Le scandale des masters à 40.000 dirhams à Fès est parvenu entre les mains du juge d'Instruction de la ville spirituelle. Ce dernier entamera les premières audiences de l'enquête détaillée le 10 octobre prochain. L'éclatement de cette affaire avait soulevé une polémique au sein de l'opinion publique et suscité l'indignation suite à la propagation d'un enregistrement audio d'une conversation entre un certain « Youssef » qui propose de vendre le diplôme et l'entrée au sein du master de droit des contentieux publics pour 40.000 dirhams. Deux personnes (un étudiant et son cousin) sont en détention provisoire, tandis que six autres sont poursuivis en état de liberté. La plupart des personnes poursuivies sont des étudiants et parmi eux figure un professeur d'enseignement secondaire qui fait ses études au sein du même master. Le juge d'instruction va enquêter sur le contenu des conversations téléphoniques, des transactions financières et faire une confrontation entre les différentes parties. Comble de l'Ironie, il y a près d'une semaine, l'ONG de lutte contre la corruption Transparency Maroc avait annoncé la suspension provisoire de son secrétaire général adjoint, Abdallah Harsi, suite à son implication présumée dans cette affaire. Ce dernier est directeur et professeur au sein du master de droit des contentieux à l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (USMBA) de Fès. Dans un communiqué, Transparency Maroc a indiqué avoir « pris connaissance de l'enregistrement sonore faisant état de la pratique à une large échelle de la corruption dans un master de droit relevant de l'université Mohammed Ben Abdellah » et avoir décidé « de suspendre provisoirement, avec son accord, les activités au sein de l'association du professeur qui dirige ce master, jusqu'à l'aboutissement de l'enquête administrative ou de toute autre poursuite disciplinaire et judiciaire ». Cette décision de l'Exécutif de Transparency Maroc « permettra d'une part au concerné d'être libre de ses actions, en tant que responsable à la tête du master, pour tirer cette affaire au clair en évitant toute interférence avec sa position au sein de Transparency Maroc, et d'autre part, à l'association d'assurer le suivi du développement de ladite affaire avec le recul et l'indépendance qui sont les siens ». L'association insiste sur le fait qu'elle « veillera à ce que tout personne impliquée soit sanctionnée, y compris celles qui pourraient l'être pour diffamation ». A l'origine, un enregistrement audio, qu'Hespress FR a pu se procurer, avait révélé l'affaire au grand jour. Dans cet extrait on peut entendre, Youssef, originaire de Missour affirmer qu'il ne reste plus que cinq places dans le master de droit, et qu'il est possible de négocier le prix si plusieurs personnes veulent l'intégrer. Il ajoute même que si l'étudiant rencontre des problèmes durant son parcours universitaire, il interviendrait pour lui faire valider ses matières, lui assurant de décrocher le diplôme à la fin.