Face à la multiplication des morsures, aux risques de maladies comme la rage et aux accidents provoqués par des animaux errants, le Maroc s'apprête à franchir un cap décisif avec le projet de loi n°19.25. Ce texte vise à protéger les animaux tout en prévenant les dangers pour la population, en instaurant un cadre juridique et sanitaire inédit. Au cœur du dispositif, un système national d'identification électronique permettra de suivre chaque animal pris en charge, grâce à une base de données centralisée. Objectif : disposer d'informations fiables pour planifier les campagnes de vaccination et renforcer le suivi vétérinaire sur tout le territoire. Le gouvernement mise également sur la méthode internationale TNVR — capturer, stériliser, vacciner, puis relâcher les chiens errants identifiés — et prévoit la création de refuges spécialisés. Ces structures, publiques ou privées sous contrôle des autorités, devront répondre à des normes strictes pour accueillir, soigner et évaluer les animaux. Au-delà de la santé publique, le texte entend réduire l'insécurité dans l'espace urbain, liée aux traversées imprévisibles, aux comportements agressifs ou aux regroupements d'animaux. Il cible aussi les pratiques aggravantes, comme l'abandon ou le nourrissage non encadré, et impose aux propriétaires un permis de détention, des soins réguliers et une surveillance stricte. Avec cette réforme, le Royaume adopte une approche globale : maîtriser la population animale errante, protéger les citoyens et garantir un traitement digne aux animaux, conformément aux standards internationaux. Une vision qui place la sécurité publique et le bien-être animal au même niveau de priorité.