Aux Etats-Unis, la paralysie budgétaire, dite « shutdown », est entrée lundi dans sa troisième semaine avec des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique et aucun signe de dénouement à l'horizon. Les républicains et l'opposition démocrate se trouvent, depuis le 1er octobre, dans l'impasse au Congrès, incapables de s'entendre sur un nouveau budget. Dans les aéroports, l'inquiétude grandit de voir s'allonger les files d'attente en raison d'un absentéisme croissant des contrôleurs aériens et des agents de la sécurité des transports (TSA). Depuis dimanche, les musées publics de Washington ont été forcés de fermer leurs portes pour la durée de la paralysie budgétaire, alors que certains parcs nationaux, comme celui des grottes de Carlsbad dans le Nouveau-Mexique (sud-ouest), sont également inaccessibles aux visiteurs. L'ensemble des plus de 2,3 millions de fonctionnaires fédéraux, qu'ils soient au chômage technique ou non, ne recevront pas leur salaire tant que le blocage perdurera. Seuls les plus de 1,3 million de militaires devraient obtenir leur paie mercredi comme prévu, après que le président Donald Trump a ordonné samedi d'utiliser certains fonds en ce sens. « Je ne laisserai pas les démocrates tenir en OTAGE nos militaires, et la sécurité entière de notre pays, avec leur shutdown dangereux de l'Etat », a écrit le locataire de la Maison Blanche sur son réseau Truth Social. Au Congrès, les républicains proposent une prolongation du budget actuel, avec les mêmes niveaux de dépenses, tandis que les démocrates réclament une prolongation de subventions pour des programmes d'assurance santé à destination de ménages à bas revenus. Sans prolongation, les coûts d'assurance santé devraient plus que doubler pour 24 millions d'Américains qui utilisent le programme public « Obamacare », selon KFF, un cercle de réflexion spécialisé sur les questions de santé. En raison des règles en vigueur au Sénat, plusieurs voix démocrates sont nécessaires pour adopter un budget, malgré une majorité républicaine. Le chef des démocrates à la Chambre, Hakeem Jeffries, a réitéré dimanche que son parti était ouvert à la discussion avec la Maison Blanche et les responsables républicains au Congrès. « Malheureusement, ils ont pris la décision d'adopter une approche c'est ça ou rien », a-t-il soutenu dans une déclaration à la presse. Le vice-président JD Vance a lui déclaré aux médias que la position des démocrates ne s'apparentait pas à de la négociation mais à une « prise d'otages », et s'est lamenté du « chaos » engendré par cette situation. Vendredi, la Maison Blanche a annoncé avoir commencé à licencier des fonctionnaires fédéraux. Plus de 4.000 d'entre eux, qui travaillent dans pas moins de sept ministères différents, ont d'ores et déjà reçu des avis de licenciement.