La Turquie ne fermera pas ses frontières et n'empêchera pas les migrants de sortir a affirmé, samedi 29 février, le président turc Recep Tayyip Erdogan, renforçant les craintes de l'Europe qui redoute un afflux massif de migrants. La Turquie qui a longtemps menacé d'ouvrir ses frontières aux migrants, dont une majorité de syriens ayant fuit la guerre, ne fermera pas ses frontières a confirmé le président turc. La Turquie a demandé à plusieurs reprises l'Europe de l'aider financièrement pour gérer la situation. « Nous n'allons pas fermer les portes », a déclaré Erdogan, affirmant que 18.000 migrants avaient déjà franchi celles-ci pour traverser vers l'Europe depuis vendredi. Vendredi, la Commission européenne a réagi à la décision prise par la Turquie appelant Ankara au « respect de ses engagements » pris dans le cadre du pacte migratoire controversé conclu en 2016. Lors d'un point de presse quotidien, Peter Stano, un porte-parole de la Commission européenne, a déclaré, « de notre point de vue l'accord (…) tient toujours et nous attendons de la Turquie qu'elle respecte ses engagements ». La Turquie avait signé le 18 mars 2016, un pacte migratoire avec les vingt-huit pays de l'Union européenne après plusieurs mois d'ajournement. L'accord prévoit un envoi systématique de tous les migrants vers la Turquie, y compris les demandeurs d'asile, en contrepartie d'un soutien financier de la part de l'UE. L'Europe touchée par un regain nationaliste anti-immigration voulait conclure cet accord afin de stopper l'arrivée quotidienne de migrants par bateau sur les îles grecques de la mer Egée. La veille, la Bulgarie qui partage 259 km de frontière terrestre clôturée avec la Turquie, a dépêché la gendarmerie à sa frontière terrestre et maritime avec la Turquie et le Premier ministre Boïko Borissov s'est dit inquiet du « retrait des garde-frontières turcs » évoquant le « danger réel » d'une pression migratoire. De son côté, la Grèce a empêché 4.000 migrants venant de Turquie d'entrer « illégalement » sur le territoire grec, a déclaré samedi le porte-parole du gouvernement Stelios Petsas, après une réunion d'urgence présidée par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. « La Grèce a été confrontée hier (vendredi) à une tentative organisée, de masse et illégale de violation de nos frontières et l'a surmontée », a dit le porte-parole.