Les années passent, les examens différent mais un phénomène persiste : la tricherie. Sous de nouvelles formes et à l'aide de nouvelles technologies, en quête de facilité ou de solutions de dernière minute, les élèves font recours à "la fraude".. Dernier exemple en date : huit personnes ont été interpellées à Agadir dans le cadre d'une opération de lutte contre la fraude aux examens, outre un individu mis en examen à Al Hoceima pour divulgation des réponses des épreuves du bac visa la plateforme WhatsApp. Alors que les épreuves du baccalauréat battent leur plein à travers le pays, les services de sécurité d'Agadir ont mis en échec un réseau présumé de triche bien organisé. Deux candidats ont été surpris en flagrant délit de fraude lors de l'épreuve de langue arabe, en possession de dispositifs électroniques sophistiqués. L'enquête, menée sous la supervision du parquet général près la Cour d'appel d'Agadir, a permis d'identifier et d'interpeller cinq autres personnes dans un appartement où elles étaient en contact avec les candidats tricheurs. Un ordinateur, plusieurs téléphones portables et des mandats financiers suspects ont été saisis. Un huitième individu a été arrêté dans un café proche d'un centre d'examen, également en possession d'équipements de triche. Par ailleurs, à Al Hoceima, dans le cadre de la veille électronique, du suivi et des efforts de lutte menés par les services de la police judiciaire contre les cas de triche aux examens du baccalauréat, et sur instructions du parquet, le service régional judiciaire de la gendarmerie royale de la ville a interpellé un individu dans les vingtaines, soupçonné de gérer des groupes whatsapp destinés à recevoir et à divulguer les réponses des épreuves du baccalauréat moyennant le transfert de sommes d'argent. Un communiqué du Procureur du Roi près le tribunal de première instance d'Al Hoceima, a précisé à ce propos que suite à la perquisition effectuée conformément à la loi, il a été procédé à la saisie d'objets en lien avec l'enquête, notant que le parquet a ordonné de placer le suspect en garde à vue dans le cadre de l'enquête menée sous sa supervision et de poursuivre l'enquête en vue de l'interpellation des autres complices. Ces faits ne sont pas isolés. Chaque année, à l'approche du baccalauréat, les tentatives de fraude se multiplient, mettant en lumière une problématique récurrente dans le système éducatif marocain. Malgré le renforcement des mesures de contrôle et l'introduction de technologies de détection, certains candidats continuent de contourner les règles à l'aide de moyens de plus en plus sophistiqués : oreillettes miniatures, montres connectées, applications de messagerie instantanée, voire complicité externe avec des personnes situées à distance. Cette recrudescence de la triche est souvent liée à la forte pression que subissent les élèves, poussés par des attentes familiales élevées et un système éducatif parfois jugé rigide. Pour beaucoup, le baccalauréat représente une étape cruciale, un « ticket d'entrée » vers l'université et un avenir meilleur. Face à cette pression, certains jeunes choisissent la voie de la facilité, au détriment de l'éthique et de leur propre apprentissage. Mais cette fraude ne concerne pas seulement les élèves. Derrière ces tentatives, se cachent parfois de véritables réseaux structurés impliquant des intermédiaires, des complices extérieurs et, dans certains cas, des établissements privés peu scrupuleux. Le phénomène révèle ainsi une crise de confiance dans le système éducatif et met en lumière l'urgence de réformes plus profondes. Le ministère de l'éducation nationale, en collaboration avec les services de sécurité et les autorités judiciaires, a déjà mis en place plusieurs mécanismes de surveillance : fouilles à l'entrée des centres d'examen, brouilleurs de signaux, caméras de surveillance et campagnes de sensibilisation. Mais les résultats restent mitigés. L'affaire d'Agadir rappelle que la lutte contre la fraude nécessite une approche globale : prévention, éducation à l'éthique, encadrement psychologique et sanctions dissuasives.