Le Maroc est le deuxième pays de départ des migrants illégaux vers l'Espagne en 2024, selon un récent rapport sur la sécurité nationale espagnole. Le Royaume reste toutefois bien en deçà des chiffres enregistrés par la Mauritanie, devenue le principal pays de départ de migrants. Les Marocains sont la nationalité la moins représentée sur la liste des migrants en partance des pays d'Afrique. Le dernier rapport sur la sécurité nationale 2024, publié jeudi par le ministère espagnol de l'Intérieur, a livré des chiffres et des tendances en termes de migrants illégaux. Ces dernières années, le nombre de migrants au départ du Maroc a drastiquement baissé. Les chiffres démontrent que les Marocains restent en bas de la liste des nationalités des migrants qui se sont dirigés vers l'Espagne l'année dernière. En effet, ils ont été un total de 6 945 Marocains, contre 9 552 Algériens, 11 824 Sénégalais et 15 261 Maliens, par exemple, soit le chiffre le plus bas. Le document indique que la tendance se tourne désormais vers la Mauritanie a été le principal pays de départ des immigrants avec 25 081 personnes, soit le total combiné des migrants au départ du Maroc et de l'Algérie. A noter que le nombre de personnes au départ des pays cités est différent, étant donné qu'il comprend différentes nationalités. Ainsi, selon les chiffres publiés, les arrivées depuis le Maroc sont au nombre de 13 217, et 12 038 d'Algérie, 8 970 du Sénégal vers les îles Canaries, 1 943 personnes de Gambie et 250 autres de Guinée-Bissau. Le Département de la sécurité intérieure (DSN) indique qu'un changement de tendances a été opéré et amorcé depuis 2023 dans le profil des migrants qui prennent la mer pour rejoindre les côtes espagnoles. Si pendant de nombreuses années, les migrants étaient originaires d'Afrique du Nord étant donné la proximité géographique, actuellement le nombre de migrants le plus significatif est originaire des pays du Sahel. Les chiffres publiés par le département de la sécurité nationale espagnole, cités par Europapress, soulignent que désormais 72 % des migrants irréguliers sont d'origine subsaharienne en 2024 % contre 62 % en 2023, soit une hausse de 10 % en une année. De même, les statistiques démontrent que l'année 2024 a été particulièrement concentrée en termes de tentatives d'immigration irrégulière vers l'Espagne par voie maritime, avec une hausse de 10,3 % de plus qu'en 2023 et 6,65 % de plus qu'en 2018, pour un total de 61 372 répertoriés. Certaines parties du pays ibérique ont été plus touchées par ce phénomène que d'autres. Il s'agit en particulier des îles Canaries qui ont recensé une augmentation de 17,4 % en termes d'arrivées, pour un total de 46 843 personnes, et les îles Baléares qui ont enregistré une augmentation de 158,3 %, avec 5 882 d'arrivées sur l'année 2024. Le rapport de la DSN souligne que la route de la Méditerranée occidentale (du Maroc et de l'Algérie vers la péninsule et les îles Baléares) a été la moins fréquentée pour les arrivées de migrants irréguliers enregistrant une baisse de 6 %. A contrario, la route de la Méditerranée orientale a été celle qui a enregistré le plus d'arrivées, suivie de la route de la Méditerranée centrale, de la route de l'Atlantique (vers les îles Canaries). Enfin, au niveau de la route Atlantique, elle a connu une augmentation de 18 %. Les raisons de ces changements de chiffres reviennent, selon les analyses de données, à un transfert des routes de la migration à cause de la fermeture partielle des départs depuis la route de la Méditerranée centrale, qui concerne les départs depuis la Libye et la Tunisie et à destination principalement de l'Italie. Le rapport alerte sur l'augmentation des arrivées depuis les pays du Sahel qui se trouvent actuellement en situation d'instabilité. Il note que cette tendance touche en particulier la Mauritanie à cause de sa frontière avec le Maroc, et l'Algérie avec sa frontière avec le Niger, soulignant la reprise de « son ancien rôle de plaque tournante migratoire ».