Lors de l'ouverture des premières Assises nationales de la publicité à Casablanca, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, a plaidé pour la construction d'un secteur publicitaire marocain fort et souverain. Un objectif qui, selon lui, permettra de rééquilibrer le rapport aux grandes multinationales, de soutenir les entrepreneurs nationaux et d'ancrer la publicité au cœur des industries culturelles et créatives du Royaume. Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, a ouvert les travaux, ce mercredi 8 octobre, des premières « Assises nationales de la publicité » à Casablanca en insistant sur un message central : la construction d'un secteur publicitaire marocain fort, autonome et créatif constitue une condition essentielle pour rééquilibrer les rapports avec les grandes multinationales et rediriger une partie des flux financiers vers les entrepreneurs nationaux. Dans un monde où » l'image et l'économie sont devenues indissociables », le ministre a décrit la publicité comme un espace stratégique à la croisée de la créativité et de la souveraineté. Elle est, selon lui, bien plus qu'un simple outil de communication commerciale : « la publicité est un pilier de la souveraineté numérique et médiatique que le Maroc cherche à acquérir et à défendre « . Cette vision s'inscrit dans une démarche plus large de consolidation des industries culturelles et créatives (ICC), considérées par le ministre comme un moteur de croissance durable et d'emploi qualifié. Mehdi Bensaid a rappelé que les ICC représentent désormais 2,7 % du PIB national, contre 2,4 % en 2022, et génèrent quelque 140.000 emplois, dont une part importante occupée par des jeunes. L'objectif fixé par le ministère est d'atteindre 5 % du PIB d'ici 2030, un cap jugé atteignable au vu de la vitalité de la jeunesse marocaine, « éduquée, connectée et créative ». Le ministre a également mis en avant la nécessité de retenir et de valoriser la richesse culturelle et créative du pays : « la culture des pays du Sud alimente depuis longtemps les industries globales et la publicité mondiale. Cette fuite des imaginaires doit cesser. Notre créativité doit d'abord nourrir nos propres industries culturelles et notre publicité ». Pour Mehdi Bensaid, un secteur publicitaire national dynamique ne se résume pas à un levier économique : il incarne aussi un vecteur de valeurs. Inclusion, égalité des genres et lutte contre les disparités sociales et spatiales doivent, selon lui, trouver dans la publicité un terrain d'expression et de transformation sociale. Les Assises nationales de la publicité, placées sous le thème « État des lieux et perspectives », ont pour ambition de dresser un diagnostic précis du secteur et de dégager une feuille de route claire. Les débats et échanges entre institutions publiques, professionnels, médias, agences et annonceurs devront aboutir à des recommandations capables de renforcer la compétitivité du secteur et de l'aligner sur les standards internationaux, tout en consolidant la souveraineté nationale. Mehdi Bensaid a conclu en annonçant que l'ensemble des travaux et recommandations issus de ces assises sera publié sous la forme d'un recueil de référence, destiné à constituer la mémoire collective du secteur publicitaire marocain pour les années à venir.