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La "routini alyaoumi" attitude analysée par Jaouad Mabrouki
Publié dans Hespress le 04 - 12 - 2019

Prendre son smartphone, bien le positionner dans sa cuisine ou sa chambre, mettre une tenue qui montre parfaitement les rondeurs de son corps, et commencer à s'acquitter de ses tâches ménagères, le tout immortalisé dans ce qui est devenu désormais une mode chez certaines youtubeuses marocaine, voire un concept, qui a même un nom « routini alyaoumi ou ma routine quotidienne », qui ont pu atteindre le sommet de la tendance sur la plateforme « Youtube ».
En faisant le ménage, la vaisselle, la cuisine, ou même sous la douche, toutes les occasions sont bonnes chez ces «youtubeuses» pour «exposer certaines parties de leur corps». Un phénomène qui n'a pas été du goût de plusieurs de nos compatriotes, tous sexes confondus, qui ont largement critiqué ces vidéos sur les réseaux sociaux, les jugeant « sexistes » et sans aucun but, autre que celui d'exposer son corps.
Interrogé à ce propos par Hespress Fr, Dr Jaouad Mabrouki, Expert en psychanalyse de la société marocaine et arabe mais aussi psychiatre et psychanalyste, souligne que « ce phénomène n'est pas nouveau et est apparu pour la première fois lorsque les Américains ont abandonné la télévision et commencé à regarder ce qu'ils voulaient sur leur smartphone ».
C'est à ce moment là, ajoute notre interlocuteur, que «les agences de publicité ont inventé cette méthode, où il leur est (femmes) demandé d'utiliser des marques précisés dans leur cuisine, qu'il s'agisse d'un réfrigérateur, robot, mixeur ou aspirateur, et même des marques de vêtements, de produits de nettoyage et de cosmétiques. Après le phénomène s'est déplacé en Europe, pour être repris et mimé maintenant par les Marocaines » .
Selon Dr. Mabrouki, ce phénomène de « youtubeuse » au Maroc, n'est en aucun cas lié à un « problème psychologique ou social ». Il considère ces femmes comme « des actrices commerciales qui proposent un produit contre de l'argent », soulignant « qu'il est fort probable que ces maisons ne soient même pas les leurs ».
Question de liberté
Ne voyant « aucun inconvénient à cette attitude, malgré le fait qu'elles apparaissent avec des tenues qui dessinent parfaitement les contours de leurs corps», Jaouad Mabrouki estime qu'il s'agit là de « des libertés individuelles, et que ces femmes-là jouent un rôle comme n'importe quelle actrice dans un film ».
En réalité, relève notre interlocuteur, le problème se trouve du côté des téléspectateurs et des adeptes de ce genre de vidéos. «Ce type de contenu est destiné aux classes sociales modestes, populaires et très curieuses, et de manière générale, les Marocains sont « Berguagua » (traqueurs) », nous dit-il.
Poursuivant son analyse, notre interlocuteur avance que l'être humain en général « éprouve ce besoin de savoir ce qui se passe dans les foyers des autres, et même dans la tête des autres, dans une sorte de +fantasme humain+ ». Toutefois, ajoute-t-il, lorsque « nous atteignons le fantasme, nous sommes généralement frustrés, et là, il est recommandé de laisser notre fantasme inchangé car il joue un rôle important dans l'économie psychologique de l'individu ».
« Ainsi, lorsque ces vidéos sont diffusées, nous voyons ce que font ces femmes à l'intérieur de leurs maisons et les vêtements qu'elle portent. Et nous réalisons ce fantasme, mais à côté nous sommes frustrés. Et à ce moment-là, que les critiques et les insultes s'abattent sur ces femmes », explique le spécialiste.
Et de ce fait, poursuit-il, « le téléspectateur, inconsciemment, commence à regretter d'avoir perdu ce fantasme qui est de découvrir ce qui se passe à l'intérieur des foyers des autres, et regrette le temps qu'il a perdu à découvrir ainsi leur faiblesse personnelle, car regarder ces vidéos n'est qu'une perte de temps et des conflits insignifiants et éveille ainsi la frustration de l'individu qui s'abat inconsciemment sur les youtubeuses ».
L'obsession du postérieur
Quant à l'obsession des Marocains quant au postérieur des femmes, Dr. Mabrouki donne une analyse uniquement d'un point de vue psychanalytique qui se traduit forcément dans la culture, à savoir que cette obsession est due au fait que «les fesses (féminines ou masculines), sont des parties qui rappellent la forme du sein de la femme. Or la relation avec le sein de la mère est le premier plaisir qu'un bébé découvre dans sa vie (le contact confortable et agréable, la douceur du goût et la température du lait, être cantonné dans les bras de la mère contre le sein, se sentir en sécurité, l'état de béatitude après satiété....)».
Cet expert en psychanalyse de la société marocaine et arabe poursuit qu'à partir de l'adolescence et de façon inconsciente et fantasmatique, «hommes et femmes sont attirés par tout ce qui peut rappeler le plaisir du sein par tous nos sens (la bouche, le toucher, le regard...). Même les constructeurs des voitures font appel à ce fantasme et dessinent des voitures avec un postérieur surélevé et volumineux pour attirer la clientèle essentiellement masculine».
«Maintenant, le mâle est attiré aussi bien par les gros seins que les grosses fesses. Evidemment plus les seins sont gros plus la femme est considérée très maternelle, nourricière et sécurisante. Les grosses fesses rappellent aussi inconsciemment les contours du sein maternel et plus elles sont grosses, plus la femme est nourricière du 1er plaisir (inconsciemment)», décrypte notre analyste.
Du côté des femmes, notre interlocuteur explique que «consciemment, la femme sait que le postérieur est un objet de désir sexuel masculin, tout comme ses seins. C'est tout comme le maquillage que la femme utilisait depuis la nuit des temps, mettre du rouge sur les lèvres et sur les joues, pour les mettre en évidence au regard masculin. En fait, au moment du rapport sexuel, les lèvres de la femme sont gorgées de sang ainsi que ses joues. En se maquillant, inconsciemment elle éternise l'état du plaisir sexuel mais aussi pour rappeler à l'homme qu'elle est en état de désir sexuel».
Du point de vue religieux, Dr Mabrouki souligne que la religion «interdit de poser un regard sexuel insistant sur le corps de la femme. Culturellement ce regard sexué est mal accepté jugeant l'homme sans foi et sans éducation. Raison pour laquelle, regarder le postérieur de la femme n'est pas détectable ni par elle ni par les autres, du moment que l'homme regarde devant lui. Ainsi, le désir sexuel du corps de la femme de ses cheveux à ses pieds de face, est projeté sur le postérieur de la femme».
Justement, chez la femme, analyse-t-il, «comme il est interdit ou très mal vu de mettre en apparence ses parties sexuées (mini jupe, porter un décolleté laissant apparaître une partie des seins, porter des robes moulantes, légères et courtes...), elle ne peut donc laisser de visible, inconsciemment comme sciemment, que les contours de ses fesses comme partie sexuée féminine (même en portant une djellaba ou autre robe traditionnelle) sans être accusée de quoi ce soit».


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