Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, en visite en Espagne mardi, a insisté sur l'importance de la relance du dialogue politique dans le dossier de Sahara et alerté sur le grand risque sécuritaire dans la région, notamment après les événements d'El Guerguerat. Auparavant, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita avait alerté sur le ralliement de certains groupes armés à Daech. Au moment où le dossier du Sahara aux mains du Conseil de sécurité de l'ONU se trouve toujours sans envoyé spécial depuis la démission de Horst Kohler en 2019 pour raisons de santé, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a appelé les parties au conflit à accepter le prochain envoyé spécial qu'il présentera. Plusieurs candidatures ont été rejetée ces dernières années après que le front polisario poussé par l'Algérie ait refusé successivement tous les envoyés que le Maroc a validé ou tout candidat ayant loué la proposition politique marocaine de règlement du conflit qui a pourtant été saluée par la communauté internationale. Dans une déclaration à l'agence de presse espagnole Efe, Antonio Guterres que la situation était « intenable » et que déjà 13 noms ont été proposé sans qu'il n'y ait de consensus des parties au conflit. M. Guterres a jugé « absolument essentiel de trouver une solution politique et pour cela il faut relancer le dialogue politique », affirmant que la situation actuelle est un facteur d'instabilité dans une zone présentant « un risque très élevé de terrorisme ». La menace sécuritaire depuis les événements d'El Guerguerat La menace terroriste dans la région du Sahara a été démontrée depuis les événements d'El Guerguerat en novembre dernier juste après une réunion du Conseil de sécurité, lorsque les milices du polisario aidées par les militaires algériens se sont introduites dans la zone tampon, en terrorisant les chauffeurs de camions et les prenant pour otage pendant plusieurs jours. Les cargaisons des camions qui assuraient le ravitaillement de la Mauritanie en produits alimentaires ont été volées et détournées vers l'Algérie, et la situation est restée dans l'impasse pendant plusieurs jours avant que le Maroc ne rétablisse la circulation dans une opération non violente des Forces armées royales qui a été documentée et envoyée aux Nations Unies. La séparatistes qui organisé cette violation des accords de cessez le feu et de la zone tampon qui était en vigueur depuis 1991, ont annoncé la mort du cessez le feu, voulant retourner à la guerre. Le Maroc de son coté, avait annoncé son attachement au cessez le feu. Le Maroc met en garde contre le risque de terrorisme dans la région La facteur sécuritaire a été largement présenté par la partie marocaine notamment par les ambassadeurs Omar Zniber et Omar Hilale devant les instances onusiennes, qui ont alerté sur l'utilisation des enfants et femmes comme de la chair à canon par les séparatistes du polisario, ou encore le phénomène des enfants soldats formés dans les camps de Tindouf en Algérie et ceux envoyés dans des camps d'entrainements dans les pays d'Amérique latine. L'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, a dénoncé les violations graves des droits des enfants dans les pays en guerre, et affirmé que les Etats qui abritent et entrainent les groupes armés doivent rendre des comptes à la communauté internationale. « Nous assistons malheureusement encore à des violations graves des droits des enfants dans de nombreux contextes, y compris dans plusieurs camps de réfugiés, où des groupes armés enrôlent des enfants et les séparent de leurs familles, au mépris total de leurs droits fondamentaux », avait déclaré en février l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, lors d'une réunion organisée à l'occasion de la Journée internationale des enfants soldats. Omar Hilale avait dénoncé les violations graves des droits des enfants dans les pays en guerre et avait appelé les Etats abritant ou entrainant les groupes armés à rendre des comptes à la communauté internationale, surtout lorsqu'il s'agit d'enrôler des enfants dans des activités terroriste et dans la guerre. Fin juin, le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a alerté lors d'une intervention dans le cadre des travaux de la réunion ministérielle de la coalition mondiale contre Daech à Rome, sur une tendance enregistrée en Afrique qui devrait être « surveillée » en faisant référence au ralliement des réseaux du crime organisé et les groupes séparatistes aux groupes terroristes en Afrique. Une tendance qui prend de l'ampleur dans le continent fortement menacé par la menace terroriste et où plusieurs Etats ont du mal à faire face aux groupes armés extrémistes, de réseaux de crimes organisés et de groupes séparatistes qui rejoignent les camps de l'Etat islamique. « Un quart de la violence terroriste dans le monde prend place en Afrique avec des groupes terroristes actifs dans la moitié des pays africains », a déclaré le ministre des Affaires Etrangères, indiquant que le nombre de victimes a été multiplé par 9 entre 2015 et 2020. L'EI se replie en Afrique A ce titre, le directeur du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), Habboub Cherkaoui, alertait en mars dernier du repli de l'Etat islamique en Afrique après sa défaite notamment en Irak et en Syrie. « Actuellement, la zone du Sahel est devenue un endroit propice et privilégié de toutes les organisations terroristes, dont Al Qaida au Maghreb (AQMI) et l'Etat islamique dans le grand Sahara dirigé actuellement par Adnane Abou Al Walid Al Sahraoui, en plus du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, Jama'at al-Tawhid wal-Jihad... » et d'autres groupes extrémistes, avait-il affirmé dans une déclaration à Hespress. Depuis de nombreuses années, le Maroc joue un rôle essentiel dans le maintien de la sécurité dans la région du nord de l'Afrique avec une stratégie à la pointe depuis les événements terroristes de 2003 ayant visé le royaume. Aujourd'hui, le Maroc est devenu l'un des principaux acteurs du contreterrorisme dans le monde et s'est aussi imposé comme un hub de formation à destination des pays africains pour partager son expérience. Ces qualités ont été saluées par la communauté internationales et plus récemment par le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken lors d'un entretien téléphonique avec Nasser Bourita en avril. M. Blinken « a salué le rôle stabilisateur joué par le Maroc dans un voisinage empreint de turbulences » et a également souligné « le rôle pionnier et l'action crédible du Maroc dans l'avènement d'une paix durable au Moyen-Orient ».