Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a estimé que l'affaire de l'emprisonnement du journaliste Khaled Drareni n'avait pas relation avec la presse, soutenant que la liberté de la presse en Algérie était « garantie ». Le chef d'Etat algérien est revenu encore une fois sur l'affaire du journaliste Khaled Drareni incarcéré et soumis à une peine de prison de 2 ans ferme pour avoir fait la couverture médiatique des manifestations du Hirak algérien, des marches pacifiques anti-système qui secouent le pouvoir algérien depuis 1 ans sans discontinuer. Selon Abdelmadjid Tebboune, le journaliste de 40 ans, correspondant pour TV5 Monde et Reporters Sans Frontières (RSF) est « impliqué dans une affaire n'ayant aucune relation avec la presse« . Il a soutenu à ce sujet que Khaled Drareni n'était pas journaliste puisqu'il ne disposait pas de carte de presse. Il « n'a jamais été détenteur de la carte de presse professionnelle prévue par l'article 76 de la loi organique 12-05 relative à l'information du 12 janvier 2012« , avait affirmé le ministère de la Communication le 13 août. De plus, le chef d'Etat a estimé qu'il n'y avait aucun document qui prouve sa relation avec la chaîne de télévision avec qui il prétend travailler, en d'autres termes TV5 Monde. Pourtant, le journaliste est apparu plus d'une fois sur ladite chaîne de télévision, et ses collaborateurs ont tous manifesté pour qu'il soit libéré. Pour le président algérien, Khaled Drarni est un informateur pour le compte d'autres pays. Il l'avait précédemment déclaré la première fois qu'il eut abordé cette affaire. Il a traité le journaliste de « khabardji » (un informateur), citant à titre d'exemple un autre « journaliste qui a été interrogé, pour ensuite aller dans une ambassade pour leur donner un point sur la situation (…) Vous n'êtes pas loin de l'informateur. C'est de notre droit de défendre notre souveraineté », avait-t-il déclaré en mai. Alors que les journalistes algériens se sentent de moins en moins en sécurité dans le pays depuis l'incarcération de plusieurs de leurs confrères, le président Abdelmadjid Tebboune a assuré que la liberté d'expression en Algérie était « garantie » sauf qu'il y a des « limites ». « Aucune personne n'est incarcérée (en Algérie) pour un article qu'elle a rédigé », a-t-il martelé. « J'ai déjà évoqué le sujet de la liberté d'expression en Algérie et je me suis interrogé s'il existait un pays, de par le monde, à l'image de l'Algérie qui compte 180 quotidiens et près de 8.500 journalistes, outre le soutien de l'Etat au papier d'impression et la publicité dont bénéficient ces journaux pour se retrouver, à la fin, avec des articles truffés d'injures et d'atteintes à la sécurité publique », a-t-il soutenu. Concernant les critiques émises par des ONG internationales au sujet du pouvoir algérien dans ces affaires de liberté d'expression et d'incarcération de journalistes, le président algérien a préféré accuser les autres, en affirmant que son pays était la « cible » de « parties qui tentent de saper sa stabilité ». « Les Etats ne nous attaquent pas frontalement mais chargent des organisations non gouvernementales de cette mission », a-t-il jugé. Tebboune a estimé qu'Amnesty International était « crédible », mais pas Reporters sans frontières (RSF) qui est dirigée par le « fils de colon » et qui tente à chaque fois de donner des leçons aux Algériens.