Le système de santé en Algérie est aux bords de la faillite. Manque de moyens, salaires bas, vaccination qui marque le pas…Autant de raisons qui ont poussé plusieurs syndicats algériens à entamer, mercredi, une grève générale dans toutes les structures hospitalières du pays. Cette grève, $observée à l'appel de l'Intersyndicale de la santé, composée du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) et du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), intervient pour dénoncer un système de santé au bord de l'explosion et du burn-out et réclamer davantage de moyens. Outre la grève nationale, des sit-in ont été organisés dans les structures de santé pendant cette journée. Les revendications des bouses blanches algériennes portent sur l'assainissement de la situation financière afférente au travail dans des conditions d'extrême risque avec le paiement de la prime Covid-19, ainsi que la reconnaissance de la maladie transmise par ce virus comme une maladie professionnelle, une couverture à 100% de l'assurance maladie et la bonification de la retraite pour le personnel de la santé engagé directement dans la lutte contre la pandémie. Selon le professeur Belhadj, président du Snechu, le paiement de la prime Covid-19 au personnel de la santé a enregistré 7 mois de retard, ce qui représente quatre mille milliards de centimes. L'octroi de cette prime d'encouragement aux soignants avait été annoncé par le président algérien, alors que le pays venait d'entamer sa lutte contre la pandémie. Des montants forfaitaires allant de 10.000 DA au profit des personnels administratifs et de soutien, 20.000 DA pour le personnel paramédical et 40.000 DA pour le personnel médical. Elle devait être servie pour une période de trois mois renouvelables, mais son versement est gelé depuis le mois de septembre 2020, à cause de l'indisponibilité d'un budget spécialement dédié à cet effet, au ministère des Finances. « La suspension de cette prime, alors que la pandémie est toujours en cours, suscite incompréhension et des attentes chez le personnel de la santé qui se sent injustement abandonné dans une situation très critique », dénonce le président du Syndicat algérien des paramédicaux.