de détresse", le ministère de l'Intérieur explique que certaines personnes ont composé le numéro 155 pour informer le Département de la protection civile de l'incendie alléguant que la ligne téléphonique était hors service alors que la ligne de secours officielle est bel et bien 15 ou 150. Ces faits restent vérifiables, indique le ministère, et ce en examinant le registre des téléphones utilisé dans les alertes d'incendie et le registre des opérateurs téléphoniques nationaux, ainsi que via toutes les modalités légales en vigueur.