Depuis le 24 novembre, la circulaire instaurant la nouvelle « Offre Offshoring Maroc » est officiellement entrée en vigueur. Très attendue par les opérateurs, elle vise à accélérer la croissance d'un secteur désormais considéré comme un levier stratégique de souveraineté économique. À travers ce texte majeur, le gouvernement redéfinit en profondeur les incitations fiscales, les infrastructures et les mécanismes de pilotage du secteur, avec un objectif clair : accélérer la création d'emplois qualifiés et renforcer l'attractivité du Royaume dans la compétition mondiale pour l'externalisation des services. Ce lancement intervient dans un contexte où la demande mondiale en services externalisés explose, tirée par la transformation numérique et l'essor de l'intelligence artificielle. Pour le Maroc, déjà reconnu depuis plus de deux décennies comme une destination compétitive, la priorité est désormais d'accélérer sa montée en gamme et de consolider sa place parmi les hubs les plus stratégiques du continent. La circulaire rappelle ainsi le poids croissant de l'offshoring dans l'économie nationale : des dizaines de milliers d'emplois créés, une forte valeur ajoutée exportée et un écosystème technologique qui se modernise rapidement. Trois axes structurants Le dispositif dévoilé s'articule autour de trois axes majeurs : d'abord, le renforcement du vivier de talents, désormais formés aux standards internationaux et aux exigences pointues des métiers numériques. Ensuite, la modernisation des Plateformes Industrielles Intégrées (P2I Offshoring), pensées comme de véritables quartiers d'affaires numériques offrant connectivité, flexibilité immobilière et services mutualisés. Enfin, la mise en place d'un cadre incitatif particulièrement attractif combinant avantages fiscaux, primes à l'emploi, soutien à la formation et simplification des procédures. À travers cette architecture, le gouvernement entend créer des emplois durables, consolider l'écosystème technologique et attirer les acteurs mondiaux à la recherche de destinations performantes et compétitives. Au cœur de cette nouvelle stratégie, les P2I Offshoring, implantées à proximité des grands centres urbains, sont appelées à devenir l'infrastructure pivot du dispositif national. Conçues comme des hubs intégrés, elles offriront un immobilier flexible, une connectivité internationale de haut niveau, un guichet unique pour l'ensemble des démarches administratives ainsi qu'un environnement digital conforme aux standards internationaux. Leur gestion sera encadrée par un système de reporting trimestriel et annuel, permettant au Comité Technique de l'Offshoring de suivre en temps réel les investissements, les emplois créés et la performance des entreprises installées. Un dispositif d'incitations Jusqu'au 31 décembre 2030, les entreprises de l'offshoring bénéficieront d'un ensemble d'incitations particulièrement attractives. L'impôt sur le revenu est plafonné à 20% dans les P2I principales, et réduit à 10% dans les P2I secondaires telles que Fès Shore, Oujda Shore ou Tétouan Shore. Concernant l'impôt sur les sociétés, l'Etat prend en charge 56% du taux de l'IS, tandis que la prime à l'emploi prévoit un soutien équivalent à 17% du revenu brut imposable pour chaque nouvel emploi stable créé. À cela s'ajoute une prime à la formation fixée à 3,5% du revenu brut imposable annuel pour les nouvelles recrues. L'ensemble de ces mesures, strictement encadrées, ne peut être cumulé avec d'autres dispositifs nationaux d'appui à l'investissement, afin de garantir transparence et cohérence du soutien public. La nouvelle offre mise également sur la digitalisation intégrale des procédures. Conformément à la loi 55-19, une plateforme unique sera déployée pour centraliser le dépôt et le suivi des dossiers, simplifiant ainsi le parcours administratif des entreprises. La gouvernance du dispositif s'appuie sur deux instances clés : un Comité de Pilotage (COPIL) présidé par le Chef du Gouvernement, chargé des orientations stratégiques, et un Comité Technique de l'Offshoring (CTO) responsable de l'instruction, de l'éligibilité et du contrôle des incitations. L'objectif est clair : fluidifier les démarches, réduire les délais et garantir une transparence totale dans la mise en œuvre du dispositif. Pour accélérer l'arrivée des entreprises étrangères en phase d'expansion, un régime transitoire permet de bénéficier des avantages avant la livraison des locaux, sur présentation d'une promesse de bail. Une mesure particulièrement attendue par les opérateurs internationaux