Pour la huitième journée consécutive, la voix de la jeunesse du mouvement « Gen Z 212 » a de nouveau résonné, pacifique et déterminée, devant le Parlement à Rabat. Les manifestants réclament le droit fondamental à la santé et à l'éducation, ainsi qu'une lutte résolue contre la corruption. Ce samedi, après une semaine d'actions ininterrompues, les jeunes Marocains ont poursuivi leur mobilisation dans le calme, sans heurts et en l'absence d'intervention des forces de sécurité, tout en réitérant avec force leur exigence de voir le gouvernement quitter le pouvoir. La persistance de ces rassemblements intervient malgré l'annonce par les autorités d'une ouverture au dialogue. Dans un communiqué diffusé samedi après-midi sur l'application « Discord », le mouvement « GenZ212 » a confirmé la poursuite des manifestations pacifiques dans plusieurs villes du royaume, dont Rabat, Casablanca, Tanger, Salé, Tétouan, Agadir, Meknès, Marrakech, Mohammedia, Kénitra, El Jadida, Safi, Oujda et Fès. À cette occasion, le mouvement a exprimé sa profonde solidarité à la suite d'un grave accident de la route survenu à Oujda, déclarant : « Nous formons aujourd'hui les vœux les plus sincères pour le prompt rétablissement du jeune Oussama Tibi, accidenté aux côtés de son ami Amine. » Le communiqué a précisé la gravité de ses blessures : « L'accident lui a causé de graves lésions, notamment des fractures à la cage thoracique et à l'épaule, qui ont également affecté ses poumons. » La famille ayant indiqué que son état « n'était pas moins critique que celui de son ami », le mouvement a réclamé son transfert urgent vers Rabat, à l'instar de son compagnon, afin qu'il y reçoive les soins nécessaires. « Tandis que nous affirmons notre entière solidarité avec Oussama et sa famille dans cette épreuve, nous adressons nos prières les plus ferventes au Tout-Puissant pour qu'Il lui accorde une guérison rapide et qu'Il le rende sain et sauf aux siens », a-t-il ajouté. Les heures de rassemblement ont été fixées par le mouvement entre 18h et 21h. Sous le dôme du Parlement, les slogans arborés ce samedi reprenaient les thèmes des jours précédents, clamant « Liberté, Dignité, Justice sociale », dénonçant « Assez de corruption, vous avez défiguré le pays », ou encore qualifiant l'État de « corrompu » d'une seule voix. D'autres mots d'ordre, scandés par les protestataires, ont réaffirmé la demande de démission du gouvernement. Ils dénonçaient également le fléau du chômage qui frappe les diplômés, résumé par le cri « Chômeurs qualifiés, diplômés / L'emploi par piston », et revendiquaient un accès aux soins sans condition, comme en témoignait le slogan : « Ni droite ni gauche... Je veux juste un hôpital ». Enfin, les manifestants ont exprimé leur soutien indéfectible envers les camarades arrêtés et toujours détenus depuis la semaine dernière. Signe de leur détermination, des personnes précédemment interpellées ont fait leur retour sur la place de la protestation ce samedi.