En 2024, le secteur marocain des assurances a dégagé un résultat net de 4,4 milliards de dirhams, soit une progression de 2,9% par rapport à l'année précédente, selon le rapport annuel sur la stabilité financière au titre de l'année 2024, élaboré par Bank Al-Maghrib, l'Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC). L'année 2024 a confirmé la capacité du secteur marocain des assurances à générer des bénéfices, malgré des vents contraires sur le plan technique. Le résultat net global s'est établi à 4,4 milliards de dirhams, affichant une progression de 2,9% par rapport à 2023. Selon le rapport, cette évolution résulte d'un jeu de forces contrastées, d'un côté, la contraction des marges techniques dans les branches vie et non-vie, de l'autre, l'amélioration significative du résultat non technique qui a permis de soutenir la rentabilité globale. Dans le détail, la branche vie, pourtant portée par une croissance solide de ses primes (+5%), a vu son résultat technique net de réassurance reculer de 6,3% en 2024. Cette baisse s'explique notamment par une pression accrue sur les marges, malgré la bonne performance de la composante financière, a précisé la même source. Le ralentissement n'a cependant pas suffi à compromettre l'équilibre global du secteur, car la contribution de la non-vie, bien que légèrement en retrait, est restée solide. La branche non-vie a, elle aussi, enregistré une baisse de 2,3% de son résultat technique net de réassurance. Ce recul est largement attribuable à un solde de réassurance défavorable aux cédantes, en particulier dans les catégories les plus exposées aux risques de pointe. En 2024, la sinistralité modérée observée sur ces segments a profité aux réassureurs, réduisant ainsi la marge d'exploitation nette des assureurs locaux. Cette mécanique, courante dans les marchés fortement réassurés, a pesé sur les comptes, en dépit d'une progression du chiffre d'affaires global. Le véritable moteur de la progression du bénéfice net en 2024, d'après le rapport, se trouve du côté du résultat non technique, qui ne représente que 8,3% du total mais a connu une amélioration significative. Il a progressé de 392 millions de dirhams, bénéficiant à la fois d'une augmentation de sa composante courante (+235 millions) et non courante (+157 millions). Parallèlement, les fonds propres du secteur ont augmenté de 3%, une progression proche de celle du résultat net. Ce mouvement a permis de maintenir le rendement des fonds propres (ROE) à un niveau quasi inchangé de 9,6%, signe que la performance globale du secteur reste stable, malgré les tensions observées sur certains segments de marché. Pour sa part, le ratio de sinistralité non-vie net de réassurance s'est établi à 70,9% en 2024, en hausse de 2,4 points sur un an. Cette dégradation provient de plusieurs branches clés. L'assurance automobile, poids lourd du marché, a vu son ratio S/P grimper à 69,3% (+2,8 points), traduisant une hausse des charges de sinistres. De plus, la atégorie « Accidents du travail et maladies professionnelles » a enregistré une détérioration marquée de 11,1 points, atteignant 79,7%. Quant à la catégorie « Accidents corporels / Maladie / Maternité », elle affiche un ratio de sinistralité de 95,7%, en progression de 2,4 points, un niveau qui frôle l'équilibre technique et limite les marges de rentabilité. A cela s'ajoute un recul de la collecte nette, qui s'est établie à 8,3 milliards de dirhams en 2024, soit une baisse de 9,9% par rapport à l'année précédente. Cette diminution, due à une hausse marquée des rachats (+15,7%), a atténué les effets positifs de la croissance de l'épargne (+5,3%).