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Zuma au Maroc : une visite qui révèle les fissures d'une ligne diplomatique isolée à Pretoria
Publié dans Hespress le 07 - 08 - 2025

Lors de sa dernière visite au Maroc, l'ancien président sud-africain, Jacob Zuma, a publiquement affiché son soutien au projet d'autonomie marocain pour le Sahara. Une prise de position qui n'a certainement pas plu à Pretoria, qui a réagi avec une nervosité manifeste, exposant les lignes de fracture internes sur un dossier où le pays dirigé par Cyril Ramaphosa semble de plus en plus isolé.
La visite officielle de Jacob Zuma au Maroc n'a pas fini de faire des remous à Pretoria. L'ancien président sud-africain, en exprimant son appui à la souveraineté marocaine sur le Sahara et en présentant le plan d'autonomie du Maroc comme une solution pragmatique et réaliste, crée une fissure dans ce qui était jusqu'à présent une position diplomatique considérée comme unifiée.
La réaction envoyée par le ministère sud-africain des Relations internationales et de la Coopération (DIRCO), s'indignant du déploiement du drapeau national sud-africain lors de cette visite, en dit long sur le malaise croissant dans les cercles officiels sud-africains.
Dans un communiqué laconique publié sur son site, le DIRCO évoque un « abus de symbole national » pour dénoncer la présence du drapeau sud-africain lors de la visite de Zuma. Cette sortie, plus formelle que politique, peine à masquer une gêne plus fondamentale, celle d'un gouvernement confronté à la dissidence symbolique d'un ancien chef d'Etat, figure historique de la lutte anti-apartheid, et désormais porte-voix d'une vision alternative sur la question du Sahara.
Il est utile là de souligner que la position exprimée par Jacob Zuma met en évidence une réalité politique souvent passée sous silence à Pretoria. La politique étrangère sud-africaine actuelle sur la question du Sahara ne fait pas l'objet d'un consensus absolu. Le soutien affiché par Zuma, en sa qualité de chef du parti MK et parlementaire en exercice, ne fait que démontrer que d'autres voix au sein de la société sud-africaine, qu'elles soient politiques, intellectuelles ou sociales, peuvent adopter des positions réfléchies et souveraines, qui diffèrent de la posture officielle vis-à-vis du Maroc.
Côté marocain, la visite de Zuma s'est déroulée dans un cadre parfaitement officiel et transparent. Selon des sources proches, cette visite a bel et bien été préparée en coordination avec l'ambassade du Maroc à Pretoria, et a bénéficié de la pleine coopération de l'ambassade d'Afrique du Sud à Rabat. C'est même cette dernière qui, dans une note verbale, a sollicité un traitement protocolaire pour l'ancien président sud-africain.
Dès lors, la critique soudaine de Pretoria sur la présence du drapeau sud-africain apparaît comme un contre-pied malhabile, voire contradictoire. Le drapeau n'a été utilisé qu'à la demande expresse de Zuma, en signe de respect, ont révélé ces mêmes sources. Il ne s'agissait en aucun cas de le restaurer dans ses fonctions présidentielles, mais de reconnaître la stature de celui qui fut l'une des grandes voix de l'Afrique contemporaine.
Ceci dit, en s'attaquant à la visite de Jacob Zuma, Pretoria donne l'image d'un pouvoir crispé face à la diversité politique interne. Pourtant, le pluralisme est un pilier de la démocratie sud-africaine. Le parti du MK, bien que nouveau sur l'échiquier électoral, est un prolongement historique de la lutte pour la liberté. Il est représenté au Parlement et son audience auprès de l'opinion publique ne cesse de croître.
Rabat, de son côté, ne s'immisce pas dans les débats internes à l'Afrique du Sud. En tant que partenaire africain de bonne foi, le Maroc observe avec respect cette diversité d'opinions. L'annonce par le parti MK d'une conférence de presse pour répondre au communiqué du DIRCO souligne d'ailleurs que la déclaration de Zuma à Rabat n'est ni improvisée, ni marginale, mais bien l'expression réfléchie d'une vision alternative sur un sujet d'intérêt continental.
Notons également que le Royaume du Maroc reste fidèle à une tradition d'ouverture diplomatique fondée sur la souveraineté, la transparence et la cohérence. Les visites de représentants africains, arabes, européens, asiatiques ou américains se succèdent dans un esprit d'échange et de respect mutuel. En octobre 2024, une délégation officielle de l'ANC, conduite par Obed Bapela, avait d'ailleurs été reçue au ministère marocain des Affaires étrangères, confirmant l'ouverture du Maroc à toutes les sensibilités politiques sud-africaines, loin de chercher la division.
Il convient aussi de préciser que le ministère sud-africain s'est replié sur une critique protocolaire autour du drapeau. Pourtant, l'usage de symboles nationaux dans des contextes non gouvernementaux (sport, culture, société civile...) est universellement accepté. Le Maroc l'a fait dans les règles, avec dignité et sans arrière-pensée.
Il est par ailleurs utile de rappeler que certains représentants sud-africains ont, par le passé, utilisé le drapeau national dans des forums internationaux visant directement la souveraineté marocaine, sans provoquer de protestation officielle à Pretoria.
En revanche, le Maroc agit avec calme et constance. Sa position sur le Sahara s'appuie sur l'histoire, le droit international et un soutien croissant de la communauté internationale. Plus des deux tiers des pays africains soutiennent explicitement la souveraineté marocaine sur le Sahara ou adoptent une approche constructive. Le Royaume s'inscrit d'ailleurs dans une dynamique continentale qui privilégie la stabilité, la souveraineté et le réalisme.
De plus, le Royaume réitère son respect profond pour le peuple sud-africain et sa disponibilité constante à un dialogue sincère avec Pretoria, un dialogue affranchi des réflexes idéologiques de la guerre froide.


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