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F. Oualalou: Le choc économique provoqué par la pandémie a révélé la vulnérabilité d'un mondialisation jusque-là triomphante
Publié dans Hespress le 10 - 05 - 2020

L'écrivain et ex-ministre des finances, Fathallah Oualalou, s'est livré à une analyse de l'impact économique e la pandémie du coronavirus, et les vulnérabilités qu'elle a mises à nu, notamment d'une certaine « mondialisation », présentée jusque-là comme triomphante.
Dans un article intitulé « la crise du coronavirus et la mondialisation: Vulnérabilité et chamboulements », l'économiste indique que « 2020 restera dans l'histoire l'année du Coronavirus, bien sûr, mais, surtout, celle de l'ébranlement de nos certitudes« .
« Si nous sommes encore loin de la sortie de crise, nous savons déjà que la mondialisation n'en sortira pas indemne : elle ne sortira pas indemne de la révision radicale du fonctionnement de l'économie, des remises en cause des politiques publiques, des systèmes politiques et sociétaux et, même, des rapports entre les Etats qui se profilent déjà. Il y aura désormais l'avant Covid-19 et l'après Covid-19« , explique l'écrivain dont l'article a été publié par le think-thank marocain Policy Center for the New South (PCNS).
L'économiste commence ainsi par rappeler la crise économique et financière de 2008 qui avait déjà ébranlé la mondialisation et sa dynamique, provoquant un début de redéploiement des rapports de force dans le monde, notant qu'à peine sorti de cette crise qui ne s'est pas encore éteinte " »voilà qu'un petit virus vient replonger le monde dans une crise nouvelle, d'une ampleur et d'une intensité inouïes, sans précédent, à la mesure de la pandémie qu'il a provoquée ».
Sur le plan économique, Oualalou explique que la crise de 2020 « est fondamentalement différente de celle qui l'a précédée puisqu'elle s'est déclarée dans l'économie réelle, alors que la crise de 2008, comme celle de 1929, étaient d'abord des crises financières avant d'atteindre la sphère de la production et, finalement, la sphère sociale, où les dégâts qu'elle a provoqués se sont mesurés en dizaines de milliers de chômeurs et en paupérisation de larges franges de la population« .
Les impacts sur la croissance de la crise nouvelle seront plus graves et plus profonds, estime Oualalou qui explique que « pour les contrer, il ne faudra pas moins qu'une mobilisation massive des politiques budgétaires des Etats et l'intervention vigoureuse des banques centrales et de tous les systèmes de financement que compte la planète ».
« Il est vrai, dit-il, actuellement, les grandes banques jouissent, dans les pays développés d'une réelle solidité. Elles affichent des fonds propres, deux fois plus importants qu'avant 2008, et sont soumises à des règles rigoureuses mises en place il y a 10 ans, ce qui devrait leur permettre de résister aux chocs provoqués par la nouvelle crise ».
Priorité: la Santé
Et vu que la nouvelle crise est d'origine sanitaire, Oualalou note que la priorité sera accordée cette fois à la santé : sauver les vies humaines et, pour cela, arrêter la propagation du virus, chercher à reconnaître sa nature, promouvoir la recherche scientifique pour mettre en place les thérapeutiques nécessaires, fabriquer les médicaments à utiliser avant de découvrir le vaccin, en vue de maîtriser la préservation dans le futur.
« Ainsi, le besoin de santé et de sauvegarde de la vie humaine vont devenir, désormais, des choix stratégiques des politiques publiques. Au même rang que la sécurité et la paix, la santé est en passe de devenir un bien commun de l'humanité », ajoute-t-il dans ce sens.
Parallèlement à la préservation de la vie, l'écrivain assure que les Etats doivent s'attaquer, avec diligence, à cet autre grand chantier qu'est celui de parer l'effondrement de l'économie avant de mettre en place les instruments de relance des systèmes productifs.
Tout en rappelant que la naissance des deux crises économiques et sanitaires (2008 et 2020) ont été actées dans deux puissances économiques mondiales soit les Etats-Unis et la Chine, Oualalou souligne qu'ils se sont rapidement déplacées en Europe, révélant la fragilité du « Vieux continent », point de départ pourtant de la mondialisation au XVème siècle.
Cependant, l'écrivain soulève que le « sort de cette Europe, devenue épicentre de la pandémie – avant les Etats-Unis – et de la crise économique mondiale, nous concerne directement, nous ses voisins Sud-méditerranéens et africains, parce que liés à elle par un même destin" estimant ainsi que " la sortie de la crise de 2020 se fera à partir de la Chine, comme après 2008, le début de la sortie de crise a commencé aux Etats-Unis, son point de départ ».
Maroc, Maghreb et Afrique
S'agissant du Maroc, du Maghreb ou encore de l'Afrique, Oualalou explique que le Covid-19 a révélé notre vulnérabilité, qui selon lui » doit nous conduire à prendre conscience de la valeur du voisinage comme un bien commun, à ouvrir nos frontières, créer les bases de réconciliation et de rapprochement, pour renforcer notre position de négociation dans la gestion de la mondialisation post-2020″.
Il poursuit que cette vulnérabilité « doit nous conduire à promouvoir les partenariats nécessaires pour réduire notre dépendance vis-à-vis du reste du monde, dépendance que nous devons à nos seules défaillances. Si, à court terme, la crise actuelle a brisé les liens économiques et les réseaux de production à l'échelle mondiale, elle n'en favorise pas moins les solidarités régionales".
L'écrivain donne ainsi l'exemple de l'initiative du roi Mohammed VI de suggérer aux pays africains de mettre en place une plateforme de partage des bonnes pratiques dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire actuelle, en sont la preuve, ce qui constituent selon lui, « les prémisses de la promotion de solidarités et d'interdépendances à l'échelle régionale et du renforcement du partenariat Sud-Sud ».
Il estime ainsi qu'après 2020, les chaines de valeur régionales pourraient se substituer aux chaines de valeur mondiales. La proximité prendra sa revanche sur le lointain.
« Nous devons, dans cette approche, interpeller l'Europe voisine qui a, une fois encore, révélé ses difficultés à rassembler ses efforts, que ce soit sur le plan politique, économique, technologique ou scientifique. Elle doit, désormais, s'unir et tendre la main à sa proximité, l'aire Sud-méditerranéenne et l'Afrique pour construire avec elles un nouveau pôle de rayonnement et asseoir les bases d'une mondialisation nouvelle, plus équilibrée et partagée« , estime Oualalou.
Pour conclure: « dans notre région afro-euro-méditerranéenne, c'est à l'Europe de tirer les leçons de cette crise sanitaire et économique à savoir réduire sa dépendance au niveau des chaines de valeur mondiales avec le lointain et créer des interdépendances solides avec sa proximité au Sud. Promouvoir la relocalisation des activités industrielles pour les intégrer dans une logique régionale qui intègre l'aire afro-méditerranéenne permettant, ainsi, de redonner à la Méditerranée sa centralité en tant que mer européenne et Africaine ».


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