La Génération Z ou GenZ212 a annoncé mardi la suspension de ses mobilisations, avant un retour prévu jeudi, juste avant le discours royal de vendredi qui ouvrira la rentrée parlementaire. Le Maroc se prépare à une rentrée parlementaire sous très haute tension. Dans les rues comme dans les sphères politiques, le climat est électrique. C'est dans ce contexte bouillonnant que le collectif « GenZ212 » a choisi de marquer une pause temporaire dans son mouvement de contestation, jusqu'à jeudi, à la veille de l'ouverture de la session législative. Une décision mûrement réfléchie, présentée comme un geste stratégique plutôt qu'un signe d'essoufflement. Dans un communiqué publié mardi, le mouvement explique que cette suspension résulte d'une concertation approfondie entre les participants aux récentes mobilisations, suivie d'une évaluation minutieuse du rapport de forces actuel. L'objectif, selon la même source, est de restructurer la mobilisation, d'affiner la stratégie et d'amplifier la portée des actions à venir. Autrement dit, il ne s'agit pas de reculer, mais de mieux avancer. Les jeunes du mouvement prévoient de revenir en force jeudi, à travers des rassemblements coordonnés à l'échelle nationale, pour réitérer leurs principales revendications : la démission du gouvernement, la reddition des comptes, et une réforme en profondeur des secteurs de la santé et de l'éducation, considérés comme les piliers défaillants du modèle social marocain. Le mouvement réclame également la libération des détenus issus des récentes vagues de contestation, un symbole fort de la fracture entre la jeunesse et les institutions. Il convient de préciser que cette annonce intervient dans un moment particulièrement délicat pour l'Exécutif. Le discours royal de vendredi marquera l'ouverture de la dernière année législative du mandat gouvernemental, une phase charnière où l'action politique doit concilier urgence sociale et crédibilité institutionnelle. Pour le gouvernement, l'enjeu est double : achever les projets législatifs promis dans le programme gouvernemental et rétablir un dialogue social crédible dans un contexte de défiance croissante. Les attentes sont considérables, notamment sur deux dossiers structurants, notamment la réforme des régimes de retraite, dont la soutenabilité à long terme demeure un défi, et la refonte du Code du travail, indispensable pour réguler un marché de l'emploi fragmenté et souvent informel. Le Parlement s'apprête ainsi à ouvrir ses portes dans un climat de crispation généralisée, où chaque mot sera scruté, chaque geste interprété. Le Royaume entre dans la dernière ligne droite d'un mandat déterminant, où se joue non seulement l'avenir du programme gouvernemental, mais aussi la capacité du système politique à renouer avec une jeunesse en quête de reconnaissance, de justice et de résultats tangibles.