Chaque jour, plus de 40 personnes par heure décèdent noyées. Qu'il s'agisse de petits enfants qui glissent sans que l'on s'en aperçoive dans un étang, une piscine ou un puits ; d'adolescents nageant sous l'influence d'alcool ou de drogues ; de passagers d'embarcations qui chavirent... nous dit l'Organisation mondiale de la santé (OMS). On estime à 236 000 le nombre annuel de décès par noyade au niveau mondial. Au Maroc et dans le cadre de sa stratégie de communication et de sensibilisation à ce fléau qu'est la noyade, troisième cause de décès par traumatisme non intentionnel dans le monde et qui représente 7 % de l'ensemble des décès par traumatisme, l'Agence du Bassin Hydraulique de l'Oum Er-rbia )ABHOE) organise (depuis le début juillet au 10 courant) à travers une caravane, une campagne de sensibilisation sur les dangers de la baignade dans les cours d'eau douce on va dire, tels les oueds, lacs, retenues de barrages et collinaires, sous le slogan « Assez de victimes de noyades... Réfléchissez avant de vous précipiter ». Avec l'arrivée des beaux jours, le bilan macabre des noyades augmente autant sur le littoral qu'à l'intérieur du pays. Des drames qui mettent en lumière une tragédie qui se répète chaque année et communément appelés les noyades estivales. Pour l'heure nous contenterons des victimes d'eau douce à l'intérieur des terres marocaines. C'est un fait, dans nos, étangs, oueds, retenues de barrages, lacs et tout plan d'eau pour peu qu'il puisse prêter à un semblant de fraicheur, la baignade est d'une extrême dangerosité. Les premières victimes sont les enfants qui dès les pics, de chaleur estivale, atteints plongent sans se soucier du péril de la baignade en eau douce et pour la plupart du temps non gardée. Pour la majorité de ces enfants et adolescents, surtout en milieux rural, l'absence de piscine, de lieu de loisirs et surtout de moyens financiers pour se déplacer dans les régions côtières, les pousse, en cette période de grandes chaleurs, à se rendre vers des plans d'eau locaux et ce au péril de leur vie. Avec des pics de température atteignant les 40 degrés, voire 45° à l'ombre, tous les moyens sont donc bons pour se rafraîchir, et ce sont les oueds et les retenues collinaires qui se présentent comme alternative à ces jeunes. Parmi les causes de noyade dans les barrages, l'Agence explique qu'il se trouve que les berges ne sont pas aménagées pour faciliter l'accès à l'eau, et parfois, la profondeur des eaux atteint 100m. Sans oublier l'accumulation de la vase et de la boue sur les berges et au fond des retenues. Pour limiter le nombre croissant des victimes de noyade dans ces lieux de tous les périls, des affiches et des brochures, flyers ont ainsi été diffusées par l'Agence du Bassin Hydraulique de l'Oum Er-rbia dans les provinces, cercles, caïdats et différentes communes limitrophes aux barrages et de leurs bassins, et des oueds, des retenues collinaires ou lacs. Cela comprend également la mise en place de panneaux de signalisation sur les sites de barrage indiquant que la baignade est strictement interdite dans leurs retenues, ainsi que la diffusion de programmes d'information et de sensibilisation à travers les médias locaux et nationaux et l'adoption de la communication digitale à travers la réalisation d'un spot à cet égard, diffusé sur les réseaux sociaux de l'Agence. Cette campagne de sensibilisation concerne les barrages, lacs, oueds ou cours d'eau ainsi que les zones hydriques collinaires connaissant un afflux certain de citoyens par cette période estivale. Les principaux lieux privilégiés et qui aux premières chaleurs (la quarantaine de degrés) connaissant une affluence record sont les barrages de : Bin Al-Widan, Al-Hansali, Hassan I, Al-Massira, Ait Messaoud, Moulay Youssef, Sidi Saïd Maashou... on n'occultera nullement les nombreux autres barrages, lacs et cours d'eau qui attirent les baigneurs. Cette campagne nous dit l'Agence vise à sensibiliser et à communiquer directement avec la population riveraine des cours d'eau et des barrages, en particulier avec les enfants et les jeunes, vivant loin des plages ou n'ayant pas les moyens de s'offrir des sorties estivales et qui transforment ces lieux où la baignade est formellement interdite souvent en piscines improvisées et destinations pour la baignade, ignorant les dangers qu'ils représentent pour leur vie.