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Sahara : Pour mieux appréhender les évolutions d'un différend artificiel
Publié dans Hespress le 17 - 11 - 2021

Un groupe d'académiciens, conduits par le président du Centre marocain des études stratégiques (CMES), Mohamed Benhammou, a été publié récemment aux éditions de la revue marocaine des études internationales et stratégiques (Strategic), un ouvrage collectif retraçant sur quatre décennies, les différentes évolutions du dossier du Sahara marocain.
Sous l'intitulé « L'autonomie des provinces du sud .. une solution politique et réaliste pour mettre fin au conflit artificiel », cet ouvrage collectif retrace le processus onusien pour résoudre le conflit artificiel autour du Sahara marocain, afin d'en identifier les lacunes et les défaillances.
« L'idée de l'ouvrage s'imposait », nous dit d'emblée Mohamed Benhammou. Il explique dans un entretien à Hespress FR que ce travail est venu « d'abord répondre à une évolution qui s'est faite depuis 2007 depuis la proposition du plan d'autonomie. Il fallait donc marquer un temps d'arrêt pour, à la fois, analyser l'évolution et voir le contexte dans lequel ce plan a évolué depuis qu'il a été présenté ».
« On s'était dit que c'est un moment pour faire le point sur l'évolution de la situation, alors que le Maroc réalise aujourd'hui une bonne avancée diplomatique et politique », ajoute-t-il, notant que « depuis le mois de février dernier, on s'était dit que c'était le moment de revenir sur les différentes étapes, sur la proposition elle-même, sur comment le projet a changé les choses et sur comment il s'est imposé et permis à l'ONU de sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouvait et en même temps favoriser la sortie d'un conflit artificiel qui nous est imposé ».
Etapes de la gestion de l'intégrité territoriale du Maroc
Se déclinant en six chapitres comprenant des contributions d'un parterre d'experts et de spécialistes de différentes universités marocaines, l'ouvrage avait un message, précise le président du CMES.
« L'objectif de l'ouvrage est d'abord de faire un travail académique scientifique qui retrace l'évolution et les différentes dynamiques qui ont marqué ces quatre dernières décennies et les étapes que la gestion de l'intégrité territoriale du Maroc a connues », dit-il.
Il souligne à ce propos que « nous sommes face à une évolution depuis la marche verte et la phase qui a commencé avec le cessez-feux au début des années 90, et la difficulté de mettre en place un référendum par l'ONU depuis 2006 ».
« La proposition de chercher une solution politique vient en 2007 avec le plan d'autonomie proposé par le Maroc. L'idée de la solution politique s'est donc imposée et les Nations Unies vont dès lors, s'inscrire dans une logique qui va complètement enterrer le référendum », rappelle Mohamed Benhammou.
A ce stade, poursuit-il, le plan d'autonomie a commencé à être perçu comme une option et une solution politique, pragmatique réaliste, et acceptée par les parties.
Durant cette évolution, on a également vu que « l'Algérie va être reconsidérée et vue comme une partie du problème, et ça c'est important ».
Un regard académique
« Ce que nous avons donc cherché à faire, c'est d'abord de maintenir la mémoire et de mettre dans un ouvrage tout ce dont on peut avoir besoin, avec la contribution d'observateurs, de professionnels et d'académiciens sur la question du Sahara marocain, et c'est pourquoi cet ouvrage peut être un outil entre les mains de tous ceux qui s'intéressent à cette question », estime l'universitaire.
« On y retrouve aussi un retour sur les quelques oppositions de part et d'autre, et les comportements adoptés par les instances internationales et des adversaires du Maroc, au risque d'engluer ce différend et d'hypothéquer les efforts déployés par l'ONU », fait noter Benhammou.
Revenant sur les différentes contributions à ce travail, il précise que le choix a été porté sur « des académiciens et des enseignants chercheurs qui sont spécialisés dans les questions internationales et qui travaillent sur des thématiques se rapprochant de ce thème ».
« Nous avons choisi des femmes et des hommes de grande qualité scientifique, connus pour leur sérieux et ayant une bonne compréhension de la question et surtout avec un esprit d'analyse scientifique bien reconnu », affirme-t-il.
La revue Strategic vise à travers cette publication à fournir une référence exhaustive sur le dossier du Sahara marocain, en mettant en exergue l'importance de l'initiative marocaine d'autonomie, peut-on lire dans le résumé du livre, paru à l'occasion du 46è anniversaire de la Marche verte.
Cette parution, qui intervient concomitamment avec les développements politiques que connaît ce conflit, notamment la reconnaissance internationale croissante de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud et la dernière résolution du Conseil de sécurité (2602), est divisée en 6 parties. Chacune est consacrée à un volet de ce dossier, pour couvrir à terme, toute l'évolution de la question du Sahara sur la période 2007/2021.
Auteur du chapitra 1, Mohammed Benhammou écrit, sous l'intitulé « l'autodétermination, entre l'illusion de la séparation et la réalité de l'autonomie des provinces marocaines du sud », que l'application du principe de l'autodétermination dans les conflits modernes engendre des incidences dévastatrices d'envergure qui touchent à la liberté des peuples et leurs droits les plus élémentaires et sapent la paix et la sécurité régionales.
Les autres parties sont signées Rachid Merzguioui (Principales étapes de l'évolution de la question du Sahara marocain aux Nations Unies), Nawal Bahdine (les missions de l'ONU pour mettre fin au différend artificiel du Sahara .. entre le réalisme de l'initiative marocaine et l'obstruction algérienne), Hakim Touzani (Question du Sahara marocain: le processus de développement dans les couloirs de l'ONU), Mohamed Boubouche (l'initiative marocaine d'autonomie en droit international public), et Antar Youssef (les résultats de la proposition marocaine d'autonomie pour la région du Sahara en termes de suivi de ses acquis).
Paru en arabe, l'ouvrage sera traduit vers d'autres langues, essentiellement le français, l'anglais et l'espagnol.


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