Le ministère de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, accélère la réforme des infrastructures scolaires avec des investissements massifs et un programme de modernisation. Il compte faire de toutes les écoles primaires et secondaires du pays des établissements performants et accessibles, tout en réduisant drastiquement le nombre d'élèves par classe. En quatre ans, le ministère de l'Education nationale a accompli ce qui n'a pas été réalisé en deux décennies. C'est ce qu'a affirmé ce lundi le ministre de tutelle, Mohamed Saad Berrada, lors de la discussion du budget sectoriel de son département devant la Commission de l'Enseignement et des Affaires sociales à la Chambre des conseillers. Il a fait savoir que ce chantier porte sur trois axes majeurs, notamment la modernisation des infrastructures, la réduction de la surcharge des classes ainsi que le développement des écoles pionnières. Pour cette année, un budget de 2 milliards de dirhams est consacré à l'équipement des établissements scolaires et des internats, accompagné de 350 millions pour l'extension des établissements existants et de 600 millions supplémentaires pour soutenir les infrastructures. Le plan inclut également un volet numérique ambitieux de 300 millions de dirhams, visant à instaurer « un nouveau modèle de numérisation de l'école » au-delà de la simple distribution d'ordinateurs, a expliqué le ministre. La première phase du programme ciblera 2.400 établissements, avec la réhabilitation de 2.500 écoles pilotes au primaire et au secondaire. Berrada a aussi insisté sur la nécessité de reconstruire entièrement les écoles pionnières pour atteindre un standard d'excellence. « Notre objectif est que toutes les écoles primaires et secondaires soient dans un état qualifié d'ici quatre à cinq ans », a-t-il affirmé. Les projets incluent non seulement la modernisation des bâtiments, mais aussi la formation approfondie des enseignants et l'amélioration de la rémunération des enseignants, inspecteurs et directeurs. Pour la première fois, le système de promotions sera accessible à tous vers 42-43 ans, assurant stabilité professionnelle et perspectives de carrière. Concernant la surcharge des classes, la situation au primaire a été stabilisée. Selon le responsable, toutes les classes comptent désormais moins de 40 élèves, avec un plafond fixé à 36 dès la rentrée prochaine. Dans le secondaire, le ministre reconnaît l'existence de « problèmes réels » dans certaines grandes régions, notamment Casablanca, Marrakech et Fès, en raison de l'urbanisation rapide et de l'absence de nouvelles infrastructures dans les nouveaux quartiers. A Fès, la construction de 40 écoles en seulement sept mois a permis de dépasser les objectifs initiaux, un modèle que le gouvernement souhaite reproduire dans d'autres grandes villes. Pour réduire la surcharge à l'échelle nationale, la construction de 76 nouveaux collèges et 51 lycées est prévue, ce qui devrait faire passer le taux de surcharge de 15,5% à 5% pour le secondaire et de 12,9% à 5% pour le lycée. Le ministère adopte désormais une approche plus stratégique dans le choix des sites, aucun établissement ne sera construit en dehors des quartiers où la demande est réelle, même si le terrain est difficile d'accès. Le volet ressources humaines a également été réorganisé. Le déficit historique en sciences et mathématiques, compensé par un excédent en arabe et éducation islamique, a été corrigé grâce à une redistribution de 19.000 enseignants basée sur des analyses précises, utilisant algorithmes et intelligence artificielle. Le nombre moyen d'élèves par classe est désormais de 27, bien que certaines zones rurales comptent moins de 10 élèves par classe. Avec des dépenses publiques pour l'éducation représentant près de 7% du PIB, un niveau supérieur à plusieurs pays avancés, le ministère compte investir massivement tout en garantissant une qualité d'enseignement optimale. « Une école performante, un environnement sûr et des classes ne dépassant pas 36 élèves », c'est l'objectif que Berrada souhaite atteindre.