À la lumière des performances enregistrées en 2024 et d'une feuille de route ambitieuse adoptée par les autorités, le secteur du tourisme marocain s'inscrit dans une double dynamique : consolider les acquis d'une relance spectaculaire et s'engager résolument vers une montée en gamme avec, à l'horizon 2030, une place parmi les destinations mondiales les plus compétitives. Le Maroc aborde un virage stratégique dans sa politique touristique. Porté par une année 2024 exceptionnelle où la contribution du tourisme au PIB national a atteint 7,3%, avec un PIB touristique chiffré à 116,2 milliards de dirhams (MMDH), le secteur se positionne désormais comme un véritable levier de croissance durable. À cette montée en puissance s'ajoute un volume de consommation intérieure record de 201,7 MMDH, alimentée par des performances historiques du tourisme récepteur, qui a progressé de 46,8% par rapport à 2019. Fort de ces réalisations, le Royaume inscrit son action dans le cadre d'une feuille de route 2023–2026, portée par le ministère de tutelle. Celle-ci fixe des objectifs clairs : atteindre 17,5 millions de touristes en 2026, générer 120 MMDH de recettes en devises, et créer 200.000 emplois directs et indirects dans le secteur. Des cibles ambitieuses mais crédibles, selon la ministre Fatim-Zahra Ammor, qui affirmait récemment que «les objectifs de 2026 pourraient être atteints avec un an d'avance». Pour y parvenir, plusieurs leviers sont mis en œuvre. L'Etat a renforcé la connectivité aérienne, avec de nouvelles dessertes régionales et internationales, tout en lançant une campagne de communication ciblée sur les grands marchés émetteurs. Parallèlement, des incitations à l'investissement ont été introduites afin de moderniser l'offre hôtelière et soutenir la diversification des produits touristiques (city-breaks, circuits culturels, écotourisme, tourisme de nature ou religieux). Mais l'ambition du Maroc ne s'arrête pas là. D'ici 2030, le pays vise rien de moins que son intégration dans le top 15 des destinations mondiales, avec un objectif annuel de 26 millions de visiteurs. Ce cap est cohérent avec les aspirations de transformation du secteur vers un tourisme plus qualitatif, territorialement équilibré, responsable sur le plan écologique et inclusif en matière d'emplois et de retombées sociales.