Le chef de l'État allemand Frank-Walter Steinmeier a appelé, lundi, les autorités algériennes à accorder la grâce présidentielle à l'écrivain Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison à Alger. L'auteur franco-algérien, âgé et souffrant de problèmes de santé, est détenu depuis un an dans son pays natal. Dans une lettre adressée à Abdelmadjid Tebboune, le président allemand a exprimé le souhait de voir l'écrivain libéré et éventuellement accueilli en Allemagne pour y recevoir des soins médicaux. « Un tel geste serait une marque d'humanité et témoignerait d'une vision politique tournée vers l'avenir », a déclaré Frank-Walter Steinmeier dans un communiqué, évoquant ses relations de longue date avec son homologue algérien et les liens solides entre les deux nations. La présidence algérienne a confirmé la réception de cette demande officielle, évoquant à son tour la proposition du président allemand d'un « geste humanitaire » envers Boualem Sansal. Les médias publics, dont la télévision nationale, ont relayé l'information, ce que certains observateurs considèrent comme un signe d'écoute favorable du pouvoir algérien. Pour l'heure, aucune décision n'a été annoncée quant à la suite donnée à cette requête, mais le sujet pourrait être abordé à l'occasion de la visite envisagée de Tebboune à Berlin, prévue entre la fin de 2025 et le début de 2026. Arrêté à Alger le 16 novembre 2024, Boualem Sansal a été condamné en appel en juillet dernier à cinq ans de prison. La justice lui reproche notamment d'avoir affirmé que l'Algérie aurait hérité, sous la colonisation française, de territoires historiquement marocains — une déclaration jugée provocatrice par les autorités. Cette affaire intervient dans un contexte diplomatique tendu entre l'Algérie et la France, marqué depuis plus d'un an par des rappels d'ambassadeurs, des expulsions réciproques de diplomates et des restrictions de visas.