Réalisant un progrès relativement modeste en termes du classement en matière de développement humain, le Maroc est passé de la 122e place en 2024 à la 120e cette année, selon un nouveau rapport publié aujourd'hui par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Toutefois, le Royaume doit poursuivre ses efforts étant donné qu'il demeure encore largement devancé par plusieurs autres pays du MENA. Intitulé « Une affaire de choix : individus et perspectives à l'ère de l'IA », le Rapport sur le Développement Humain 2025 offre une analyse approfondie des dynamiques de progrès mondial, articulée autour d'un ensemble d'indicateurs clés relatifs à la santé, à l'éducation et aux niveaux de revenu, synthétisés dans l'indice de développement humain (IDH). Les projections pour 2024 font état d'une stagnation généralisée de l'IDH à travers toutes les régions du monde, révélant une pause inquiétante dans l'élan du développement. Au-delà de ce ralentissement, le rapport met en lumière une aggravation significative des inégalités, accentuée entre les nations riches et les nations vulnérables. « Pendant des décennies, nous avons été sur la bonne voie pour atteindre un niveau de développement humain très élevé à l'horizon 2030, mais ce ralentissement fait peser une menace bien réelle sur le progrès mondial », a précisé l'administrateur du PNUD, Achim Steiner, notant que « si la lenteur des progrès enregistrés en 2024 devient 'la nouvelle norme', cela pourrait prendre plusieurs décennies supplémentaires, ce qui rendrait notre monde moins sûr, plus divisé et plus vulnérable aux chocs économiques et écologiques ». Le Maroc se positionne actuellement à la 120e place du classement mondial du développement humain, avec un indice de 0,710 en 2023. Ce score traduit une amélioration mineure par rapport à 2022, où le pays occupait la 122e position. Par ailleurs, le classement du Royaume, bien que modéré, s'est amélioré entre 2015 et 2023, progressant de 7 rangs. Sur le plan des indicateurs socio-économiques, l'espérance de vie à la naissance atteint 75,3 ans, tandis que le pays affiche 15,1 années d'études prévues pour les générations futures et une moyenne de 6,2 années de scolarité. Sur le plan économique, le revenu national brut par habitant est estimé à 8.653 dollars. En matière de pauvreté multidimensionnelle, environ 6,4% de la population marocaine vit dans une situation de privation selon le rapport, une proportion qui couvre une large catégorie de dimensions sociales et économiques. En outre, l'intensité de la pauvreté, reflétant la gravité des privations rencontrées par ces populations, pourrait atteindre 42%, indiquant une moyenne significative de privations subies par les personnes en situation de pauvreté multidimensionnelle. Concernant le développement du genre, le Maroc se classe dans le groupe cinq, incarnant un faible niveau d'égalité entre hommes et femmes. Son score de 0,859 démontre un écart encore notable dans la réalisation de l'égalité des genres, comparé à d'autres pays présents dans le classement. A l'échelle mondiale, l'Islande domine le classement avec un score de 0,972, suivie de la Norvège, de la Suisse, du Danemark, et de l'Allemagne qui clôture le top 5 aux côtés de la Suède. Dans la région MENA, les Emirats arabes unis se positionnent à la 15e place, et figurent au top 50 avec d'autres pays arabes comme l'Arabie Saoudite (37e), le Bahreïn (38e), le Qatar (43e) ou Oman (50e). Ils sont suivis par le Kuwait (52e), l'Iran (75e), l'Algérie (96e), l'Egypte (100e), la Jordanie (100e), le Liban (102e), la Tunisie (105e) et la Libye (115e). En revanche, le Niger se trouve en queue du classement à la 188e place, suivi du Tchad en 190e position, tandis que l'Afrique centrale occupe le 191e rang. La Somalie, confrontée à des défis structurels majeurs, se positionne à la 192e place, tandis que le Soudan du Sud complète ce peloton à la 193e position.