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Affaire Amir DZ : révélations sur les barbouzeries du régime algérien
Publié dans Hespress le 12 - 05 - 2025

Le régime algérien, sous les ordres directs du président Abdelmadjid Tebboune, mène depuis Paris et Alger une guerre secrète contre ses opposants réfugiés en Europe. Enlèvements, filatures, agents sous couverture diplomatique... L'affaire Amir DZ, youtubeur ciblé par une opération digne d'un thriller, révèle l'ampleur d'un système de répression transfrontalier, cyniquement assumé par le pouvoir en place.
Dans une enquête explosive parue dans sa livraison du 11/12 mai, le Journal du Dimanche (JDD) dévoile les agissements clandestins du régime algérien sur le territoire français. À travers un faisceau de preuves accablantes, le JDD révèle une implication directe d'Abdelmadjid Tebboune et de ses services dans une série d'opérations visant à traquer, harceler et neutraliser des opposants exilés, notamment en France et en Espagne. Ces actes relèvent clairement de la guerre secrète que mène Alger contre sa diaspora critique.
Une politique de traque assumée
Tout commence en août 2021, lorsqu'Abdelmadjid Tebboune promet publiquement de « ramener par tous les moyens » les opposants politiques installés à l'étranger. Cette déclaration, loin d'être une posture rhétorique, devient la ligne directrice de la présidence. Le JDD documente que cette croisade contre la dissidence s'est traduite par une série d'opérations d'intimidation, d'enlèvements et de tentatives de rapatriement illégales. L'obsession du régime s'est cristallisée sur plusieurs figures, notamment Amir DZ, youtubeur très critique et Hichem Aboud, ancien militaire.
Le cas Amir DZ est emblématique. Dès 2021, après qu'il a mis en cause la Première dame et Khaled Tebboune, fils du président, pour des affaires de corruption et de trafic, le chef de l'État entre dans une rage noire. Selon le JDD, Tebboune charge alors Boualem Boualem, son directeur de cabinet et homme de confiance, de faire extrader le youtubeur coûte que coûte. Face aux refus répétés de la justice française, Alger change de stratégie : elle active ses barbouzes.
Un président colérique et imprévisible
Le JDD décrit un président Tebboune colérique, rancunier, dont les décisions sont dictées par ses obsessions personnelles. Depuis son retour d'Allemagne, où il a frôlé la mort en 2020 à cause du Covid-19, Tebboune, privé d'alcool et de tabac, serait devenu encore plus impulsif. Des collaborateurs sont limogés pour avoir exprimé des doutes sur sa politique sécuritaire. « Il aime ou il déteste. Et quand il vous déteste, vous devenez son ennemi personnel », résume un diplomate cité par le JDD.
Dans ce climat paranoïaque, toute opposition, même feutrée, peut être durement sanctionnée. Des interdictions de sortie du territoire national sont délivrées arbitrairement. Les opposants sont surveillés, intimidés, ou ciblés par des opérations illégales.
Le général Sadek, bras armé de la « secte présidentielle »
Le JDD identifie le général Rochdi Fethi Moussaoui, alias Sadek, comme l'architecte des opérations clandestines à l'étranger. Ancien colonel promu grâce à sa proximité avec le clan Tebboune, il dirige aujourd'hui la DGDSE (Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure). C'est lui qui coordonne la tentative d'enlèvement d'Amir DZ, avec l'appui d'officiers sous couverture diplomatique.
Sadek n'est pas seul. Le JDD cite également le général-major M'henna Djebbar et le colonel Souahi Zerguine, alias Mouad, comme des maillons essentiels de ce réseau opaque. Tous travaillent en lien direct avec Boualem Boualem à la présidence, qui transmet les directives. Objectif : « surveiller, corrompre, intimider ou neutraliser » les voix dissidentes.
Une opération ratée mais révélatrice
L'affaire Amir DZ, telle que retracée par le JDD, montre à quel point le régime algérien a franchi la ligne rouge. Elle n'est pas l'œuvre de délinquants isolés, écrit le journal. Elle a été pensée, planifiée depuis Alger, avec le concours direct d'officiers agissant sous couverture diplomatique. Leurs objectifs : l'emmener à Alicante et, de là, le faire embarquer sur un yacht pour le faire disparaître. D'après les informations du JDD, un sort similaire devait être réservé à Hichem Aboud.
Les enquêteurs français et espagnols accumulent des éléments accablants : des échanges cryptés entre agents algériens, des versements en liquide pour rémunérer les ravisseurs, la localisation de téléphones diplomatiques sur les lieux du rapt. Le JDD révèle qu'au moins trois officiers algériens agissaient sous couverture : un premier secrétaire d'ambassade (commandant SS), un consul adjoint à Créteil (lieutenant-colonel HB), et un adjudant SR. Tous ont été exfiltrés discrètement après l'échec de l'opération. L'un d'eux a été arrêté à son retour en France en avril 2025.
Réactions françaises et tensions bilatérales
Face à la gravité des faits, les autorités françaises sortent de leur réserve. Le Quai d'Orsay a officiellement demandé la levée de l'immunité diplomatique des deux agents algériens identifiés. Emmanuel Macron, quant à lui, a convoqué un Conseil de défense spécifique à l'Algérie — une première. Selon le JDD, plusieurs notes sévères issues des services spécialisés dénoncent la brutalité des méthodes algériennes, leurs ingérences croissantes et les risques qu'elles font peser sur les intérêts français, y compris en Afrique.
Cette affaire constitue un tournant dans les relations franco-algériennes. Le régime de Tebboune, déjà discrédité par ses dérives autoritaires internes, se retrouve désormais exposé pour des opérations d'espionnage et de harcèlement sur le sol européen. L'Algérie ne se contente plus de museler sa presse et son opposition domestique : elle les traque au-delà de ses frontières avec un cynisme d'État.
Malgré ces révélations, le régime continue d'agir dans une relative impunité. Le successeur de Sadek à Paris, Mohamed Wassim Abloul — alias Abdelghani — ne s'est toujours pas présenté aux services français de la DGSI, comme l'exige l'usage diplomatique. Un mépris affiché, souligne le JDD, qui traduit la confiance du régime algérien dans sa capacité à échapper à toute sanction réelle.


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