La disparition du pape François a suscité une profonde émotion sur la scène internationale. Chefs d'État, responsables religieux et organisations internationales ont salué la mémoire d'un pontife considéré comme un artisan du dialogue, de la paix et de la justice sociale. Les hommages ont afflué du monde entier après l'annonce du décès du pape François, lundi matin de Pâques. Annoncé par le cardinal Kevin Farrell dans un communiqué publié par le Vatican , il a salué le pontife pour une vie « consacrée au service » et pour son attention particulière aux « plus pauvres et aux plus marginalisés ». Le Roi Mohammed VI, a adressé un message de condoléances à son éminence le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du collège des cardinaux. « Nous tenons à vous présenter, et à travers vous, au monde chrétien, et plus particulièrement à l'honorable Eglise Catholique, l'expression la plus sincère de Nos condoléances et de Notre compassion à la suite de la disparition d'une éminente figure religieuse ayant consacré sa vie au service des idéaux suprêmes de l'Humanité toute entière et des nobles valeurs communes de foi, de liberté, de paix, d'amour et de solidarité entre les peuples, de même qu'elle est restée attachée à l'appel quant à la nécessité de protéger et de préserver l'environnement qui abrite l'ensemble de l'Humanité », a déclaré le souverain. Pour sa part, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé sa « profonde tristesse » à l'annonce du décès du souverain pontife. Il a salué « un homme de foi et de convictions, dont les efforts inlassables en faveur de la paix, de la dignité humaine et du développement des nations du Sud resteront gravés dans l'histoire. » L'UA a rappelé les nombreuses prises de position du pape François en faveur des migrants, de la justice climatique et de l'Afrique oubliée. Le roi Felipe VI et Donald Trump saluent un « pape du peuple » et un « grand homme » Le roi Felipe VI d'Espagne a adressé un message de condoléances au Vatican, soulignant « la spiritualité, la simplicité et la dimension humaine » de François, qui s'est « toujours tenu aux côtés des plus vulnérables ». Le chef du gouvernement, Pedro Sánchez, a salué « un leader moral du XXIe siècle, dont la voix a dépassé les frontières de l'Église ». Une minute de silence a été observée au Congrès des députés à Madrid. Donald Trump a publié un message sur son réseau Truth Social, rendant hommage à « un grand homme et un leader respecté, qui a inspiré des millions de personnes à travers le monde, même si nous n'étions pas toujours d'accord ». L'ancien L'ancien président Joe Biden, catholique pratiquant, a quant à lui évoqué un « guide spirituel et une conscience mondiale » dans un communiqué empreint d'émotion, rappelant leur rencontre marquante au Vatican. « D'une humanité rare », selon Emmanuel Macron Depuis l'Élysée, le président Emmanuel Macron a déclaré : « Le pape François a marqué notre époque par son humanité, son humilité et son engagement sans faille pour la paix, la justice sociale et la sauvegarde de la planète. Il restera une figure inoubliable de notre siècle. » Une messe à sa mémoire est prévue à la cathédrale Notre-Dame de Paris en présence de représentants politiques et religieux. La Première ministre italienne , Giorgia Meloni, a déclaré que la nouvelle du décès de François était une source de grande tristesse car elle marquait le départ d'« un grand homme [et] d'un grand berger ». Dans un communiqué, elle a ajouté : « J'ai eu le privilège de bénéficier de son amitié, de ses conseils et de ses enseignements, qui n'ont jamais cessé, même dans les moments d'épreuve et de souffrance. C'est avec une profonde tristesse que nous disons au revoir au Saint-Père. » De son côté, Vladimir Poutine, a déclaré que François avait acquis une renommée internationale en tant que « fidèle serviteur de l'enseignement chrétien, figure religieuse et homme d'État sage, et défenseur constant des hautes valeurs de l'humanisme et de la justice ». De nombreux dirigeants mondiaux, dont le secrétaire général de l'ONU António Guterres, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et le Premier ministre canadien Justin Trudeau, ont également rendu hommage au premier pape venu d'Amérique latine, saluant « un pont entre les peuples » et « un fervent défenseur de l'humanité ». Pour sa part, le grand imam d'Al-Azhar, plus haute institution de l'islam sunnite basée au Caire, a salué lundi l'engagement du pape François en faveur du dialogue interreligieux, le qualifiant de « symbole de l'humanité ». Le pape François a « renforcé les relations avec Al-Azhar et le monde islamique, à travers ses visites dans de nombreux pays arabes et musulmans, et grâce à ses opinions empreintes d'équité et d'humanité, notamment concernant l'agression contre Gaza et la lutte contre l'islamophobie abjecte », a déclaré cheikh Ahmed al-Tayeb dans un communiqué. Des rassemblements spontanés ont eu lieu dans plusieurs grandes villes, notamment à Buenos Aires, ville natale de Jorge Mario Bergoglio, où une veillée de prière a été organisée devant la cathédrale métropolitaine, cardinal camerlingue aux commandes. Le cardinal camerlingue aux commandes À la mort du pape, c'est le cardinal camerlingue qui prend les rênes provisoires du Vatican pour assurer la gestion des affaires courantes de l'Église, en attendant l'élection d'un nouveau souverain pontife. Ses pouvoirs sont cependant limités et strictement administratifs. Selon la constitution apostolique en vigueur, les obsèques doivent durer neuf jours et le conclave chargé de désigner le successeur doit se tenir entre 15 et 20 jours après le décès du pape. Depuis 2019, c'est le cardinal irlandais Kevin Farrell, préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, qui occupe cette fonction. Tous les autres responsables de la Curie romaine — le « gouvernement » de l'Église — voient leurs fonctions suspendues au moment du décès du pape. Le mot « camerlingue », issu de l'italien camera (chambre), désigne celui qui administre les biens du Saint-Siège pendant la période de vacance du trône de Saint-Pierre. Il ne peut toutefois prendre aucune décision de nature à engager durablement l'Église ou relevant exclusivement du pape, comme la nomination de cardinaux. C'est lui qui constate officiellement le décès du pape. Autrefois, cette vérification s'effectuait symboliquement en frappant le front du défunt avec un petit marteau en argent, un rite abandonné depuis la mort de Pie XII en 1958. Le camerlingue prend également possession des résidences pontificales — le palais apostolique, le Latran et Castel Gandolfo — et organise les « congrégations générales » des cardinaux pour préparer la transition. Il fixe, avec eux, la date de l'exposition de la dépouille, celle des funérailles — entre le 4e et le 6e jour après la mort — et celle de l'ouverture du conclave. Les funérailles doivent avoir lieu à la basilique Saint-Pierre, sauf souhait contraire du pape. François, qui a souhaité des obsèques plus sobres, a demandé à être inhumé dans la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome, renonçant ainsi à la tradition d'un enterrement au Vatican. Il a aussi supprimé la cérémonie de fermeture du cercueil et l'exposition du corps.